Je suis une auditrice fidèle et addictive de France Inter et je vous remercie de la qualité de vos émissions.
J’ai écouté l’émission concernant l’abbé Pierre.
Je suis d’accord :
-avec le fait que l’on a traité l’abbé Pierre comme un « presque saint » ce qui a été une erreur car l’évangile dit « tu n’adoreras que ton Dieu »
-Emmaüs continue de fonctionner alors que l’abbé Pierre est décédé
-Emmaüs est une œuvre qu’il faut maintenir.
Je regrette que vous n’ayez pas évoqué :
-la tristesse des bénévoles
-Emmaüs est une institution absolument laïque ; il n’y a pas de place pour la religion chez Emmaüs
-Le plus important est la réparation auprès des victimes. La médiatisation autour de l’abbé Pierre ne leur apporte rien.
-quel est le facteur déclencheur de cette énorme médiatisation aujourd’hui alors que l’abbé Pierre est mort depuis plusieurs années ?
-Ce serait bien que des chiffres soient donnés. Vos auditeurs n’ont aucune idée ni de l’organisation d’Emmaüs ni de l’ampleur du nombre des personnes dont la vie a été améliorée voir sauvée grâce à Emmaüs (nombre d’hommes et de femmes sortis de la rue ; nombre d’hommes et femmes et enfants mieux logés ; nombre de communautés en France et dans le monde entier). Emmaüs est une association d’utilité publique.
Pourquoi ne pas faire une émission, en vis à vis des accusations portées contre l’abbé Pierre, une émission expliquant à vos auditeurs le fonctionnement et les actions d’Emmaüs ?
Le manque de bénévoles est criant dans toutes les associations actuellement ; chez Emmaüs c’est également le cas. Il ne faudrait pas que ce que vous nous faites découvrir concernant l’abbé Pierre détourne des personnes cherchant à faire du bénévolat de s’adresser à Emmaüs.
Je crains par ailleurs que les dons des particuliers et des entreprises financiers ou sous forme d’objets se détournent d’Emmaüs. Ce serait un terrible gâchis selon moi.
Pour ma part j’attends les résultats de l’enquête des instances d’Emmaüs dont j’espère vous rendrez compte. Je fais le vœu que les victimes de l’abbé Pierre puissent se reconstruire et que des solutions soient trouvées pour les aider.

Sur France Culture dans les Matins ce mardi, vous pointez dans cette affaire le manque de considération de la justice pour les victimes.
Ce n’est absolument pas singulier.
Toute personne victime d’un acte délictueux ou criminel en France pourra vous le dire, la victime est totalement occultée par l’institution judiciaire, au « profit » de l’accusé, qui fait l’objet de toutes les attentions au titre de la défense légitime de ses droits.
La société est « réparée » par le jugement, la victime ne peut invoquer que des dommages et intérêts…

À l’occasion de l’affaire de l’abbé Pierre, on entend à nouveau les journalistes – quasiment dans chaque papier – utiliser l’expression impropre de « L’Eglise » ou « L’Eglise de France » pour dire l’église catholique. Cela donne à penser qu’il n’y a qu’une seule église en France alors qu’il y a aussi une multitude d’églises protestantes, orthodoxes et même catholiques indépendantes (les vieux-chrétiens/église œcuménique) voir que la France aurait une religion et une église qui lui plus attachée qu’une autre dans l’expression « l’Eglise de France ».
Merci de votre attention à ces usages qui, je pense, blessent les oreilles de beaucoup des membres de ces église dont moi, est factuellement faux et participe à son insu à une vision uniforme de la réalité religieuse et culturelle du pays. Merci pour vos émissions de qualité !

Sur France Culture va plus loin, l’Invité(e) des Matins, quand vous parlez de l’église catholique, pourriez-vous ne pas dire « chrétiens », lesquels forment une entité plus large et pas uniquement catholique ? Merci ! Et merci pour cette émission matinale documentée, réfléchie et moins frénétique que ses consœurs matinales un brin fatigantes…

Vous avez encore, ce vendredi 13 septembre, évoqué le silence de l’Eglise concernant les scandales. Mais de quelle Église parlez-vous ? Adventistes, méthodistes, protestante, anglicane, orthodoxe…? Ah les Français et le fait religieux ! Difficile de penser la pluralité. Merci donc de préciser de quelle Église vous parlez dans les infos et reportages. Vous ferez usage de pédagogie et respecterez les minorités.

L’abbé Pierre est décédé il y a 17 ans… et c’est seulement en 2024 que l’on révèle, (opportunément ?) qu’il a commis des agressions sexuelles. Alors je me pose des questions : pourquoi avoir attendu 17 ans après sa mort, sans tenir compte de la présomption d’innocence puisque l’abbé n’est plus là pour se défendre et qu’en matière de délits on ne peut pas punir un mort ? Pourquoi puisque ses agissements étaient, semble-t-il, connus les a-t-on passés sous silence pendant si longtemps et utilisé son aura sans dévoiler sa face “cachée » ? Le mouvement Emmaüs est en train de vouloir effacer toute trace de l’abbé… 17 ans après sa mort après avoir édifié un lieu à sa mémoire qui va être vendu… La justice n’est pas saisie et pour cause, on ne juge pas encore les morts… Mais on lui fait un procès posthume et surtout bien tardif… Si l’abbé était fautif, il fallait le punir en temps et en heure quelles que soient les conséquences. Le juger aussi tardivement sans qu’il puisse se défendre cela me paraît être une opportunité pour Emmaüs qui n’a plus besoin de l’abbé pour exister mais qui souhaite se laïciser.