Le rendez-vous de la médiatrice, vous réagissez à ce que vous entendez sur Franceinfo, vous vous interrogez parfois sur la manière avec laquelle nous travaillons sur l’actualité et nous sommes là pour vous répondre. Bonjour Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France. Depuis une semaine, vous avez reçu beaucoup de messages sur le traitement des élections régionales et départementales et nous sommes aujourd’hui avec Matthieu Mondoloni, directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo.

Emmanuelle Daviet : On commence avec la remarque d’un auditeur une remarque assez fréquente dans les courriels cette semaine. Voici le message « Les élections départementales pour lesquelles les électeurs ont été appelés à se prononcer, sont carrément absentes des résultats, des commentaires, des interviews. Comme si elles n’avaient jamais existé ! »
Matthieu Mondoloni, ce constat vous paraît-il juste ?

Matthieu Mondoloni : Pour les résultats à proprement parler, effectivement, à l’antenne de Franceinfo, on a eu du mal à les donner, tout simplement parce qu’il y a 2054 cantons et que ce serait, pour les auditeurs, beaucoup trop rébarbatifs. En fait, c’est très compliqué. Déjà les 13 régions pour donner les résultats complets, ce qui est notre mission, ça prend du temps. Donc sur les cantons, non. On a renvoyé très régulièrement sur le site Franceinfo.fr sur lequel il y a une carte complète de l’ensemble des résultats qui étaient affichés en temps réel à partir de 20 heures et sur le traitement d’ailleurs des départementales. On l’a traité aussi à l’antenne en amont, que ce soit dans le brief politique ou à travers des reportages, histoire de faire vivre également cette campagne des départementales.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec ces messages: « Aucun résultat sur les dom tom. » «Merci de penser aux Outre-mer dans vos analyses des élections. C’est assez affligeant de ne jamais les citer. ».
Les Outre-mer ce sont 12 territoires près de 2.6 millions d’habitants, ont-ils été évoqués sur l’antenne ?

Matthieu Mondoloni : Cela a été évoqué, mais là aussi en raison des décalages horaires qui peuvent exister parfois du moment où on vote dans les départements d’Outre-mer, dans les Outre-mer, de façon générale dans les territoires d’Outre-mer. Pour être précis, on ne peut pas les donner au même moment. Ce n’est pas forcément dans la soirée électorale qu’on le donne et qu’on l’évoque, mais c’est fait. Sinon, sur notre antenne, évidemment, et sur le site et sur le site Franceinfo.fr

Emmanuelle Daviet : Pour expliquer l’abstention des auditeurs n’hésitent pas à nous livrer leurs analyses, l’un d’entre eux écrit: « Beaucoup de facteurs expliquent la baisse de participations aux départementales et aux régionales, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que vous avez fait preuve de peu de pédagogie. Seules vous intéressaient les bagarres en PACA ou Hauts de France et les enjeux de têtes de listes aux présidentielles, » Trouvez-vous ce propos justifié ?

Matthieu Mondoloni : Je pense que la faute n’est pas uniquement celle des journalistes. Après, il faut qu’on prenne notre part aussi sur la façon dont vous avez pu couvrir ces élections régionales et départementales, sans aucun doute. Il faut qu’on regarde ce qu’on a fait, qu’on s’interroge parfois. Après les électeurs qui choisissent de ne pas aller voter, ce n’est pas uniquement, évidemment, de la faute des médias. C’est aussi peut être de la faute de certains candidats qui ont voulu nationaliser ces débats là. On l’a vu d’ailleurs dans cette campagne. C’est dû au timing politique. On est à un an de l’élection présidentielle, des élections législatives et forcément, certains ont des ambitions, les nourrissent et se servent de cette campagne comme d’une précampagne. D’ailleurs, on le voit aussi dans les programmes des candidats qui ont placé, par exemple, la sécurité au cœur de ces mêmes programmes pour beaucoup d’entre eux, alors que ce n’est pas, on l’a expliqué d’ailleurs à l’antenne de Franceinfo, une prérogative des régions. Cela montre bien aussi, là encore, qu’on a essayé de nationaliser. Quand je dis je parle pour beaucoup des candidats, cette campagne des départementales et des régionales.

Emmanuelle Daviet : Quelle couverture éditoriale proposez-vous demain pour la soirée électorale ?

Matthieu Mondoloni : Alors, nous serons évidemment une nouvelle fois en soirée spéciale concernant ces élections départementales et régionales. Prise d’antenne à 19 heures. Il faudra attendre 20 heures, évidemment, pour avoir les résultats, comme nous l’impose la loi. On aura nos journalistes envoyés dans toutes les grandes régions pour nous faire vivre au plus près le scrutin, les réactions, évidemment, des candidats, mais également des électeurs et des abstentionnistes qu’on entendra à l’antenne. C’est un point important, évidemment.