À la suite du meurtre d’un cycliste boulevard Malesherbes ayant eu lieu le 15 octobre au soir, France Inter a choisi de médiatiser ce fait-divers criminel en diffusant des interviews micros-trottoirs faisant reposer la faute sur la victime au journal de 13h du 16 octobre. Ce traitement médiatique est scandaleux et contribue à banaliser la violence contre les usagers de la route vulnérables qui est à la cause de ce meurtre.
La Direction de la rédaction de France Inter a tenu à répondre aux auditeurs :
“La Direction de la rédaction comprend l’émoi suscité par la diffusion du reportage. Ce sujet a été réalisé en direct des lieux du drame. Même si ces propos sont évidemment perturbants, c’est la parole que nous avons recueillie sur place, c’était notre travail de journaliste d’en faire part. Cependant, tout en faisant entendre ces paroles qui traduisent la violence entre automobilistes et cyclistes et qui donnent des clés de compréhension du drame, il aurait été préférable, même dans des conditions d’urgence de mieux équilibrer un reportage fait le matin même.
Il convient aussi d’apprécier la couverture globale de cet évènement que la rédaction de France Inter a réalisé. Il faut ajouter à ce reportage, un autre sujet fait à 19h le soir même qui comportait des éléments de portrait de la victime (qui n’étaient pas disponibles à la mi-journée) et qui donnait la parole aux associations de cyclistes. Nous sommes également revenus sur ce thème en ouverture du journal de 7h le lendemain jeudi avec un reportage réalisé lors du rassemblement d’hommage et mobilisation des associations et des proches de la victime.”
Le traitement du meurtre d’un cycliste par un automobiliste hier à Paris dans le journal de 13h est scandaleux avec un micro-trottoir qui donne la parole à des gens qui justifient de tuer des cyclistes : un taxi qui accuse les cyclistes d’être responsables de l’agressivité contre eux car « ils ont trop la confiance, la mairie de Paris leur a donné un passeport diplomatique”, un boulanger qui se plaint qu’il n’a pas de places de stationnement et qu’on ne peut pas faire autrement que de se garer en travers de la piste cyclable, « tout le monde énerve tout le monde ». Je tiens à rappeler que l’on parle d’un automobiliste qui a volontairement roulé sur un cycliste de 27 ans ! Pourquoi donner la parole à des gens qui commettent des infractions et justifient de tuer quelqu’un sur la route car ils sont énervés ?? C’est à cause de la diffusion de tels propos anti cyclistes primaires que ce genre de drames arrivent avec des automobilistes qui pensent être dans leur droit et ont de bonnes raisons de perdre leurs nerfs au point de rouler sur des gens !
Un cycliste vient très probablement d’être victime d’un meurtre à Paris et votre antenne ne trouve rien de mieux à faire que d’interviewer des gens anti-cyclistes qui sous entendent « qu’il l’avait bien cherché », le reportage est conclu par « il faut respecter le code de la route », aucun rapport avec l’évènement en question, c’est ce qu’on appelle du « victim blaming » et c’est tout simplement abject.
Votre reportage de ce jour concernant le cycliste qui a été tué n’avait aucun intérêt, et simplement pour faire du sensationnel et remplir votre journal. Alors que c’est un sujet qui mérite de s’y pencher davantage avec l’intervention de spécialistes et non de simples passants.
Le traitement de l’affaire du meurtre d’un cycliste par un automobiliste diffusé lors du journal de France Inter de 13h de ce 16 octobre est tout bonnement scandaleux.
Il aurait été bon d’interviewer des personnes concernées par ce rythme de violence, par exemple d’autres cyclistes ou des piétons voire des motards.
Laisser la parole seulement à d’autres automobilistes, reviendrait à demander l’avis d’harceleurs pour commenter des affaires de harcèlement. C’est indigne d’un travail de journaliste.
Comme beaucoup de cyclistes ayant quotidiennement la peur d’être écrasé par les automobilistes qui ne respectent pas leur priorité à droite, j’étais consterné du traitement médiatique de votre équipe sur la mort d’un cycliste hier à Paris. Il y a eu un meurtre, avec intention donc. Et vous, vous publiez un reportage à la va vite où les seuls avis se résument à « les vélos font n’importe quoi ». Ce sont donc les cyclistes qui sont coupables de ce meurtre visiblement selon votre couverture médiatique. Aucun contre argument, aucun point de vue de cycliste. Ceci me semble pourtant faire partie les bases les plus fondamentales du journalisme, votre métier.
Je suis assez scandalisé par le traitement de l’actualité sur le meurtre d’un cycliste boulevard Malesherbes (écrasé volontairement par un cycliste) au 13h de France Inter. Les interviews réalisées semblent orientées anti-vélos et pro-voitures, alors même que si l’enquête doit être réalisée, les premiers éléments semblent montrer que l’automobiliste était en tort (et quand bien même, la réaction semble légèrement disproportionnée). Je pense qu’en de pareilles circonstances il aurait mieux valu éviter ce qui ressemble à une charge anti-cyclistes. À croire que l’automobiliste est la victime dans cette affaire.
Je viens d’entendre le reportage sur le meurtre d’un cycliste par un automobiliste à Paris. Ce reportage met en cause le comportement de cycliste en donnant la parole à un commerçant qui indique que les cyclistes ont tous les droits. Je suis consterné par ce reportage. L’automobiliste a coupé la route du cycliste et l’a ensuite renversé. Seul l’automobiliste est en faute ici alors pourquoi donner la parole a des personnes qui ne sont pas témoins et qui mettent en cause les cyclistes ? Est-ce une nouvelle ligne éditoriale de France Inter de rejeter la faute sur les victimes ?
Je vous écris au sujet du traitement, dans le journal de 13h du mercredi 16 octobre 2024 de France Inter, de la mort d’un cycliste à la suite d’une altercation avec un automobiliste sur le boulevard Malesherbes. J’ai été choqué et déçu par ce traitement, car le sujet donne la parole exclusivement à des intervenants tenant des propos irresponsables et dangereux, notamment ce chauffeur de taxi qui dit que la mort du cycliste était « prévisible » et que les cyclistes ont « pris la confiance » ou auraient une sorte de « passeport diplomatique », ou ce boulanger qui dit que « tout le monde est agacé par tout le monde ». Ces propos blâment la victime et suggèrent que la responsabilité de sa mort viendrait de son comportement ou du comportement des cyclistes en général, voire de la politique de la Ville de Paris envers les cyclistes. C’est inadmissible de relayer sans nuance de tels propos, qui participent à une atmosphère dans laquelle les automobilistes se croient tout permis, au point de pouvoir tuer un cycliste qui se serait mis en travers de leur route. Une famille est en deuil. Je m’attendais à un meilleur traitement de la part d’un média que j’apprécie tel que France Inter, et j’espère que la couverture de ce sujet va s’améliorer.