Depuis la semaine dernière le thème de la corrida fait beaucoup réagir les auditeurs. Ils ont écrit à la suite du témoignage de “El Rafi” dans le 9h10 le 17 novembre. Le thème de l’émission de « La Terre au carré » sur France Inter ce mercredi 23 novembre sur la corrida a également été l’occasion pour les auditeurs de donner leur point de vue sur cette pratique de la tauromachie. Messages à lire ici :
La corrida sans mise à mort
Pourquoi personne, parmi les amateurs de corrida, n’a pensé à faire évoluer la corrida ? L’essentiel est toute la tradition, le symbole, le sport même, mais pas le simple meurtre. Cela la rendrait sans doute plus intéressante, pour plus de monde. Comme en tâchant de peinture l’animal plutôt que de le piquer de lames. C’est à eux d’écrire leur histoire.
Pourquoi présente-t-on le débat sur la corrida avec un choix possible uniquement entre, la préservation à l’identique de la pratique et son interdiction ? N’est-il pas possible de la faire évoluer en cessant les blessures et mises à mort des animaux ?
Je suis aficionado depuis plus de 30 ans (j’en ai 50). Je connais très bien la tauromachie, sa technique, les toros … et j’y ai vécu des émotions très intenses, que je n’ai retrouvé dans nul autre contexte. Pour autant je trouve normal et légitime, au vu de l’évolution qui va dans le bon sens qu’une majorité de la population a de la sensibilité animale que la corrida s’estompe… D’ailleurs, il faut rappeler que son acceptation a toujours été minoritaire. Je ne crois pourtant pas qu’elle disparaitra par la loi, mais par le porte-monnaie. Car c’est un spectacle qui coute terriblement cher à organiser, qui exclut aujourd’hui de l’arène la plupart des passionnés (des prix des billets extravagants) et qui, avec les contraintes sécuritaires que font peser les anti sur l’organisation des petits évènements (j’ai vécu une occupation d’arène à Rions des Landes il y a quelques années, cela demande beaucoup de moyens pour y mettre fin), va s’éteindre de lui-même, faute de jeune public d’une part et d’organisateurs pouvant en porter le prix d’autre part. Comme pour la chasse, il n’y a de toute manière qu’à voir la pyramide des âges des utilisateurs pour constater que son « âge d’or » est passé. Même si je le regrette d’un certain côté, notre monde ne s’améliorera pas sans déconstruction de nos habitudes. Merci pour vos émissions.
Pourquoi ne pas faire une corrida sans aucune arme ? Juste un ballet. Ne jamais faire souffrir un animal, c’est évident !
Merci beaucoup pour votre émission. La fin de la corrida n’est qu’une question de temps, un jour on se retournera (même les personnes qui viennent des régions où celle-ci est autorisée, je précise que je viens du Sud de la France), et on se demandera pourquoi ça n’a pas été fait plus tôt. Je me demande aujourd’hui pourquoi les personnes qui souhaitent conserver des traditions, ne soient pas capables de réinventer la tradition. N’y a-t-il pas la possibilité de faire une corrida (ou un spectacle dont il faudra inventer le nom), sans torturer et sans mettre à mort un animal ?
Ne peut-on pas préserver la tradition tout en changeant les règles : ne pas torturer ou tuer le taureau, un peu comme le rodéo aux US ?!
Est-ce que l’interdiction de la mise à mort du taureau ne serait pas un bon compromis à la loi ?
Étonnant de voir nos députés s’épuiser pour une centaine de « taureaux » alors que plein d’animaux sont élevés dans des élevages honteux mis au service de lobbies.
Contre la corrida
Je suis scandalisée par les propos de ce torero. Je vis dans le Sud-Ouest et suis allée voir des corridas avant de prendre conscience de l’horreur que cela représente. J’ai vu des taureaux se faire limer les cornes à vif, se faire piquer avec de grandes aiguilles les testicules. Ces pro-corridas sont affligeants. J’avais besoin de l’écrire.
Je viens d’écouter l’intervention de Monsieur Simon Casas niant les souffrances physiques du taureau supplicié dans l’arène.
Je crie mon indignation contre un argument aussi mensonger !
Bien que d’origine espagnole, je m’oppose fermement à cette pratique et cessons de parler d’une complicité partagée entre le torero et l’animal : non, le taureau n’a jamais demandé à combattre, ni d’ailleurs demandé à simplement mourir.
Je suis complètement opposée à cette tradition. Ah ces traditions qui sous prétexte qu’elles en sont, devraient être intouchables ! Un peu de raison, d’humanité, de respect du vivant, les traditions barbares, il faut les abolir.
Je suis nîmoise et scandalisée par les propos de M. Casas.
J’ai baigné depuis l’enfance dans la culture méridionale de la Feria, et donc des corridas dont j’entendais seulement les échos depuis l’extérieur des Arènes. J’ai demandé un jour à mes parents de m’emmener voir une corrida. Ce que j’ai vu, c’est le spectacle de la mort. Mais peut-on faire de la mort un spectacle ? C’est cela pour moi la grande question. La corrida est aussi et surtout une manne financière. La ville pourrait très bien fêter le taureau avec respect, pour perpétuer l’ambiance chaude, les couleurs, les musiques, l’esprit de communion… sans tuer.
Je soutiens Aymeric Caron, j’espère que la corrida sera abolie.
Il est inadmissible aujourd’hui de se réjouir du spectacle de la mort. Le taureau ne choisit pas. Je suis révoltée des arguments de votre invité. Lorsque le taureau est gracié il est abattu.
Qui croit que le taureau ne souffre pas ? On me prend pour une idiote. Et puis franchement est-ce qu’acclamer un taureau le rend content. Faut vraiment être idiot pour croire ça. Stop à la corrida.
Sur la corrida : Qu’est-ce qu’une tradition ? Est-ce que toutes les traditions sont bonnes ? Ou est-ce que c’est une carte blanche au n’importe quoi et à l’absence de réflexion ?
Nous en sommes à discuter si la torture doit être interdite. Tous les arguments des pro-corridas ne tiennent pas la route.
Tradition, loisirs. Tout ça est odieux et sert uniquement la perversité humaine. On la voit dans bien des domaines.
On se trouve des raisons pour entretenir la souffrance.