Pour répondre aux auditeurs, Matthieu Mondoloni directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo est au micro d’Emmanuelle Daviet
Emmanuelle Daviet : On commence avec un sujet sport qui a suscité un certain nombre de messages, je vous lis le courriel qui résume bien la teneur de l’ensemble de ce que j’ai reçu. « Je suis assommé par la nouvelle récurrente du jour, à savoir la situation de Novak Djokovic. Je m’interroge sur votre sélection des nouvelles essentielles dans le monde. Pensez-vous réellement que la situation d’un tennisman constitue l’information la plus importante de la journée ? D’autant que cela fait plusieurs jours que vous vous étendez en longueur sur ce sujet. »
Matthieu Mondoloni, comprenez-vous la lassitude de certains de vos auditeurs au sujet de ce feuilleton du numéro un mondial du tennis ?
Matthieu Mondoloni : Alors, bien sûr, je comprends la lassitude qui peut être parfois celle de certains auditeurs, c’est que des gens se passionnent pour des événements et d’autres moins. Et ça, on l’entend parfaitement sur Franceinfo. Il n’en reste pas moins que c’est un événement majeur parce que, comme vous venez de le rappeler, Emmanuelle, ce n’est pas n’importe quel joueur de tennis, c’est le numéro un mondial. C’est quelqu’un qui a eu des positions assez controversées on le sait, sur la vaccination, sur le Covid et dans le débat actuel, qui peut agiter aussi les pays, le monde entier cette affaire Djokovic en Australie, on rappelle quand même que des centaines de milliers de personnes ont été confinées. Je crois que c’est un des plus gros confinement à Melbourne 283 jours de confinement. Là bas, ça résonne particulièrement de se dire que quelqu’un pourrait bénéficier d’une exception. Donc, on a suivi ça avec l’aide de notre correspondant là-bas, en Australie, Grégori Plesse avec l’aide du service des sports de Radio France parce que c’est un feuilleton qui nous semble intéressant et qui symbolise quelque chose. Et d’ailleurs, on va continuer à le suivre en espérant ne pas faire fuir cet auditeur, mais je suis sûr qui viendra pour les autres sujets très nombreux que nous avons à l’antenne.
Emmanuelle Daviet : Autre message fréquent dans un tout autre domaine les chiffres du Covid. Voici le message : « J’entends encore une fois votre journaliste annoncer qu’il y a un record de contaminations, mais nous sommes de nombreux mathématiciens à dire que ce chiffre ne signifie rien si vous ne le mettez pas en miroir avec le nombre de personnes qui se sont fait tester dans la journée. Ce n’est pas un nombre qu’il faut donner, mais un pourcentage, celui du nombre de contaminés en fonction du nombre de testés. Et là, on aurait une vision correcte de la progression ou de la régression de l’épidémie. Merci de changer la façon dont vous nous donnez ces chiffres qui pour l’instant, n’a aucun sens », nous dit cet auditeur. Matthieu Mondoloni. Que lui répondez vous ?
Matthieu Mondoloni : Qu’il a totalement raison et que c’est un combat que, malheureusement, je perd régulièrement face à la rédaction. C’est pas grave, je plaisante un peu là dessus, même si c’est très sérieux. Je suis d’accord avec lui. Un chiffre tout seul ne veut rien dire parfois. Et ce ne sont pas que les journalistes, c’est un tort de notre part de les reprendre ainsi. Mais on se souvient d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui a employé ces chiffres là bruts. 300 000 contaminations, c’est un raz de marée devant l’Assemblée nationale et effectivement, derrière les journalistes, on a tendance à les reprendre. Je le répète, c’est un tort. Ces chiffres bruts, on essaie de les contextualiser. Il a tout à fait raison en disant qu’un chiffre seul ne veut rien dire, qu’il faut le mettre en perspective. Et là, en l’occurrence, il parle du taux de positivité, ce qu’on donne également à l’antenne de FranceInfo, mais plutôt dans les développements. Il est vrai que dans les titres, parfois, mais je vous dis, je fais moi-même voir mes camarades de la rédaction en leur disant « Arrêtez de donner ce chiffre tout seul. Il ne veut rien dire, » donc il a raison et je vais refaire un mail à l’ensemble de la rédaction pour leur dire d’être attentif à ce sujet.
Emmanuelle Daviet : On termine avec une demande à l’occasion de cette campagne présidentielle. Je vous lis le message : « Pourriez vous mentionner et faire entendre les petits candidats à la présidentielle? Je trouverais juste de les entendre et d’entendre donc tous les petits candidats. En 2017. Il avait été beaucoup trop peu mentionné et nous n’avions pas eu l’occasion de les connaître. Faire entendre tous les candidats. »
Matthieu Mondoloni, est-ce possible ?
Matthieu Mondoloni : Oui, c’est possible d’une manière ou d’une autre. Alors pas forcément tous au même moment, etc. On va avoir des candidats qu’on va avoir sur des petites cases ou des reportages un peu plus courts parce que il y a une représentativité. C’est le CSA ou l’Arcom, plus exactement aujourd’hui, qui nous impose cette chose là, à juste titre d’ailleurs. Et on respecte cette idée de représenter l’ensemble des gens qui sont candidats. Il y a ceux qui sont candidats déclarés et ceux qui le seront effectivement le 8 mars prochain. Ce ne seront sans doute pas les mêmes. Mais pour répondre à cet auditeur ou à ces auditeurs qui s’interrogent fort légitimement sur la chose. On a d’ailleurs en préparation un choix de Franceinfo. Vous savez, tous les matins diffusés à 8h10 du lundi au vendredi sur ces petits candidats, ce n’est pas péjoratif, mais ces candidats dont vous n’entendez peut être pas assez parler pour savoir qui ils sont, qui ils représentent. Et est-ce qu’ils ont des chances d’aller au bout de la candidature à l’élection présidentielle ?