« Deux quinquennats, huit gouvernements, des dizaines de ministres, des centaines d’élus. De 2007 à 2017, des milliers d’invités sont passés dans les matinales des radios généralistes. Nous les avons scrutés. Au menu ? De la politique avant toute chose (et de plus en plus), mais toujours aussi peu de femmes. »
La place des femmes
Selon une étude publiée dans « La revue des médias » de l’INA, depuis dix ans, les matinales des radios généralistes, France Culture, France Inter…se sont peu féminisées : près de 80 % des invités sont des hommes.
La part des femmes parmi les invités représentait 19,8 % en 2007-2008, contre 22,3 % en 2016-2017. Une disparité confirmée par les résultats de l’étude publiée en mars dernier par l’INA sur la répartition du temps de parole dans les médias : les femmes occupent en moyenne un tiers du temps de parole à la télévision et à la radio.
Face à ce constat, France Culture se distingue : la présence des femmes y est passée de 12,9 % à 30,3 % en dix ans . Sur les autres radio, en revanche, la présence des femmes en revanche, la présence des femmes représente près de 19,8 % en moyenne pour 2016-2017.
Des matinales de plus en plus politiques
En l’espace de dix ans, les matinales se sont de plus en plus politisées en mettant en avant des invités politiques, passant de 23,5 % en 2007-2008 à 32,1 % en 2016-2017. Le secteur politique est devenu le plus « plus représenté »…
[…] La répartition des invitations des personnalités politiques dans les matinales semble indiquer l’existence d’une sorte de « prime médiatique » accordée en partie en fonction du poids des partis à l’Assemblée nationale(2) plutôt que du nombre de voix obtenues lors des élections présidentielles et législatives. Toutefois, si le parti majoritaire à l’Assemblée est de loin le plus représenté parmi les invités des matinales de radio, on constate lors des deux quinquennats que la part des invités de l’opposition (autres/non définis inclus) a été majoritaire (de l’ordre de 60 % contre 40 %).
Une importance médiatique en rapport avec le nombre de députés ?
Au sein des invités politiques, on observe sans surprise une domination des grands partis : le PS et l’UMP (Les Républicains à partir de 2015) concentrent sur la période environ deux tiers des invitations, toutes radios confondues. Les participants non liés à un parti spécifique représentent également une part significative des invitations de personnalités politiques (13,0 % y compris les « sans étiquette »). Un pourcentage qui s’explique par la présence d’invités liés au domaine politique mais non partisan (Cour des comptes, Conseil économique social et solidaire, diplomates, etc.) et aux invités internationaux (Jean-Claude Juncker, Angela Merkel, Barack Obama, etc.).
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