Peut-on parler des règles ? Des règles féminines ? C’est la question que s’est posée LSD, la Série documentaire de France Culture. Pour en parler, Perrine Kervran, la productrice de LSD est au micro du Médiateur

 

Il fallait oser traiter un tel sujet. LSD l’a fait et la majorité des auditeurs qui ont écrit trouvent cela formidable. « Hyper intéressant », dit Laura. Mounia, elle, « rêvait d’une telle série» Vous l’avez fait. Génial ! ». « Merci de contribuer à briser ce tabou », écrit Chloé.
D’où est venue cette idée de traiter d’un sujet dont on ne parle jamais ?
A partir du livre d’Elise Thiébaut « Ceci est mon sang » a germé l’idée du sujet autour des règles et suite aux discussions au sein de l’équipe de LSD notamment avec Juliette Boutillier et Nathalie Battus  ; c’est un sujet qui concerne la moitié de la population mondiale

Finalement, comme disent certaines auditrices dans leur message, on en parle plus à travers la pub pour les serviettes, les tampons et les déodorants. Si bien, d’ailleurs, qu’il semblerait, selon certaines, que de jeunes garçons pensent que le liquide menstruel est bleu… Comme dans les pubs.
Il y a beaucoup d’ignorance  sur ce sujet ; c’est un vécu intime qu’on partage peu et chacune a un avis bien arrêté sur la question ; il y a mille façons d’avoir ses règles

Il y a quand même quelques réactions comme celles d’Antony : « Sujet crade », ou Lucie : « Non, le sujet n’est pas tabou, mais on s’en fout », ou Jean-François et Paolo : « Sujet invraisemblable sur France Culture… Rien de social. Aucun intérêt ». Pourtant, une des invitées, la sociologue Aurélia Mardon, indique que la façon de parler des règles montre comment « le social construit le féminin et hiérarchise les hommes et les femmes dans notre société ».

Une forme de sexisme ?
Il y a beaucoup de sexisme autour de cette question à l’image de la société (exemple, le débat autour du harcèlement en ce moment …)
Une question très « sociale » : la composition des tampons et les conséquences sur la santé.

Un sujet facile à construire ? La productrice a-t-elle rencontré des blocages ? Des Tabous ? Des refus ? Il est difficile d’invoquer l’intime
Pas de difficulté particulière sauf avec les écrivaines qui ont refusé de témoigner de peur d’être cataloguées ; on aurait pu donner aussi la parole aux hommes. On glisse rapidement sur les questions féministes (la liberté de vivre les choses comme on veut)

D’une manière générale, des auditeurs se demandent comment se construisent les séries de LSD.
Une équipe de documentaristes proposent des sujets et il y a ensuite des débats au sein de l’équipe de production ; place ensuite au bureau de lecture des projets ; une fois le projet accepté, il est retravaillé, découpé, c’est une aventure intime qui se met en place, entre un producteur et une réalisatrice qui vont travailler ensemble durant 3 mois. (3 semaines d’enregistrement de recueil des témoignages et 3 mois de montage)