Ce 15 mars, France Info a consacré une journée spéciale aux 5 ans de guerre en Syrie.
Cette guerre terrible touche principalement les civils et a déjà provoqué plus de 270 mille morts et des millions de déplacés. Cela provoque, aussi, de multiples réactions d’auditeurs…
Pour y répondre, Isabelle Labeyrie, chef du service Monde de France Info, au micro du Médiateur
Pour ce triste anniversaire, France Info avait choisi d’envoyer des reporteurs en Syrie côté loyaliste et côté rebelles, en Macédoine pour suivre les réfugiés et en Jordanie au milieu d’autres réfugiés entassés dans de gigantesques camps. Mais certains auditeurs ne comprennent pas: « Arrêtez de parler de cette guerre et de ces migrants. Il y a plus important en France : le chômage, l’état d’urgence, le terrorisme… »
Pourquoi était-il important de faire un point complet sur cette guerre ?
Cette guerre déborde de la Syrie : plusieurs pays dont la France sont engagés dans ce conflit. Ce conflit est en train de faire exploser l’unité européenne, car les 28 n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la question des réfugiés. Les Syriens fuient cette guerre et cela concerne aussi les Français, notamment avec les conséquences terroristes.
Cette journée a déclenché beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux, des commentaires empreints d’ignorance ou de thèses complotistes.
William, par exemple : « Propagande, ce que vous dîtes… La vrai raison, c’est le gaz. Hollande a armé des terroristes »…
Il y a beaucoup de fantasmes autour des questions énergétiques. En Syrie, il y a du pétrole mais pas de gaz. La France a armé des combattants, les opposants modérés, mais pas des terroristes…
D’autres auditeurs reprochent l’emploi régulier de l’expression « boucher de Damas » pour parler du président Bachar El-Assad.
Ce président a réellement beaucoup de sang sur les mains. C’est bien lui le responsable de cette guerre et des pratiques inadmissibles (bombardements, emploi de gaz, tortures, détentions arbitraires…). Les faits sont prouvés.
Isabelle Labeyrie revient de reportage en Jordanie dans deux gigantesques camps de réfugiés.
Que dire aux auditeurs qui affirment : « Arrêtez de nous faire pleurer sur ces migrants qui préfèrent fuir leur pays plutôt que de se battre chez eux… » ? L’objectif du journaliste qui est sur place est de porter la voix de ces réfugiés. Beaucoup d’enfants sont handicapés à vie. Cette guerre, ils ne l’ont pas choisie. Et le choix est souvent de fuir ou de mourir sous les bombes.