Merci pour vos émissions.
Pourrions-nous profiter de cette élection très particulière pour que le temps médiatique soit consacré à la comparaison des programmes plutôt qu’aux commentaires des sondages d’intentions de votes qui ne servent ni à penser, ni à juger mais uniquement à influencer ?
Comme c’est reparti pour des « pugilats » entre les différents acteurs des partis politiques, pourriez-vous dire aux journalistes des rédactions de France Inter d’interroger les acteurs politiques qui viendront à l’antenne SUR LE FOND DU PROGRAMME DE LEUR PARTI et non sur le fait de discréditer systématiquement leurs adversaires ? S’il vous plaît du fond sur les enjeux. M. Jérôme Jaffré est intervenu deux fois la semaine dernière sur ce thème et j’ai été très contente de l’entendre s’exprimer dans ce sens.
J’écoute essentiellement France Inter.
Avant les Elections européennes, j’avais le sentiment de ne RIEN savoir du programme de tel ou tel candidat. J’avais l’impression que toutes les émissions politiques étaient concentrées sur le commentaire des sondages, absolument rien de plus.
Ce matin à 7h50, l’invité était Yannick Jadot. Il commence l’interview en annonçant une coalition de gauche regroupée autour de points communs. J’aurais bien aimé savoir quels sont ces points communs. Il me semble que ça aurait été une question pertinente à poser à cet invité. Au lieu de cela, il a été interrogé sur une potentielle guéguerre Jadot/Mélenchon. On lui coupe la parole, on lui demande qui sera le chef de cette coalition, etc… Autant de questions qui n’élèvent pas le débat, qui ne renseignent pas sur le programme politique, en résumé : qui n’informent pas.
Je suis profondément persuadée que ce type d’interview qui vise à ne présenter que les mauvais côtés de la politique et jamais ce qu’elle peut avoir d’utile ou d’important créent le désintérêt des Français pour la politique et par voie de conséquence : l’abstention aux élections.
Il me semble que c’est très grave qu’une radio nationale, « la première radio de France », incite à s’abstenir aux élections.
J’espère que mon message sera transmis aux rédactions et que, dès demain, les interviews politiques deviennent informatives et non répulsives. Nous voulons savoir ce que les candidats nous proposent. Les petites guerres intestines ne nous intéressent pas. Faites des interviews qui servent à quelque-chose créez un nouveau style. Le style actuel donne envie d’éteindre le poste.
Très chère France Info, vous avez un rôle extrêmement important à jouer pendant cette campagne législative. Vous serait-il possible d’arrêter de parler candidates et candidats ? Parlez-nous des programmes politiques. Les abstentionnistes ont moins besoin de têtes que d’engagements forts sur les mesures proposées par tel ou tel mouvement politique. Appelez les abstentionnistes à s’exprimer sur vos antennes. Tout de suite ! Les têtes, ils ne peuvent malheureusement plus les voir. Attention aussi à vos chroniqueurs, commentateurs et experts. S’ils n’en demeurent pas moins excellentissimes, il vous faut, je pense, sortir des schémas habituels en proposant urgemment une nouvelle organisation des programmes. C’est déterminant ! Dépassez les propos polémiques. Vous avez le pouvoir d’éclairer les citoyens. Alors, éclairez-nous ! Vite ! Merci pour tout ce que vous faites, et surtout pour tout ce que vous allez faire. Nous vous écoutons et nous vous regardons avec la plus grande attention. Un citoyen français, non politisé… Mais qui a le devoir de le devenir en trois semaines.
Mon message concerne aussi bien France Inter que France Info.
Il me semble que vos journalistes font un bon travail lorsqu’il s’agit de mettre en avant les risques liés au RN (démagogie, xénophobie, etc.). En revanche, je trouve vos journalistes très mous lorsqu’il s’agit de LFI qui est un parti tout aussi dangereux (antisémitisme, anarchie, appels à la violence, etc.).
En outre, la coalition pour les législatives à venir, encourage le pays à devenir bipartisan, simplifiant dangereusement l’approche politique et supprimant la richesse de la pensée multiple. L’exemple des Etats-Unis nous montre que l’approche bipartisane oblige chacun à camper sur ses positions alors que l’approche complexe permet un débat plus sophistiqué et, au final, de négocier des accords satisfaisants.
En ne décriant pas les DEUX extrêmes (gauche et droite) avec objectivité, vos journalistes privent les auditeurs d’une pensée complexe et tombent dans le piège des polarités.