Ces dernières semaines ont été marquées par des actes particulièrement violents commis par des adolescents. Quelles réponses politiques, judiciaires et éducatives apporter à ces phénomènes ?
Tueur à 15 ans : c’était le sujet du Téléphone sonne du 11mars
Réactions et témoignages d’auditeurs à retrouver ici :

Ma fille a été harcelée. A 20 ans, après avoir été hospitalisée 4 ans, elle essaie de se reconstruire et de passer son baccalauréat à 20 ans. Vos intervenants sont juste capables de demander plus de moyens …comme d’habitude … Quand ma fille se faisait harceler en cours ou dans le couloir, les professeurs ou les surveillants étaient à 1 m d’elle et ils ne sont jamais intervenus. Le premier moyen, c’est le courage ou l’envie d’intervenir. Ils ne l’ont jamais eu.

Ce n’est pas seulement une question de moyens, ma fille a été harcelée devant les adultes encadrant les élèves, en classe, dans les couloirs, sans que ceux-ci interviennent, la laissant à la merci des insultes. Les adultes doivent mouiller le maillot et ne doivent pas prendre à.la légère ces situations blessantes. Tout manque de respect doit être sanctionné cela s’appelle l’éducation. Arrêtons de biaiser, c’est très simple.

Frontière vraie vie et monde virtuel
Alors que notre vie à nous tous a basculé dans le monde virtuel depuis un an, comment se dire surpris parce que les ados ne font plus la différence entre le virtuel et le réel ? Le couvre-feu et les confinements doivent cesser, la vie sociale réelle devient urgemment indispensable !

Au sujet des psychologues de l’éducation nationale concernant les situations de harcèlement et la question des écrans. Nous bricolons avec les petits moyens qui nous sont attribués. Aucune formation n’est proposée à ce sujet. Les cellules d’écoute proposées ne sont que des cellules fantômes ! Fort regrettable car la prévention serait primordiale.
Bien cordialement
Cécile psy éducation nationale dans le Var

La situation sanitaire actuelle n’aurait-elle pas une influence, les ados pouvant être frustrés de ne pas pouvoir se voir, de ne pas faire de sport (déstresser)…
Cela ne pourrait-il pas mettre en exergue les comportements extrêmes ?

Jeunes meurtriers
Le confinement, l’emprisonnement des corps, l’interdiction de sport, réveillent des pulsions terribles dans le corps des jeunes.

Harcèlement scolaire
Horreur et immense tristesse pour cette petite ado de 14 ans, victime de la perversité de ses copains.
Mais nous les adultes, il faut qu’on se bouge !! Devant les armes, les larmes ça ne suffit plus.
Primo : interdire de faire circuler des messages de violence : Mince alors des modérateurs ça n’existe pas ??? Trump on l’a effacé en peu de temps, alors ceux qui jettent leurs saletés on les laisse faire en toute tranquillité ?? Les Gafa sont responsables : ils fournissent des armes aux assassins. Oui, les Facebook, Twitter et Cie doivent réviser leurs CGU, c’est urgentissime.

Concernant les événements récents où des jeunes mineurs tuent d’autres jeunes, organisent des bagarres meurtrières entre bandes, n’hésitent pas à utiliser des armes contre d’autres jeunes, je suis bien sûr effrayée et je m’interroge. J’ai plus de 65 ans et j’ai vécu à une époque où les violences existaient déjà mais premièrement ce n’est pas une raison pour que ça continue (on doit évoluer vers une société « civilisée » mais surtout la relation des jeunes aux adultes a beaucoup changé en 50 ans).
Autrefois le monde des adultes prenait en charge l’éducation des enfants et les encadrait à tous les niveaux : non seulement les parents (il faut aussi signaler qu’il y avait très peu de parents « isolés » et donc de mères seules pour élever les enfants), mais il y avait les grands parents, les grands frères et sœurs, les oncles, tantes, les voisins, les enseignants, les religieux qui avaient autorité sur les jeunes et veillaient sur eux. L’éducation était très stricte certes mais les jeunes acceptaient cette autorité, qui était la norme dans la société plus tard il y avait les maîtres d’apprentissage , l’armée etc. .Tout a changé avec le droit des enfants à exprimer leurs désir et volonté d’être entendus, écoutés et c’est très bien mais il y a eu aussi une dérive vers « l’enfant roi » et je vois souvent des parents « terrorisés » par leurs propres enfants, incapables de poser des limites, par peur d’être jugés comme mauvais parents. Aimer ses enfants ne veut pas dire tout accepter. Il faudrait retrouver un équilibre

Il faut reconnaître que les élèves de collège sont un peu à part, ils sont souvent hors de contrôle, plus les bébés de l’école primaire et pas encre les jeunes adultes plus responsables du lycée. Les publics de collège sont vraiment à part. Des jeunes loups entre eux, il suffit de passer devant les collèges à la sortie, on repère tout de suite les harceleurs et les harcelés, surtout en début d’année, c’est extrêmement violent.

Merci pour votre tranche – 18 à 20h – que j’apprécie particulièrement, notamment un jour dans le monde.
J’entends les commentaires sur ces gamins qui s’entre-tuent, actes attribués à l’influence des réseaux sociaux ou des jeux vidéo. J’aimerais m’inscrire en faux : j’ai travaillé pendant plus de 10 ans dans ces domaines – n’étant pas moi-même un fan des réseaux sociaux ou d’internet ou des jeux vidéo (activité Facebook très limitée, jeux très basiques). Dans ces secteurs, j’ai rencontré surtout des gens créatifs, sociaux, équilibrés, qui savent faire la différence entre le virtuel et le réel. Je pense vraiment que nos structures sociales sont déstructurées. A mes yeux, c’est surtout l’individualisme exacerbé de notre société qui pousse les jeunes à obtenir ce qu’ils veulent, quitte à recourir à la violence et même au meurtre !

Peut-on aussi parler de la montée de l’intolérance, de la judiciarisation de l’éducation et de l’abandon de la jeunesse, abandon mis en évidence par la déliquescence du monde étudiant qui n’est que la face émergée de l’iceberg… ?
L’absence de toute forme d’activité collective en dehors de l’école a pour première conséquence de couper les jeunes de liens réguliers avec des adultes encadrants qui ont quelque part un effet de résilience.

N’y a-t-il pas un souci au niveau familial et communication dans la famille. Les réseaux sociaux et jeux violents en ligne ne peuvent pas être des seuls déclencheurs si dans la famille l’ado connait les règles de vie sociale.

Identification des petits ‘(primaire), auprès des plus grands des jeunes ados auprès de leurs ainés.
Pour les petits et plus grands, il y a un regard sur la vie, le monde à travers internet avec peu de contrôle des parents car dépassés et ceci même pour des familles bien intégrées.
Dans cette vie, où est le lien social entre enfants ? Lien positif qui par exemple pouvait se réaliser, se construire dans le cadre de colonie de vacances ou camp de vacances où l’on apprenait à vivre ensemble : conflits, échanges, partage, création de projets.
On voit bien que l’ordre policier ne peut pas être la seul celui-ci engendrant lui-même des tensions

Il faut absolument, dès le plus jeune âge, apprendre la frustration aux enfants, comment la gérer. De plus, il faut cesser d’affirmer que jeux vidéo, bandes dessinées, réseaux sociaux, n’ont pas d’impact sur les comportements ; comme l’affirment plus ou moins certains psys, pédago. Certains jeunes sont imprégnés de certitudes issues de ces médias.
Certains jeunes, dans certaines cultures, surtout les garçons, n’ont pas de freins éducatifs dans leur milieu ; on pense qu’ils vont devenir sérieux au moment de se marier. C’est souvent trop tard. Ils ne supportent pas la frustration avec les résultats que l’on sait. Et puis, bien sûr, les conditions sociales éducatives peuvent être aussi très misérables..

Je suis orthophoniste, j’ai en suivi actuellement 2 jeunes un de 15 ans qui veut absolument être policier « pour aider », l’autre de 12 ans a le même désir « pour avoir le droit de tuer quelqu’un ». Je n’ai pas su quoi répondre.
En 50 ans d’exercice (dont 10 ans en HP, 27 ans en pédo-psy) c’est la première fois que j’entends une telle assertion froidement assénée de la part d’un enfant.

A mon sens cette violence doit nous amener à travailler en profondeur des actions de prévention… Le milieu associatif local des associations de l’école telle que la ligue de l’enseignement et d’autres doivent retrouver toute leur place auprès des jeunes pour les aider
Trop de discours sécuritaires n apportent aucune réponse
Merci pour cette émission

Ma fille a 13 ans et depuis quelques jours ses copines sont particulièrement méchantes, sous prétexte d’hypocrisie. Je sens monter la violence verbale assez fortement et la mise à l’écart jusqu’à ce qu’elle soit seule totalement. J’ai dû aller la récupérer ce midi pour éviter la cantine. Je suis abasourdie de la violence verbale que ma fille me témoigne. Que faire ?

Je suis enseignant en lycée pro. Vous parlez de la violence des jeux vidéo, c’est vrai, mais cette violence n’est-elle pas avant tout le reflet de notre société ?? Gestion de la crise des gilets jaunes, mépris de l’institution envers les plus fragiles, rhétorique guerrière face à un virus, violences policières… la liste est longue et je pense que nous n’avons affaire qu’au début d’une vague qui nous dépassera tous…
Tant la société se désintéresse de la jeunesse… hélas !

L’excellente série  »La faute à Rousseau » a mis en lumière certains comportements des jeunes et de la notion de  »responsabilité », les concepts de justice, de vérité et de mensonge avec des conséquences très concrètes dans les comportements de ces adolescents, et parfois aussi de leurs parents….

Est-ce qu’il y a plus de violence aujourd’hui ? J’ai vu beaucoup de harcèlement au collège et lycée dans les années 1960, cruel, dont personne ne parlait, et aussi des tentatives de harcèlement à mon égard parce que je m’y opposais… Il s’agit plutôt d’une modification due au contexte, notamment celui de la démultiplication et de la virtualisation par les réseaux. Quant à dire que c’est épouvantable de tuer pour des raisons amoureuses… les adultes leur ont donné si souvent l’exemple, et c’est peut-être plus rare (de la part des adultes) depuis qu’il n’existe plus légalement de « crime passionnel ».

Au risque de mettre les pieds dans le plat et de vous offusquer, je pense que l’institution scolaire, malgré son intention première très louable d’éduquer, est porteuse de violence, témoigne d’une violence à l’égard de l’enfance, des jeunes : instituer la compétition, l’évaluation, obliger à ingérer des programmes de plus en plus conséquents, sans tenir compte le moins du monde des centres d’intérêt des enfants est violent, envoyer de jeunes enseignants au casse-pipe dans des classes pour lesquels ils ne sont pas suffisamment formés est violent….. J’arrête là les exemples, ils sont multiples. Ecoutez cette absurdité : dans mon entourage récemment, une institutrice a déploré auprès de la maman d’une fillette de 5 ans que celle-ci avait tendance à être si à l’aise en classe qu’elle allait aider ses camardes…. C’était un problème pour cette enseignante : un élan naturel des enfants, l’entraide, n’a donc pas sa place si elle est spontanée…. Par contre, l’école organise des activités pour susciter, développer la collaboration, l’entraide. Donc, quel est le message auprès de cette enfant et cette maman ? l’entraide naturelle, spontanée, n’est pas la bienvenue…. N’y a t-il pas là de la violence ? ne peut-on reconnaître en premier lieu à cette fillette des capacités d’empathie, de prise en compte de l’autre ? encourage ce talent, ce savoir-vivre naturel ???? je suis entre perplexité et colère….
Merci de votre attention….