Jeudi 14 novembre, France Inter consacrait une journée spéciale à la vie sexuelle des Français à la suite de la présentation des résultats de l’étude nationale « Contexte des sexualités en France » conduite par l’ANRS Maladies infectieuses émergente et l’Inserm. Différentes émissions ont alors traité le sujet tout au long de la journée. Une sélection de messages d’auditeurs à lire ici :

Je suis très attaché à la qualité de vos émissions et suis un fidèle auditeur.
J’ai été surpris par la thématique détaillée ce matin. Certes très intéressante mais pas adaptée à l’auditoire constitué d’enfants dans ces heures d’écoute.
Il me semble, avec tout le respect que je vous dois, que le détail des pratiques sexuelles des Français peut connaître des heures d’audience plus appropriées.
Étant très attaché à l’indépendance de vos journalistes de grande qualité, il serait logique néanmoins d’adapter vos thèmes aux heures d’audience tous publics ou publics adultes.

C’est bien dommage, cruel et triste, très révélateur de la période actuelle, que le pauvre Philippe, seul homme de l’émission du “Téléphone sonne” , se fasse balayer pour son commentaire par cette fameuse Camille qui semble « baiser” les hommes mais semble décidément « s’en battre le Clito » de les écouter… pas d’amour pas d’échange, pas d’écoute, juste du plaisir, une sorte de vengeance sur le patriarcat ?
Sa page Instagram est pleine de cette violence crue et de cette solitude du plaisir sans relation à l’autre.
Il essaie juste de dire que le plaisir féminin est important pour lui et qu’il souhaite donner cela à une femme, plus qu’à lui- car oui la relation sexuelle c’est se donner l’un à l’autre du plaisir-. Il sous-entend que c’est parfois plus difficile pour une femme de s’ouvrir au plaisir, avec ses mots à lui, et on le sait que c’est vrai, historiquement, c’est même le sujet de l’émission de libérer le plaisir féminin.
Mais elle montre une fois de plus que l’on ne fait que caricaturer les hommes en ce moment, et les accuser de tous les problèmes des femmes. Cela au lieu d’avancer ensemble vers un dialogue et une meilleure sexualité, chacun avec nos conditionnements, nos histoires et nos blessures, nos façons d’exprimer les choses.
Relationner c’est écouter l’autre et essayer de le comprendre.
Il essaye d’expliquer avec ses mots à lui que le plaisir féminin est important pour lui. Il essaye d’exprimer que les hommes ne sont pas écoutés/caricaturés quand il s’agit de plaisir féminin et c’est exactement ce qui se passe dans l’émission.
Pourtant on parle de sexualité notamment hétérosexuelle donc d’un échange homme femme…
Le mouvement me too est allé beaucoup trop loin dans le lynchage des hommes, il me semble.
A quand une émission pour laisser parler les hommes et de comment ils se sentent en ce moment ? Ils ne sont pas responsables de tous les conditionnements et de tout le patriarcat avant eux, et doivent devenir les alliés pas les ennemis…
Ça pourrait faire plus de bien et de bon que les propos de ces femmes, qui au-delà de leur propre plaisir ne s’intéressent plus à la relation homme-femmes.
Cette Camille est un bon exemple d’une génération de féministe anti-hommes qui crée une nouvelle violence/vengeance dans la jeune génération. C’est extrêmement triste pour nos jeunes…
S’il vous plaît soyons les acteurs-ice de la paix et de la relation, pas de la guerre et de la vengeance qui est déjà partout.

Je tenais à réagir face au grand déballage de sexe lors de la journée sur la vie sexuelle des Français. Était-ce si important pour que cela nécessite de monopoliser l’antenne toute une journée avec quelques interventions intéressantes mais aussi beaucoup d’histoires graveleuses pour ne pas dire obscènes à des heures de grande écoute ? Quelle désolation de réduire les rapports sexuels donc humains à une liste de gestes mécaniques destinés à assouvir des pulsions de possession… Quelle triste image donnons-nous et quels rêves transmettrons-nous aux jeunes générations ?
Et à côté de ça se déroule sur les Océans une sublime aventure humaine, le Vendée-Globe qui mériterait beaucoup mieux que quelques pauvres minutes par ci par là… Un reportage étayé diffusé chaque jour à une heure de grande écoute serait un vrai hommage rendu à ces formidables aventuriers et l’occasion de susciter des vocations à entreprendre.
France Inter est peut-être la 1ere audience de radio en France mais il ne faut pour autant pas se laisser dicter sa conduite par ce seul objectif.

Je me permets de revenir vers vous car j’ai été assez choqué du choix de l’extrait d’introduction de l’émission Grand Bien vous fasse du jour qui était sur le thème de la sexualité. Il s’agissait d’un extrait du spectacle de Blanche Gardin dans lequel elle relate une pénétration anale non consentie. Il s’agit d’un acte de viol ! Que ce sujet soit abordé dans un spectacle ne me choque pas, que cet extrait soit diffusé pour évoquer le cas du viol lors d’un rapport sexuel consentie (par le fait d’imposer une pratique non consentie) ne m’aurait pas choqué non plus ! Non, là, ce qui m’a profondément choqué c’est qu’à aucun moment il a été évoqué le fait qu’il s’agissait d’un viol et que le présentateur a même embrayé sur « on verra si dans l’étude de 2024 l’anal est plus représenté qu’en 2006 ». L’anal n’est pas un souci en soit mais l’anal non consenti est un viol !! Au-delà du fait qu’entendre un récit de viol le matin dans sa voiture en allant au travail a été pour moi très violent, ce qui s’est passé ce matin participe grandement à la culture du viol. A aucun moment le récit a été présenté comme le récit d’un comportement problématique de la part du partenaire de Blanche Gardin mais vraiment comme « Blanche Gardin parle de ses aventures sexuelles… ».
Je me doute que ce n’est pas volontaire et qu’il s’agit surement d’une maladresse mais ça montre l’étendue du travail immense qu’il reste à faire sur cette question…

Je tiens à signaler qu’il est parfaitement scandaleux que France Inter, radio nationale ait pu diffuser l’extrait de sketch de Blanche Gardin dans l’émission ‘Grand bien vous fasse », inutile d’en préciser le contenu, les mots utilisés dans celui-ci sont sans équivoque. Une auditrice a signalé le problème et une de vos intervenantes dans l’émission a confirmé que c’était effectivement tout à fait déplacé et que le sketch, au lieu de rendre « service » évoquait purement et simplement une scène de viol sans le dire (non, ce type de sketch n’est pas de l’humour). Je ne comprends pas la dérive actuelle de vos émissions, tous les jours, on entend de plus en plus de vulgarités, de grossièretés, en faisant comme si de rien n’était et que ce langage de rue était devenu normal, même sur une chaîne nationale. Un homme qui raconterait ce genre de sketch aujourd’hui serait mis au pilori alors qu’aujourd’hui on dit de Blanche Gardin qu’elle est une femme courageuse alors qu’elle utilise un langage ordurier. Il est grand temps que tout le monde se reprenne à Radio France, ce n’est sûrement pas avec des émissions comme ça qu’on risque d’arranger les choses !

Désolant que vous choisissiez d’ouvrir l’émission par un sketch de Blanche Gardin, qui décrit un viol (par surprise, sans consentement et avec douleur)… ce qui n’a rien à voir avec les tabous / au sexe anal… amalgame déplorable…

Est-on vraiment obligé de donner des idées sur France Inter sur toutes les fantasmes les plus pervers ?
Je rappelle aussi que la radio est accessible « tout public », c’est-à-dire même aux enfants, même aux adolescents… en pleine construction. J’ai toujours écouté France Inter avec confiance. Il y a des choix à faire je pense… Merci d’avance. Vive la Liberté ! Vive aussi la protection de l’imaginaire de nos plus jeunes.

A quand une journée sur France Inter consacrée au côté sombre de la sexualité des Français ? Il ne faut pas oublier que le sexe remplit les prisons, brise une enfance toutes les 3 mn, détruit le mental de milliers de femmes violées chaque année, asservit celles qui-souvent par nécessité-se font violenter de mille manières lors de tournages de films X. Et ajoutons le coût financier exorbitant qu’engendrent ces dérives criminelles.

Concernant la diffusion du sketch de Blanche Gardin dans l’émission Grand Bien vous fasse, Ali Rebeihi a lu en fin d’émission un message d’auditrice et a sollicité l’avis des experts présents autour de la table. Nous vous en proposons une retranscription :

Ali Rebeihi : J’aimerais citer un courriel très intéressant de Clémence : « Je veux réagir sur l’extrait du spectacle de Blanche Gardin qui vient d’être diffusé sur Grand Bien vous fasse. La situation que Blanche Gardin décrit répond pour moi à la définition d’un viol, une pénétration non consentie par surprise. Je trouve ça inapproprié de présenter cet extrait pour évoquer la sodomie, une pratique sexuelle comme une autre. Alors qu’il est décrit un viol. » C’est très intéressant ce que nous dit Clémence.

Joëlle Mignot : Oui, je suis assez d’accord avec ce que dit Clémence, effectivement. Alors, il est certain que Blanche Gardin utilise l’humour aussi. Alors cette question de l’humour, le lien entre l’humour et la sexualité, c’est aussi très intéressant. Elle utilise l’humour pour… pour passer un message, effectivement. Mais il n’empêche que ce qu’elle décrit, effectivement, c’est un viol.

Ali Rebeihi : Merci Clémence de nous avoir alerté, en tout cas.

Cécilia Commo : Je pense que là, il y a un vrai sujet important sur le consentement. Sans aller jusqu’à la sodomie, vous voyez, pas plus tard que cette semaine, j’ai une patiente qui m’explique que sur un rendez-vous qu’elle avait eu deux, trois fois avec quelqu’un qu’elle trouvait absolument charmant, bien élevé, élégant, quand ils ont eu leur rapport sexuel, et c’était le troisième, donc ce n’était pas la première fois, il lui a dit « retourne-toi ». ce qu’elle a fait, et il lui a mis trois claques sur les fesses. Elle a été extrêmement surprise. Moi aussi, c’est-à-dire que ça m’a assez sidéré d’imaginer que quelqu’un pouvait prendre la décision d’une pratique sexuelle, celle-ci en l’occurrence, sans même se demander si la personne avec qui il était en train d’avoir un rapport sexuel était d’accord sur ça.