Connaissant la rigueur journalistique de Radio France, je me demande si celle-ci s’est interrogée sur l’utilisation de la formule « Guerre Israël-Hamas », largement reprise dans l’ensemble des médias français ? BBC fait état de la « Guerre Israël-Gaza » qui me semble plus juste au regard de la forme et des conséquences de la riposte israélienne aux attaques du 7 octobre. Si cette formulation a pu paraître adéquate au moment de la réponse israélienne aux attaques du 7 octobre, elle apparaît désormais comme minimisant complètement les conséquences désastreuses sur les populations civiles de Gaza. Comment se satisfaire de cette formule « Guerre Israël-Hamas » au regard de la réalité du terrain, de l’absence de résultats concrets sur les structures militaires du Hamas, état-major du Hamas et à l’inverse le nombre de victimes civiles ?
Les juifs ont vécu la Shoah et c’est impardonnable. Ce que je n’ai jamais compris – et je ne parle pas seulement de ce qui se passe depuis le 7/10 – c’est comment un peuple qui a tant souffert peut autant faire souffrir un autre peuple. (Cf. colons par exemple). Comment un peuple qui a subi un génocide peut ne pas reconnaître les autres génocides (arméniens) ? Comment pouvait-on espérer avec ce qu’il se passait que les Palestiniens subissent sans rien dire ?
Les médias, en métropole, sont focalisés, depuis le 7 octobre, sur les tragiques événements du Moyen-Orient. Et s’efforcent de ne pas oublier la guerre russo-ukrainienne. L’élection d’un nouveau dirigeant ‘’trumpiste’’ en Argentine a légitimement donné lieu à un rapide coup d’œil ailleurs. Mais, justement, ailleurs, en Asie, il se passe des choses qui mériteraient peut-être d’être analysées, parce qu’elles concernent la survie de la démocratie dans cette partie du monde, et la complexité des actions extérieures de la Chine. Puis-je, très respectueusement, attirer votre attention sur les événements des dernières semaines en Birmanie où, après presque trois années de combat contre la Junte, l’opposition armée vient de marquer des points, en contrôlant une grande partie de la frontière du Myanmar avec la Chine ?
On est lundi 20 novembre et je viens d’entendre vers 14h15 un reportage sur le stress des enfants à Gaza suite aux bombardements israéliens, ce que je ne nie pas. Toutefois depuis des années le territoire israélien est bombardé par les roquettes tous les jours et encore aujourd’hui plus d’un mois après le 7 octobre venant de la bande de Gaza et du Hezbollah libanais et je n’entends pas de reportage sur le stress et le traumatisme des enfants israéliens (sans parler des massacres du 7 octobre) qui doivent descendre dans des abris quand ils ont la chance d’habiter les grandes villes ou se protéger avec des moyens rudimentaires dans les kibboutz (et on a vu le résultat de ses protections). Alors, faites-vous une différence entre le stress d’un enfant gazaoui bombardé parce que c’est la guerre (et ça serait plus important) et un enfant israélien bombardé quotidiennement depuis des années (depuis 2005 où Gaza est géré par le Hamas et les Palestiniens) ?
Pourquoi ne parle-t-on jamais des franco-palestiniens de Gaza ? Sont-ils moins français que les autres ?