L’intérêt des Français pour l’actualité n’a jamais été aussi bas, et la confiance envers les médias reste à des niveaux historiquement faibles, selon le baromètre annuel réalisé par Kantar pour le quotidien La Croix, publié ce mercredi. Selon cette étude, seuls 59% des Français disent suivre l’actualité avec un intérêt « assez grand » ou « très grand », un niveau qui chute de 8 points par rapport à l’an dernier et qui n’avait encore jamais été enregistré depuis le lancement du baromètre en 1987.
Guillaume Goubert, directeur de La Croix : « Il y a aujourd’hui une insatisfaction à l’égard de l’information »
Quatre Français sur dix manifestent un faible intérêt pour l’actualité, selon le baromètre annuel publié ce mercredi par le journal La Croix. Quelles leçons les médias doivent-ils en tirer ?
Guillaume Goubert, directeur de La Croix, était l’invité de Mathilde Munos.
Les Français boudent l’actualité.
Dans le 33e baromètre de confiance réalisé par Kantar pour le journal La Croix, l’intérêt pour l’information atteint son plus bas niveau historique. 28 des personnes interrogées disent s’intéresser « assez faiblement » aux nouvelles et 13% « très faiblement ».
« On peut se demander si ce n’est pas plus l’expression d’une insatisfaction à l’égard de l’information qu’une baisse de l’intérêt pour l’actualité en tant que telle », suggère Guillaume Goubert, directeur du journal La Croix. « Il y a à la fois une saturation par rapport au volume d’informations et leur concentration sur quelques sujets, mais aussi une critique à l’égard des médias considérés comme trop proches des structures de pouvoir ».
« Les médias traditionnels, de moins en moins des références en matière d’information »
Ce baromètre confirme aussi, une tendance observée à l’étranger et notamment aux États-Unis. « Les médias traditionnels, et plus particulièrement la télévision, sont de moins en moins des références en matière d’information. C’est particulièrement notable chez les jeunes, qui s’informent à 18 % par la télévision et 75 % par Internet, en privilégiant les réseaux sociaux (40 % des usages sur Internet des moins de 35 ans, NDLR) par rapport aux supports numériques de la presse (30 %) », note le sociologue.
Ceux qui s’informent d’abord sur Internet et les réseaux sociaux sont plus nombreux à considérer que les journalistes ne sont pas indépendants des pouvoirs politiques (comme le pensent 68 % des sondés) et financiers (61 %). Ils font aussi moins confiance aux différents médias.