Je crois que les politiciens n’ont pas compris le message des urnes. Si aucun parti n’a eu la majorité, c’est que nous avons marre des partis. Ce que nous voulons ce sont des personnes qui œuvrent non pour le pouvoir, mais pour le pays. On se croirait dans une basse-cour dans laquelle les coqs se battent pour savoir qui va être le roi du poulailler. C’est de toute cette salade que nous ne voulons plus. Ces gens-là n’aiment pas le pays, ils veulent gouverner.
Je suis un Français lambda non encarté qui s’intéresse à la politique comme observateur et je voudrais ici tenter de me faire le porte-voix des Français qui me semblent déjà oubliés huit jours après les élections législatives.
Contrairement aux élus qui ne pensent qu’à désigner un Premier ministre appartenant à leur camp, les Français attendent qu’on leur prouve que leurs élus vont répondre à leurs attentes et qu’on soit réaliste en termes de viabilité du travail de l’Assemblée nationale.
Compte tenu du fait qu’il n’y a pas de majorité, même relative, dans cette Assemblée, être réaliste, c’est constituer une majorité par une entente entre plusieurs partis qui a des chances de ne pas faire l’objet d’une motion de censure systématique.
Répondre à leurs attentes, c’est se mobiliser pour élaborer un programme commun à cette majorité multiple.
C’est seulement après ces deux étapes que le choix du Premier ministre se posera. Il devra être garant du programme et maintenir le consensus parce qu’il sera respecté. C’est la très grande responsabilité du président de la République de nommer un tel Premier ministre. Il ne pourra le faire que lorsqu’une majorité se dessinera grâce à l’attitude lucide et adulte des élus qui auront pris conscience que le mode de fonctionnement du jeu politique s’est radicalement modifié.
Je voudrais développer en m’appuyant sur les trois mots de notre devise nationale : Liberté, Égalité, Fraternité.
Liberté
Trop d’électeurs ont voté contre le RN plutôt que pour les programmes annoncés (qui semblent manquer de faisabilité) pour pouvoir se fonder sur le nombre de députés élus dans chaque camp afin de décider de ce que veulent concrètement les Français, même si des pistes principales communes peuvent émerger : pouvoir d’achat, santé, éducation, territoires, immigration.
Les mesures les plus réalistes de l’opinion sont sans doute à déduire des élections européennes : le RN à 31,37%, le PS Gluskmann à 14,6%, Renaissance à 13,83%, RFI à 9,89%, LR à 7,25%, ELLV à 5,50%, Reconquête à 5,47%. Le point le plus marquant à prendre en compte, c’est l’évolution à gauche avec un score de Raphaël Gluskmann nettement supérieur à celui de LFI, ce qui remet en cause le poids de LFI acquis à l’élection présidentielle de 2022 et aux élections législatives qui ont suivi. Son nombre d’élus actuel est donc sur-évalué compte tenu du nombre de ses sortants qui lui ont fait attribuer plus de candidats.
En termes de programme, toutes les attentes chez les électeurs de tous bords sont à étudier à partir du moment où les valeurs républicaines, le respect d’autrui, et la Constitution sont pris en compte dans le cadre général de l’avenir économique et international de la France.
L’enseignement, c’est que le PS peut et doit prendre sa liberté par rapport à LFI et se rapprocher des autres partis républicains pour élaborer un programme de gouvernement et trouver une majorité sans le RN et LFI. Si ces deux partis étaient inclus, ce serait le déclenchement immédiat d’une motion de censure qui renverserait le gouvernement. Le sujet n’est donc pas de choisir un premier ministre au sein du NFP par discussion entre LFI et les autres partis de NFP, mais bien entre les socialistes, les verts, les communistes et Renaissance et les LR. Ce sera difficile mais indispensable…
Égalité
Ne pas perdre de vue que tous les Français sont égaux. Il est donc temps de considérer que leurs élus sont également égaux pour créer une coalition à même de gouverner. Il est donc grand temps de se considérer comme responsables devant les Français pour dépasser ses idéologies et les postures politiciennes et bornées que nous observons depuis 70 ans. Les Français n’en veulent plus ! Ne pas les dépasser pour que l’Assemblée fonctionne mais aussi, ne pas tenir compte de ce qu’ont exprimé tous les électeurs y compris ceux du RN et de LFI conduirait irrémédiablement à l’élection de Marine Le Pen en 2027. Là aussi, il faut apprendre l’art du compromis…
Fraternité
Apprendre à exercer un pouvoir législatif dans une assemblée sans majorité même relative, n’est-ce pas se mettre dans une attitude de fraternité vis-à-vis des autres élus en gardant en tête les attentes et l’avenir des Français et l’avenir de la France ?
Ajoutons que Jean-Luc Mélenchon n’a pas vraiment fait preuve de fraternité envers ses alliés de NFP avant et après le premier tour des législatives : « bordélisation » des débats à l’Assemblée, attitude équivoque sur le Venezuela, sur l’Europe, sur l’Ukraine, sur le conflit au Moyen Orient, sa purge et les dissensions au sein de son propre parti, ses prises de parole hâtives après chaque tour visant à engager tout seul le NFP à l’arraché… Alors, pourquoi les autres partis du NFP ne prennent pas leurs distances avec LFI quand non seulement autant de sujets divisent mais qu’en plus ils ont affaire à un faux frère ? Être fraternel ne veut pas dire être faible ?
À cette devise de la France, nous pourrions ajouter les valeurs d’actualité des Jeux Olympiques : l’excellence, le respect et l’amitié.
Pourquoi les médias continuent-ils à se passionner pour le nom d’un premier ministre issu de NFP alors que ce n’est pas le sujet ? Pourquoi ne mettent-ils pas les élus devant leur énorme responsabilité de s’entendre pour que la France soit gouvernable ? Pourquoi ne leur soumettent-ils pas les vrais sujets qui intéressent les Français plutôt que de s’en tenir aux conflits politiciens ?
C’est pitoyable de voir la guéguerre entre les partis de gauche qui sont arrivés en tête, n’en déplaise à M. Macron … mais là depuis plusieurs jours c’est désastreux ! L’attitude du PS qui se montre hégémonique comme à l’époque où ils avaient le plus de députés !!! et LFI qui joue aussi sa partition qui est tout aussi détestable.
François Ruffin avait eu une idée géniale en lançant le Nouveau Front Populaire mais si personne n’arrive à discuter … on va se retrouver avec le même Premier ministre qu’avant les élections. Arrêtez vos fonctionnements complètement stériles.
Le désastre pour les « gens » qui attendent une amélioration de leur vie quotidienne c’est de voir la bataille LFI/PS : or l’opposition est là, depuis 2003 dans le choix de l’économie libérale par « la gauche » qui n’est pas « de gauche ». Voir encore Hollande dans le PS c’est inquiétude absolue.
Donc la solution viendra du choix d’une autre politique économique sans les vieux « vilains » du PS.
Est-ce que la situation actuelle n’est pas le signe que les opposants au gouvernement de M. Macron ne sont pas prêts à gouverner ?
Ils ont demandé le changement de gouvernement, ils se sont fait élire mais sans se préparer à le prendre.
Ils ne savent pas qui proposer car ils n’ont pas de programme pour un premier ministre.
Pourquoi ne parle-t-on pas de Bernard Cazeneuve qui est un véritable homme d’état marqué à gauche et très consensuel qui plus est déjà Premier ministre sous Hollande ?
Les possibilités de coalition veulent dire pour la gauche :
soit NFP+ macroniste +LR
c’est à dire les mêmes valeurs républicaines, mais des projets économiques opposés
soit NFP +RN
ce qui veut dire une des visions républicaines incompatibles, et de, projets sur la retraite, le pouvoir d’achat proches
Les deux modes de coalition ne sont pas admissibles pour le NFP, et s’il veut gouverner sans perdre son âme
Mais, comme le propose Yael Braun-Pivet, n’est-il pas possible de gouverner par projet, avec des majorités différentes ?suivant les sujets ?
Pour un groupe non-majoritaire, n’est-ce pas la seule possibilité acceptable ?
Je rêve mais peut-être faudrait-il que le président de la République choisisse un non politique, aussi consensuel que possible comme Premier ministre. Afin de réunir des politiques et des techniciens de droite ou de gauche.
Je suis très déçue et fâchée contre les journalistes de Radio France.
Lors de deux interviews ce matin, les journalistes ont demandé « Qui sera, quand sera nommé le premier ministre ? Qui seront vos ministres ? »
Alors que la situation demande au contraire de prendre du temps pour construire une coalition, un projet et pivoter vers une capacité à construire une nouvelle façon de faire politique et d’intégrer les demandes exprimées des Français, les journalistes raisonnent à partir de logiciels périmés. Ils ne proposent qu’un cadrage caduc de la situation. Décevant.
Serait-il possible de rappeler que Monsieur Mélenchon (qui a sapé la Gauche depuis plus de 30 ans et ne cherche que le-chaos-sinon-lui-même-tout-seul-personnellement), que, n’ayant pas d’autre choix au 2nd tour, face au RN ; j’ai dû, comme hélas des millions d’électeurs, voter contre mon choix personnel (de gauche pourtant) pour un candidat LFI qui ne m’inspirait aucune sympathie.
Un grand nombre de députés LFI doivent donc leur poste à des citoyens de gauche ou du centre et parfois même de droite n’ayant pas eu d’autre choix dans le jeu des désistements.
Et que ce n’est ni pour ses beaux yeux, ni pour ses grandes mélenchonades !!!
Il serait bien que son « melon » pathologique dégonfle ! Et qu’il laisse les vrais gens de gauche préparer ensemble un beau projet collectif.
Il n’est pas l’homme providentiel-super-intelligent que croient ses militants liquéfiés transformés en perroquets-flatteurs. C’est au contraire le plus sûr allié du FN devenu RN. D’ailleurs, certains de ses électeurs n’hésitent pas tôt ou tard à voter RN. Je l’ai constaté depuis des années.
MERCI de votre attention.
C’était un petit coup d’humeur. Merci de faire suivre.
Merci pour votre travail quotidien au service de la liberté, de la citoyenneté, de la laïcité et de la démocratie.