Critique vis-à-vis du traitement du meurtre de Philippine qui relève de la rhétorique ordinaire de France Culture. Dans deux journaux au moins cela commence comme ça : le meurtre de cette étudiante a naturellement mobilisé l’extrême-droite. La messe est dite. Si l’extrême-droite se mobilise, cela disqualifie l’événement, et la victime avec. C’est un procédé désormais sur France Culture. Naturellement, si ce fait divers qui fait diversion vous choque, c’est que vous êtes d’extrême droite. Haro sur l’instrumentalisation et la récupération. Concernant Philippine, sur France Culture, on appelle un spécialiste qui vous explique qu’il ne s’agit que d’une sorte de problème technique de la pratique du droit, et rien d’autre. Sans rire. A vrai dire, je m’attends un jour ou l’autre à entendre un représentant de la Ligue des droits de l’homme venir nous expliquer combien l’OQTF concerné par cette histoire est en fait la victime racisée et qu’il faut l’aider à engager des recours contre son extradition de Suisse. OQTF, qui, en l’état, reste présumé innocent.
J’écoute France Inter depuis de nombreuses années et j’apprécie beaucoup cette radio. Toutefois, j’ai été gênée ce matin dans l’émission de 8h00 à 9h00 par le discours d’une journaliste citant un article donnant la parole à l’avocate du meurtrier de Philippine. La journaliste préconise la lecture de cet article pour son nouvel éclairage sur le mis en cause avec son parcours familial, mineur isolé sans suivi, etc… Bref, le présentant comme une victime. Cela m’a choqué. Et c’est un manque de respect pour la famille qui est en plein deuil, qui vient juste d’enterrer son enfant et qui est dans une douleur incommensurable.
Lors de la revue de presse du dimanche matin 29 septembre la journaliste propose une « vision plus équilibrée » du viol et du meurtre de Philippine en citant l’avocate du suspect. En quoi est-ce plus équilibré ? Depuis quand un parcours de mineur isolé peut-il expliquer un viol et un meurtre, surtout quand le suspect n’a pas le droit d’être sur le territoire national ? Est-ce le destin de toutes les personnes aux parcours chaotiques de commettre des crimes ? Il n’y a pas d’équilibre dans le meurtre : il y a la victime et le coupable.
Je suis sidérée que le viol et le meurtre de cette pauvre jeune femme soient invisibilisés par une question d’immigration qui motive beaucoup plus les politiques que les questions des violences faites aux femmes. C’est un féminicide atroce comme les centaines autres qui ont eu lieu cette année. C’est une question de la place de la femme dans une société patriarcale et condescendante. En parallèle, les violeurs de Mme Pélicot sont des « bons » français ! Parlez des violences faites aux femmes plutôt que d’immigration !
J’aime la radio et Radio France en particulier, après une bonne décennie avec France Inter, je suis devenue France Culture au moment de l’élection présidentielle 2012. Je vis avec mon temps, j’ai moins de temps pour vous écouter en direct, en revanche je vous podcaste et je lis la lettre de France Culture, à laquelle je suis abonnée. Et cette semaine, pas le plus petit mot pour Philippine, violée et assassinée en début d’après-midi à Paris. Pas un mot pour traduire l’émotion et le chagrin d’honnêtes citoyens, parents de jeunes filles. Pas un mot pour interroger notre système judiciaire, son incapacité à protéger le plus grand nombre des délinquants, meurtriers, malades et pervers en tous genres. Vous parlez des viols de Mazan. Mais pas du viol de Philippine : trop classique ? Trop catholique ? Présumé coupable trop immigré en situation irrégulière ?
Je vais dire adieu à France Culture et aussi France musique. Dommage, je ne me reconnais plus dans vos préoccupations, votre représentation de la société française et de notre monde comme il va (ou pas).