En invitant la semaine passée Bernard Fernandez pour nous narrer les circonstances de la découverte de la radioactivité et les bouleversements théoriques qui en ont découlé plus ou moins directement, Etienne Klein a eu une idée de génie. Quel coup de maître radiophonique ! Je dois à Alain Decaux d'avoir conçu dans mon enfance une véritable passion pour le sujet particulier de la radioactivité. Le récit qu'en faisait le regretté historien n'était certes pas un modèle de rigueur et de précision scientifiques mais il était habité par une passion communicative et invitait suffisamment son public captivé à enrichir par lui-même sa connaissance balbutiante du sujet pour pouvoir se permettre d'abuser des images d'épinal. Bernard Fernandez à quant à lui su éviter l'écueuil sans jamais diminuer une force d'évocation peu commune. Il sait allier à merveille les talents de conteur d'Alain Decaux à la compétence et la précision scientifiques. Quel régal ! Mais quelle déception aussi de devoir s'arrêter en si bon chemin. Le temps a manqué tant à Etienne Klein, qui a paru surpris que le temps pourtant non relativiste de son émission s'écoulât si rapidement, qu'à son invité et nous a tous - du moins je le suppose - laissé sur notre faim. De grâce Etienne Klein, invitez à nouveau Bernard Fernandez afin qu'il achève son récit et peut-être qu'il en commence de nouveaux. Merci d'avance.