« Si la féminisation de notre langue suscite beaucoup passions, celle-ci permet d’interroger la question de l’égalité hommes/femmes dans notre pays. Au-delà de la sphère purement linguistique, notre langue exprime avant tout de nombreux enjeux sociaux. »
La féminisation de la langue française était le thème de l’émission Grand bien vous fasse du 12 mai sur France Inter. Réactions d’auditeurs :
Autant, la féminisation des mots est souhaitable, autant, l’écriture inclusive avec un point médian est une aberration. Pourquoi ? Pour permettre le pluriel, et éviter des redondances, un choix doit être fait. En allemand, la convention du pluriel est le féminin. Cela ne pose pas de problème. Ce qui peut être critiqué, c’est la formule utilisée pour mémoriser la règle de grammaire, le masculin l’emporte sur le féminin.
En tant que correctrice, je dénonce cette écriture comme excluante, et non inclusive. Le masculin est le neutre en français : créer des sous-catégories revient à diviser, et non à rassembler (sans parler du caractère illisible des solutions trouvées). Par contre, vive la féminisation, à condition qu’elle soit maîtrisée : j’ai entendu l’autre jour, dans une volonté louable, quelqu’un parler de « la meilleure des avocates de France » (je ne me rappelle pas de quel secteur il s’agissait, peu importe). Or cette expression signifie que cette avocate n’est la meilleure que parmi les femmes qui pratiquent cette profession ; c’est le masculin, indifférencié, qui aurait permis la généralisation.
Oui à la féminisation des noms. Non à l’écriture inclusive : un écrit doit pouvoir être lu de manière compréhensible.
J’adore vos émissions ! Je lisais régulièrement le magazine Causette. Depuis l’écriture inclusive, j’ai abandonné. Trop pénible, trop dérangeant peut-être ? mais en tout cas pas simple à lire, on perd le fil, et je pense à ceux qui ne maîtrisent pas déjà le b.a.-ba de la langue ! Les instits doivent s’arracher les cheveux…
La féminisation de la langue française est une aberration victime d’une idéologie récente, une mode qui nie notre faculté de jugement. C’est dans l’air du temps et n’a aucune pertinence et n’a surtout rien à voir avec l’émancipation des femmes ou les droits des femmes. Je suis écrivain et j’ai toujours œuvré pour que les hommes et les femmes vivent dans un respect mutuel et une parfaite équité.
Oui à la féminisation des mots mais de manière naturelle. Même si c’est subjectif ! Au restaurant on commande une cuisse de lapin ou de lapine ? Par ailleurs mon fils est sévèrement dyslexique et dysorthographique. L’écriture inclusive est donc un nouveau cauchemar. Ne parlons pas de la lecture qui devient impossible.
Dans beaucoup de langues (allemand) le pronom pluriel et l’accord au pluriel n’a pas de genre. En suédois existent deux genres : le neutre et un genre qui regroupe le féminin et le masculin…Et dans beaucoup de langues, il suffit d’ajouter un suffixe féminin pour féminiser une fonction, une profession.
Je déteste les expressions telles que : « les Françaises et les Français », « celles et ceux », ou « bonjour à toutes et à tous ». En refusant qu’elles fassent partie de « tous » le langage exclut les femmes, il les sort du groupe. J’y vois une sorte de « ne mélangeons pas les torchons et les serviettes ».
Je suis franco-polonaise et je remarque fortement qu’en Pologne nous avons bien plus grande utilisation de noms au féminin. J’ai lu qu’historiquement les noms au féminin étaient normaux au moyen âge et aujourd’hui héritage français révolutionnaire et égalitaire est au masculin.
Je m’interroge sur les titres qui sont aussi des noms de métier. Professeur/Professeuse ; avocat/avocate ; docteur/doctoresse sont des métiers. Mais Docteur, Professeur, Maitre sont aussi des titres permettant d’en interpeller le titulaire Il est légitime de féminiser les noms de métiers, je n’arrive pas à savoir que penser de la féminisation d’un titre. Qu’en disent les autres pays francophones ?
Je trouve normal de féminiser les métiers et les fonctions, mais avec de Vrais mots féminins : pas de « rapporteure », « professeure », « contrôleure » ni « proviseure » que je qualifierai de « bâtards hermaphrodites ». Ne parlons pas de ‘la premier ministre »…Je refuse de dire » la médecin », nous avons une Académie qui pourrait nous trouver un vrai mot féminin ! A contrario, on ne peut pas dire « la membre », car ce n’est pas un métier… Quant à l’écriture inclusive, c’est illisible et superflu. Je suis une femme, mais je ne me sens pas oubliée dans un discours car on dit les Français et non les Français.es.
Je comprends et suis favorable à la féminisation des titres mais pourquoi pendant des siècles cela ne posait il pas problème d’appeler un homme « votre altesse » ou « votre éminence » etc.
Merci pour vos émissions.
Aujourd’hui, je voudrais savoir s’il est question de …. Masculiniser le nom du métier de « sage-femme » puisque maintenant, des hommes l’exercent.