L’une des missions de la médiation des antennes est de veiller au respect de l’égalité femmes hommes et de la diversité. Une mission rendue possible grâce aux auditrices et auditeurs.

Le rôle de veille des auditeurs

Les auditrices et auditeurs nous interpellent très régulièrement au sujet du traitement de la diversité sur les ondes. Ils émettent des points de vue sur les programmes, analysent les informations, formulent des remarques sur les mots employés sur les antennes. Une réflexion « amusante », une formule « piquante », un raccourci « efficace », un titre « choc », autant de propos le plus souvent dénués d’intention malveillante mais qui traduisent parfois le sexisme, énoncent des clichés et véhiculent des stéréotypes. Ces formules, très éloignées des valeurs du service public, blessent des personnes appartenant à des minorités ou à la diversité. Journaliste, producteur, chroniqueur, animateur, chacun est garant de la qualité des antennes qui passe aussi par la lutte contre les clichés et les stéréotypes.

Les messages d’auditrices et d’auditeurs constituent ainsi une veille permanente pour le service de la médiation. Ce sont eux qui permettent de mettre en lumière certains clichés ou stéréotypes employés à l’antenne. Nous les transmettons ensuite au Comité diversité de Radio France.

Le sport féminin

« Enfin ! au moment d’éteindre ma radio j’ai entendu le journal des Sports de 10 heures, et j’ai eu la bonne surprise de constaté que l’équipe féminine de rugby n’était plus oubliée au profit des seuls garçons.

Enfin un traitement de l’information qui respecte l’égalité homme-femme exigée (en vain trop souvent) par la loi !
Comme j’ai plusieurs fois écrit à France Inter ces dernières années pour dénoncer le scandale de la discrimination sexiste (je me contente du tournoi des Six Nations, pour économiser mon énergie), et que ce matin même j’ai eu l’occasion de protester après les Infos de 7h00, je suis obligé de vous écrire également quand vous évoluez dans le bon sens, surtout d’une façon aussi remarquable. Un grand merci donc pour la qualité du Journal des Sports de 10h ce matin. »

 Les XV de France féminin et masculin affrontent respectivement les Anglaises et les Anglais,en Angleterre, ce dimanche après-midi 10 février. Dans le journal de 7h00 nous venons d’entendre parler un long moment du crunch des garçons, et pas un mot sur le match des filles. Pour une radio publique d’information c’est une grave atteinte à l’égalité dont le principe est inscrit dans la loi. J’espère que la journaliste, qui présentait ce journal, est à travail égal, payée franchement moins que les hommes, ce serait un minimum de cohérence ! 

Pourquoi la personne qui présente les infos ne donne-t-elle pas les résultats de rugby des FILLES ???? on entend à chaque fois les résultats des gars ! vous faites de beaux discours mais c’est tout !
Vraiment vous êtes sans espoir ! Quelle déception !

C’est THE DAYS du sport féminin dans le service public ! La belle affaire ! Tournoi des 6 nations: que des résultats mâles, championnats de foot: que des résultats mâles…… RIEN sur les résultats féminins En fait, le service des sports du service public ( que je finance par l’impôt) se comporte comme le gouvernement: affichage, posture, communication ! Va-t-on un jour accepter de m’apporter une réponse , une vraie réponse argumentée qui ne soit pas issue des cours du BTS communication ? Merci de votre écoute….

« Bonjour, Pourquoi aucune info sur le résultat de l’équipe féminine de rugby qui était également en compétition hier en Angleterre ? »

Comme d’habitude il faut vous rappeler qu’il y a un tournoi des 6 nations filles, qui démarre cet après-midi aussi.
Bien la peine d’avoir moralisé sur le manque de parité des jurys des César et de vanter les 25 % de réalisatrices en France !

A la suite de ces messages, Vincent Rodriguez directeur des sports de Radio France répond aux auditeurs : 

Malgré un (petit) effort en cours de journée, toujours ce silence radio sur l’équipe féminine ! Après plusieurs bulletins d’info je dois aller sur Internet pour apprendre que les Anglaises ont battu les Françaises. Pourquoi est-ce différent pour le tennis ou le ski ? Encore un effort….

Merci pour vos questions. Si vous avez noté que le match de rugby du 15 de France masculin a occupé une part importante sur nos antennes, nous avons également consacré une belle part à la rencontre du 15 féminin ou notre envoyée spéciale a commenté le match en direct et analysé la défaite des bleues dans nos journaux des sports. Il est vrai que dans nos traitements journalistiques, nous consacrons souvent plus de place aux victoires qu’aux défaites. Mais ce n’est pas la seule raison. Nous avons longtemps souligné sur nos antennes les performances de l’équipe de France féminine de rugby et insisté sur les carences du 15 masculin. La victoire des bleus contre l’Angleterre, vice championne du monde est une vraie surprise qui explique aussi la place importante que nous lui avons consacré.

Une fois de plus je déplore le silence radio sur le rugby féminin. A peine une annonce du match de lancement du tournoi des 6 nations à venir en cours de journée, et pas un mot dans les bulletins de la soirée sur la défaite des Françaises. Pourquoi est-ce différent pour le tennis, ou le ski par exemple ?

Merci pour vos questions. Si vous avez noté que le match de rugby du 15 de France masculin a occupé une part importante sur nos antennes, nous avons également consacré une belle part à la rencontre du 15 féminin ou notre envoyée spéciale a commenté le match en direct et analysé la défaite des bleues dans nos journaux des sports. Il est vrai que dans nos traitements journalistiques, nous consacrons souvent plus de place aux victoires qu’aux défaites. Mais ce n’est pas la seule raison. Nous avons longtemps souligné sur nos antennes les performances de l’équipe de France féminine de rugby et insisté sur les carences du 15 masculin. La victoire des bleus contre l’Angleterre, vice championne du monde est une vraie surprise qui explique aussi la place importante que nous lui avons consacré.

Vincent Rodriguez, directeur des Sports de Radio France.

Stéréotypes de genre à l’antenne

Si votre invité ne veut pas passer pour un infâme phallocrate macho, il devrait absolument éviter le terme SEXISTE de MÉNAGÈRE, que je trouve choquant et connoté années 50. Et quid des hommes qui aiment faire la cuisine ? Ils ne peuvent pas faire d’omelette ?

J’ai trouvé le propos de votre invité concernant les ménagères un petit peu limite. Je suis moi-même un homme et à la maison c’est moi qui cuisine.

Je m’étonne que personne ne réagisse lorsque l’invité dans l’émission « On va déguster » parle à deux reprises de « ménagère » pour désigner les femmes chez elles qui préparent le repas ! Le sexisme passe d’abord par le vocabulaire employé. Et il me semble que l’animateur aurait pu réagir à cet archaïsme ! Je ne comprends pas qu’on en soit encore à de telles représentations !

C’est inadmissible en 2019 que vous n’ayez pas davantage d’intervenantes, surtout pour vos émissions sur le cinéma. D’autant plus que certains de vos critiques hommes, tiennent à chaque émission des propos misogynes de mecs blancs vieillissants nostalgiques de la Belle Époque d’avant Mee Too !
Invitez des femmes et des minorités !

Je tiens à vous faire part du caractère choquant des propos d’un des critiques masculins de l’émission de ce soir qui, en parlant d’une réalisatrice et de son dernier film, a terminé sa critique par la formule « qu’elle continue à défendre les femmes et les pédés »
J’avoue que ce type de propos homophobes et relevant également d’un certain machisme, ne me semblent pas avoir leur place sur une radio publique. Et ce, d’autant plus quand cette radio, et à juste titre, peut relever et critiquer de telles attitudes sur d’autres radios concurrentes ou chaînes de télévision

Action autour de la langue française

Mais est-ce si important ? Il y a des hommes et il y a des femmes, c’est ainsi et, heureusement que nous sommes tous bien différents, cela met un peu de variété et de sel dans la vie ! Il est normal que, selon l’étymologie, les mots proviennent des caractéristiques – éventuelles – de l’un ou de l’autre sexe. Croyez-vous que ce soit si gênant ? N’est-ce pas une perte de temps et d’énergie que de s’obstiner à vouloir féminiser des mots ? Et d’insister en prononçant par exemple auteure en appuyant fortement sur le « e »… pour le cas où nous n’aurions pas bien compris !!!
Tout cela part d’un bon sentiment : éviter le sexisme négatif.
Il faudrait le faire à l’école, mais surtout dès le plus jeune âge, à la maison, en famille, il faudrait nous préparer à être attentifs les uns aux autres, quels que soient notre âge, notre couleur de peau, notre état de santé, notre sexe, nos activités ou notre profession, notre religion.
Vouloir changer notre langage ou le sens des mots n’empêchera pas les gens de s’injurier (s’ils le veulent). Ne vaut-il pas mieux tenter de vivre le plus possible en bonne harmonie les uns avec les autres, il y a tellement de choses passionnantes à réaliser sur « notre bonne vieille terre ».

La Diversité et égalité à Radio France

Soutenir une démarche globale d’entreprise
Radio France a mis en place une organisation spécifique pour déployer sa politique diversité à tous les niveaux de l’entreprise :

  • Le Comité diversité et égalité : il définit les orientations stratégiques de la politique diversité. Il est présidé par Bruno Laforestrie, directeur de Mouv’ et membre du comité de direction. Il est composé de Sophie Coudreuse, déléguée à l’égalité des chances, et de membres issus de tous les secteurs de l’entreprise. Depuis 2017, la Médiatrice des antennes a rejoint le Comité diversité et égalité et partage les remarques des auditeurs sur les contenus éditoriaux produits par les antennes.
  • La Délégation à l’égalité des chances, qui intègre la Mission Handicap, pilotée par Sophie Coudreuse, déléguée à l’égalité des chances, mène la politique diversité. Elle est garante de la mise en œuvre des plans d’actions et de la diffusion de l’information sur les thèmes prioritaires de la politique diversité de Radio France.
  • La commission diversité permet d’impliquer les partenaires sociaux dans la définition de la politique diversité et le bilan des actions menées.
  • Le réseau des référents et des correspondants diversité et handicap constitué de représentants de tous métiers et tous services à Paris et en région soutient sur le terrain la délégation à l’égalité des chances dans son action.