Radio France, ma si chère radio,
Je voudrais t’adresser une lettre d’amour. Il n’y aura pas suffisamment de mémoire dans mon ordinateur pour stocker tous les mots dont j’aurais besoin pour décrire ce que je te dois. Je n’ai pas souvenir d’une seule période de ma vie où ton murmure ne m’ait accompagné, depuis le grésillement familier de la radio de la table de la cuisine où mon père buvait son café le matin aux web-diffusions hasardeuses sur mon ordinateur lorsque je faisais mon stage de fin d’étude en Suède. Toute ma vie, j’ai appris, j’ai ri, j’ai écouté avec avidité tout ce que tu me proposais.
Et j’ai très vite compris que tu étais une île. Un petit récif de culture et de merveilles au milieu d’un océan orageux de délires commerciaux, de rires gras et obscènes et de musiques dont on peine à les distinguer d’un jour sur l’autre. “There Is No Alternative” disait Mme Thatcher et elle avait bien raison : rien ne pourra jamais remplacer la profondeur et la qualité comme la quantité des émissions d’une institution aussi gigantesque que toi dont les financements n’ont pas d’autres buts que de poursuivre tes nobles objectifs : informer, émerveiller, cultiver.
Crois-le ou non, mais je sais reconnaître tes fréquences à l’oreille. Lorsque je t’écoute en voiture, je sais avant même d’avoir entendu tes indicatifs que mon poste est tombé sur une de tes stations, tout simplement parce que le son y est meilleur. Et je suis sûr que ce n’est pas un hasard et que tes nombreux techniciens travaillent dur pour y parvenir, usant pour cela de leur longue expérience.
Je n’imagine pas un monde sans toi. Je ne pourrai pas le supporter. Mon chagrin serait incontrôlable. Je n’entendrais plus battre le cœur de la France, je ne saurais plus me protéger des invectives et de la calomnie, bref, je ne pourrais plus comprendre le monde. C’est pourquoi quand, pour préparer ce courrier, je suis allé chercher sur ton site la page des valeurs, j’ai été ému en lisant le mot de « confiance » au sommet de la liste. Oui, c’est bien cela, la première des valeurs de Radio France, la confiance. Une confiance que je t’accorde entièrement, sans frémir, parce qu’elle est bâtie sur une longue histoire et pas sur des fondements hideusement commerciaux.

C’est pourquoi je veux commencer par te remercier, chaleureusement, pour tout, même si je sais que ce ne sera jamais assez. Merci Julien Delli-Fiori de m’avoir donné la passion du Jazz, merci Nicolas Demorand de m’avoir donné le goût des interviews politiques, merci Jérôme Garcin de m’avoir fait frissonner d’aise en donnant si bien la parole à tous tes critiques, merci Patrick Pesnot de m’avoir captivé pendant tant d’années, merci Élodie Callac même si je n’écoute pas toujours les relevés de température de tous les départements jusqu’au bout, merci à toutes et merci à tous. Ma dette envers vous est incalculable.

Pourtant, si je t’écris aujourd’hui, c’est parce que j’ai le cœur gros. Comme tout ce qui est non marchand à notre époque, je sais que tu cours un grave danger. Nous savons tous, nous qui sommes déçus de l’action de tous les gouvernements qui se succèdent depuis qu’on est en âge de s’intéresser à la vie publique, que la solution la moins chère à tout problème politique est de ne rien faire. Ne pas financer l’école, ne pas financer la culture, ne pas financer la recherche, ne pas même financer la police ou le rail, et surtout, ne pas te financer toi, Radio France.

Et Dieu sait que j’ai eu peur lorsque Nicolas Sarkozy a annoncé son gloubi-boulga autour de la publicité sur le service public. J’ai eu peur aussi lorsque Emmanuel Macron a supprimé la redevance audiovisuelle, moi qui ai toujours coché oui à la case « disposez-vous d’un récepteur » en remplissant ma fiche d’impôt alors que je n’ai jamais possédé de télé. Et pourtant, je n’ai jamais eu aussi peur qu’aujourd’hui, alors que certains illettrés aux prises avec leurs frustrations proposent désormais ouvertement de te privatiser. Tu te rends compte ? Te privatiser ! Comme si une société à but lucratif avait la moindre chance de réaliser ne serait-ce que le quart de tes missions sans être vouée à la faillite ! Comment peut-on être aveugle au point de ne pas voir que te privatiser, ce serait mettre fin à la diffusion de la culture en France ?

Le PEW Research Center a publié une étude en 2020 sur le niveau de connaissance politique d’un panel d’américains choisis en fonction des médias qu’ils consultent le plus fréquemment. Selon s’il s’agissait de journaux papier, radio publique, talk-show de radios privées, télévision et enfin réseaux sociaux au sens large, les personnes étaient interrogées sur le contexte politique du moment ainsi que sur leurs croyances en des théories complotistes. Et les résultats de leur enquête furent sans appel : seuls les lecteurs de journaux et les auditeurs de radios publiques se démarquaient dans leurs réponses aux tests. Ils étaient en moyenne plus au fait de l’actualité et moins enclin à relayer des théories conspirationnistes.

Bien sûr, on pourrait aisément se raccrocher à la distribution de ces résultats en fonction du niveau de revenu ou du groupe social et inverser ainsi ce que dit de façon si criante cette étude. La vérité, c’est que ton rôle, Radio France, n’est pas simplement de passer de la musique d’ascenseur ou de divertir les masses. Ton rôle capital et d’être l’échelle la plus accessible à quiconque a le désir de s’extraire de sa condition, de s’ouvrir au monde et de devenir plus grand que soi-même. Est-on grandi par la lecture de Twitter ? Bien sûr que non. Est-on plus intelligent après avoir passé une heure sur Facebook ? Personne ne peut le prétendre. A-t-on moins peur de l’autre après avoir écouté le JT de TF1 ? J’aimerais que ce soit le cas, mais j’en doute. Je suis donc persuadé que tu es un phare dans la tempête qui s’annonce et mon effroi se gonfle lorsque j’entends qu’on veut encore t’amoindrir.

Je te souhaite donc tout le courage possible pour affronter les prochaines heures de notre histoire. Sache que ta détermination est notre espoir. Sache que la flamme que tu as allumée dans mon cœur ne s’éteindra pas quand soufflera le vent du populisme. Sache que tu pourras compter sur moi si un jour tu avais besoin que tes auditeurs te rendent une partie des efforts que tu as consenti pour eux.

Une dernière chose avant de retourner à mes occupations. J’ai cité tout à l’heure ta conversion à la publicité. Tu dois savoir que c’est absolument insupportable de voir que l’on donne ton précieux temps d’antenne à manger aux cochons. Je sais bien que la plupart de tes auditeurs font le gros dos, qu’ils se contentent de diminuer le volume durant les réclames et qu’ils acceptent en baissant les yeux cette sornette qui veut que le service public aurait lui aussi besoin de diversifier ses sources de revenu. Balivernes. Les Français se sont dotés par leurs impôts du service radiophonique dont ils avaient besoin et nous n’avons nul nécessité de recourir à la publicité pour te financer. En revanche, tu le sais sans doute déjà, mais tu as beaucoup à perdre dans ce pacte avec le diable. À commencer par la confiance dont nous parlions tout à l’heure.

Comment continuer de te faire confiance lorsqu’on entend avant le journal de fausses informations pseudo-scientifiques sur des onguents de jouvence miraculeux ?
Comment croire à ton indépendance lorsqu’on entend de faux entretiens qui sont des publicités déguisées pour divers marchands de commodes ?
Comment sentir de la proximité lorsque tu fais la promotion pour des voyages à destination du Canada ?
Comment ne pas voir un outrage à ton engagement sociétal et environnemental lorsque tu nous encourage à prendre l’avion, à acheter des SUV ou à embarquer sur des bateaux de croisière ultra polluants ?
Tu sais bien que chaque mot prononcé sur ton antenne est doté d’une force phénoménale, celle de la confiance que nous sommes si nombreux à t’accorder. Quel dommage de la gaspiller pour quelques billets ! Souviens-toi qu’il n’y a pas de séparation magique entre ta parole et celle des charlatans de la com’ et que la publicité fait partie intégrante de ta ligne éditoriale. C’est sans doute là ton bien le plus précieux, à toi qui n’a pas de visage, Radio France : ta parole est d’or et elle compte pour nous tous. Ne l’oublie pas !

Tout mon soutien à Radio France contre le regroupement médiatique qui se prépare. La liberté et l’indépendance des médias publics est remise en cause. Ce serait un énorme pas en arrière que de revenir à une gestion type « ORTF », d’autant plus avec la conjoncture géopolitique actuelle.
Existe-t-il une pétition à signer contre ce projet ? Si oui, pouvez-vous m’en faire parvenir le lien ? Bon courage à vous tous et merci pour votre action.

Mon inquiétude n’est pas directement liée à l’économie mais en découle : pour alléger les finances publiques, le RN propose de supprimer l’audiovisuel public. Y a-t-il un danger réel que nos médias publics auxquels nous sommes tous attachés disparaissent ?

A l’heure où les nationalistes-démagogistes pérorent sur une éventuelle privatisation de l’audiovisuel public, je vous adresse ainsi qu’à votre équipe, un message de soutien et de remerciements.
Soutien pour votre travail. Aujourd’hui il est inacceptable qu’une formation politique réfléchisse à haute voix et nous partage ses idées farfelues. Le journalisme représente le 4ème pouvoir, et aujourd’hui, heureusement notre démocratie fonctionne avec 4 pouvoirs.
Chaque jour, l’audience du groupe Radio France annonce 15 millions d’auditeurs quotidiennement. Et à ce que je sache, fort, chaque jour, de deux fois plus d’auditeurs qu’il n’y a eu de votants pour le RN au dernier vote, pas un journaliste de Radio France n’a demandé la dissolution du RN. Même si c’eut été une bonne idée…!
Merci, car il faut du courage pour œuvrer au quotidien dans le 4ème pouvoir. Le score de votre radio est d’abord dû à un travail de qualité. N’en déplaise à quelques écervelés. Les temps sont durs, mais la roue tourne.

Je vous écris en tant qu’auditeur de Radio France, lanceur d’alerte et enfin défenseur du service public et de L’Audiovisuel public pour exprimer mon inquiétude, ma colère, ma sidération, ma crainte, mon anxiété, ma peur, ma solidarité et mon soutien envers et concernant votre groupe mais aussi les autres groupes et chaînes d’audiovisuels publics français (France Télévisions, France Mediaş Monde, TV5 Monde, INA et ARTE). Je vous informe que j’ai déjà écrit ce type de message quelques heures plus tôt à France Télévisions.

Je voudrais vous informer, vous Mme la médiatrice, ainsi que l’ensemble de la direction, des salariés et des employés de Radio France mais également l’ensemble de la direction, des salariés et des employés des autres groupes et chaînes d’audiovisuels publics français (France Télévisions, France Medias Monde, TV5 Monde, INA et ARTE) que j’ai lu sur un site sérieux d’actualité des médias que le RN privatisera l’audiovisuel public en cas de victoire aux législatives dont voici la preuve ici.

En tant que lanceur d’alerte, auditeur de Radio France et défenseur du service public et de l’Audiovisuel public, quand j’ai appris et lu cet article, j’ai été sidéré et cela m’a mis en colère. Pour ma part, je trouve cette idée indécente, indéfendable, abominable, dépravante, insensé, cynique, démagogique et atroce.
Je désapprouve totalement et complètement ce projet qui n’a pas lieu d’être, qui est irréalisable et qui ne devrait pas exister.
À la suite de cette annonce, le projet du RN de privatiser l’audiovisuel public a fait chuter TF1 et M6 en Bourse.
L’audiovisuel public en France il y en a moins que l’audiovisuel privé.
Entre l’audiovisuel public et privé, il y a beaucoup de différences !
L’Audiovisuel public restera l’Audiovisuel public !
Audiovisuel public = Audiovisuel public
Est-ce qu’il y a certaines personnalités et certains partis politiques qui cherchent à privatiser et faire disparaître, massacrer et éradiquer volontairement l’audiovisuel public ? La réponse sans hésitation pour moi est OUI !
Si j’étais un homme politique, je ne toucherais pas et je ne toucherais jamais aux services et audiovisuels publics !!
Non à la mort de l’audiovisuel public et du service public !!
Je soutiens et je maintiens sans relâche, totalement et complètement la conservation et l’existence de l’audiovisuel public et du service public !!
S’il vous plaît, je souhaite, je demande et j’appelle l’ensemble de la direction, des salariés et des employés de tous les groupes et chaînes d’audiovisuels publics français (Radio France, France Télévisions, France Medias Monde, TV5 Monde, INA et ARTE), mais aussi les auditeurs, auditrices, téléspectatrices, téléspectateurs et responsables politiques (qui sont défenseurs du service public et de L’Audiovisuel public) à l’unisson, à la mobilisation et aux rassemblements que je souhaite et j’espère nombreux, massifs et globaux contre ce projet et cette idée mauvaise et négative !!
Voilà, j’espère et je souhaite s’il vous plaît que mon message d’inquiétude, de craintes, de soutiens et de solidarité envers vous, l’ensemble de la direction, des salariés et des employés de Radio France et des autres groupes et chaînes d’audiovisuels publics français (France Télévisions, France Medias Monde, TV5 Monde, INA et ARTE) soit compris, entendu, pris en considération et en compte avec beaucoup d’attention et de compréhension. J’adresse aussi ce message envers vos auditeurs et vos auditrices pour qu’ils puissent être au courant et entendus.
Merci d’avoir lu avec attention, bonne continuation et bon courage.