Différence entre sérum et vaccin
Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes, répondait à cette remarque dans la Lettre de la médiatrice :
Depuis plusieurs semaines déjà, des auditeurs font régulièrement cette remarque : « sérum » n’est pas synonyme de « vaccin ». Or régulièrement, sur toutes les antennes, l’un est pris comme l’alter ego médical de l’autre. Cette confusion ne cesse de générer des messages de la part d’auditeurs chercheurs, médecins, pharmaciens, soignants :
« Je voudrais signaler la différence entre un sérum et un vaccin, l’un n’étant pas le synonyme de l’autre. Le vaccin introduit dans un organisme tout ou partie d’un virus ou d’une bactérie inactive afin d’entraîner le développement dans l’organisme d’anticorps ciblés contre cette bactérie ou ce virus, et ce lors d’une prochaine éventuelle contamination. Le sérum apporte à l’organisme des anticorps tout prêts qui vont répondre immédiatement à une attaque bactérienne ou virale déjà existante de cet organisme. »
« Je constate que la journaliste utilise fréquemment, et ce matin encore, le terme « sérum » pour dénommer le vaccin contre le coronavirus. Un vaccin n’est pas un sérum. Ce n’est pas un point de détail, l’utilisation de termes exacts est indispensable, afin d’assoir la crédibilité de l’information délivrée, particulièrement en ces temps de controverses parfois mal intentionnées. »
« Je suis professeur de maladies infectieuses au CHU de Liège. Je suis convaincu que la précision des explications données au public est fondamentale pour obtenir une large adhésion autour des vaccins. Je sursaute donc à chaque fois quand j’entends plusieurs de vos journalistes considérer que « sérum » est un synonyme adéquat quand ils parlent de vaccins. Le « sérum » de Pfizer, de Moderna, etc. Un sérum est un terme médical désignant la fraction du sang enrichie en anticorps. On traite en effet des patients atteints de Covid par des sérums prélevés chez des convalescents de la maladie. On espère ainsi que ces préparations enrichies en anticorps neutralisants pourront sauver des vies. Un vaccin est conceptuellement proche de cela mais n’est pas cela. »
L’emploi du mot « sérum » à la place du mot « vaccin » est-il fautif ?
Scientifiquement il ne s’agit évidemment pas de la même chose, cependant une relative souplesse lexicale est autorisée, y compris par le milieu médical qui tolère l’usage du mot « sérum » à la place du mot « vaccin » par les journalistes afin que ceux-ci puissent éviter la répétition du mot vaccin dans leurs papiers. Néanmoins, alertées, les rédactions indiquent qu’elles accorderont une vigilance particulière à cette remarque des auditeurs.