Alors qu’aujourd’hui 9 syndicats et collectifs appellent à la grève ou à la mobilisation pour demander de meilleures rémunérations et plus de personnel, la mission flash demandée par Emmanuel Macron pour cet été suffira-t-elle à sauver l’hôpital ? Le sujet du 13h De Bruno Duvic ce 7 juin A lire des témoignages d’auditeurs :

Moi aide soignante j’ai travaillé en public et maintenant dans le privé et a ce jour après 28 ans de carrière quand je vois la pénurie de soignant et le manque de considération que nous avons surtout que nous avons tous le même diplôme et les mêmes conditions de travail et que tout le monde parle des hôpitaux publics mais le privé qui en parle alors qu’on a soutenu le public accueilli les patients covid également et qu’à ce jour personne parle de nous et de nos salaires à ce jour beaucoup démissionné ou va la santé moi ça me fait peur le gouvernement ne fait rien pour nous aider et nous soutenir tous ensemble

Le nombre de recours aux services d’urgence s’accrois chaque année. Il faut impérativement s’interroger sur la réalité de la permanence de l’accès aux soins auprès de la médecine libérale en semaine après 18 h ainsi que les samedi matin.

Merci pour vos émissions.
Après 40 ans d’exercice médical en milieu rural, ayant assumé la permanence des soins par des gardes régulées, il est évident que malgré la pénurie médicale, aucune solution satisfaisante ne sera trouvée sans la participation obligatoire de tous les médecins à la permanence des soins, service de garde des médecins libéraux à proximité de tout centre hospitalier

Je suis infirmier diplôme depuis 2014. Je travaille de nuit dans un service de médecine à l’hôpital public. Je réfléchis aujourd’hui à changer de métier, épuisé des conditions qui se dégradent toutes les semaines, on se donne corps et âme pour un salaire de misère : prime de 9,63€ Brut par nuit travaillée. Aucune reconnaissance, des locaux vétustes, du matériel manquant et bien sûr une surcharge de travail liée au manque d’effectifs et aux saturations des lits. On parle beaucoup des urgences mais peu des services accueillant les patients par la suite. Il faut des ratios et une revalorisation des salaires et des primes pour el travail de nuit et des week-ends. Et arrêter de laisser les pleins pouvoirs à des administratifs

On ne parle pas assez des difficultés de recrutement en ville aussi et notamment dans les pharmacies. Je suis Pharmacienne titulaire en Guadeloupe, à la recherche d’un pharmacien depuis novembre 2021, sans succès. Nous sommes une 30aine à recruter sur l’île sans trouver. Dans ces conditions nous ne pourrons plus longtemps assurer un service de qualité vis à vis de la population…. Nous sommes épuisés !

Je suis ancien infirmier à la retraite depuis deux ans, 35 ans à l’hôpital.
Pourquoi une mission  » flash  » ? Depuis 20 ans on s’acharne à appliquer des recettes pour gérer l’hôpital comme une usine de boîte de conserve. Le maître mot est faire mieux avec moins (de personnel, de lits, de structures d’accueil à l’extérieur de l’hôpital…) Les soignants alertent depuis longtemps. Ils n’en peuvent plus d’être méprisés et maltraités. Donc ils partent. Pas besoin de mission flash pour faire ce constat.

Pour mon malheur mes 70 ans m’ont valu de multiples problèmes de santé. J’ai du coup pu juger de l’état du système de santé. Ils me semblent essentiellement liés à un programme d’économie désastreux dans ce domaine : numerus clausus insuffisant dans les facs de médecine (dont la première année – celle du concours- regorgent de jeunes désireux pourtant de devenir médecin, et dont beaucoup le méritent (j’ai travaillé en fac de médecine) ; mais aussi fermetures de lits et de services (maternités) sur des critères purement financiers alors que, de mon point de vue en tout cas, la fonction publique n’a pas à justifier ses actions par des économies ou des profits.
A titre d’exemple (juste parce que je sais de quoi je parle) :
Problème aigu d’arthrose du genou : 4 mois d’attente pour un rendez-vous avec un rhumatologue (appels dans tous les établissements de santé de Rouen)
Insuffisance respiratoire gênante (sans être vitale) : 7 mois d’attente pour un rendez-vous.
Les médecins spécialistes vous reçoivent en général en 10 minutes chrono (mais, je le reconnais avec beaucoup d’efficacité. On sent juste qu’ils sont débordés)
Ce n’est qu’un témoignage d’un individu qui plus est sans problème vital mais il me semble que la France a perdu en efficacité auprès des patients à force de mettre en place des systèmes de gestion calqués sur le management et la rentabilité.
Un dernier mot : j’ai vu une aide-soignante s’effondrer en larmes parce qu’elle n’arrivait pas faire tout ce qu’on lui demandait et qui continuait sa journée sans qu’on l’exige d’elle mais à bout de force.
J’ai été opérée il y a quelques années dans un service de chirurgie. De nuit j’ai appelé l’infirmière de veille. Elle a été très gentille mais elle était aussi sur le point de craquer. Elle était seule pour un étage surpeuplé (j’ai oublié le chiffre des patients et je préfère ne pas en avancer un qui serait faux)
Le ministre de la Santé serait bien avisé de cesser la politique du rendement dont souffrent patients et soignants.

« Nommée ministre de la Santé et de la prévention vendredi dernier, Brigitte Bourguignon devra agir sans attendre sur le chantier de l’hôpital public. Déjà souffrant avant l’épidémie de Covid-19, le monde hospitalier est épuisé, et il manque de lits, d’effectif, et de financement. » Le thème de l’émission du Téléphone Sonne ce 23 mai a fait réagir les auditeurs :

Je tiens à vous féliciter pour l’émission du Téléphone Sonne d’hier. En tant que soignant, vous avez réussi comme d’habitude à englober avec beaucoup de sagesse et d’habilité le sujet de l’hôpital public.
Si je me permets de vous proposer un sujet qui mériterait notre attention citoyenne responsable : l’ouverture des chaînes de centres médicaux. Bravo encore pour votre excellent travail et merci pour ces excellents moments que nous passons en votre compagnie.

On nous parle sans cesse des fermetures de lits dans les hôpitaux publics. Qu’en est-il des lits dans les établissements privés ? Ouverture ou fermeture de lits depuis les 10 dernières années ? Allons-nous vers une prise en charge des soins en faveur des plus « riches ».

Pourquoi mettre uniquement le projecteur sur l’hôpital public ? Sage-femme dans un établissement hospitalier privé (2000 accouchements/an), nous souffrons également énormément du manque de sage-femme, d’une garde sur l’autre nous ne savons pas si notre effectif sera complet, dans quelles conditions nous allons travailler, au risque de mettre tout le monde en difficulté. Quand j’entends 7 patients par infirmière, on est parfois dans le service de suites de couches à 1 sage-femme pour 15 patientes + leur bébé soit 30 patients !!

Le problème des urgences est aussi – surtout dû au fait qu’il est de plus en plus difficile de voir un médecin en ville… Il ne reste plus que la ressource hôpital.

Quid de la réintégration des 15 000 soignants suspendus et de l’obligation vaccinale ?

Oserez-vous parler des 15 000 personnels de santé qui ont été évincés du système de soins ? Dans ma ville (17000 habitants) 3 dentistes ont dû fermer leurs cabinets par exemple. Et dans l’hôpital, c’est encore pire. Pourquoi se prive-t-on encore de ces essentiels et passionnés qui travaillaient encore à l’hôpital ? Je vous en prie, abordez le sujet ! La valeur de votre déontologie est en jeu ! Merci !

Je suis personnel de recherche clinique. Un des problèmes qui freine les candidats est le fait qu’on est en CDD sans optique de CDI. En conséquence, il est difficile de se projeter à l’hôpital surtout quand on souhaite emprunter pour acheter un logement ou qu’on aurait de meilleures conditions dans le privé. Il y a du “turn over” en recherche clinique.

Je suis assistante sociale dans un grand CHU et j’ai travaillé tous les jours pour que les plus démunis aient accès aux soins Covid ou non. Juste pour vous dire qu’il est assez compliqué de dire que seuls les soignants font tourner l’hôpital. L’hôpital est une chaîne et s’il manque un maillon, ça ne marche pas… Un peu de reconnaissance pour tous. Merci.

Toute la France est devenue un désert médical… dans mon département 6 mois pour un Doppler, 9 mois pour un neurologue. Médecin, je regrette d’avoir pris ma retraite… mais je ne suis pas éternel et reprendre ne résoudra rien.
Mieux traiter : « le care » les paramédicaux.

Il y a quelques mois vous aviez fait une émission sur les carences de médecins généraliste et que cela allait empirer encore pendant plusieurs années… De vrais gros problèmes de santé publique à venir ?!!

Quid du retour des soignants non vaccinés pour remonter les effectifs ?

Les 15 000 soignants évincés pour non-vaccination covid pourraient-ils changer la situation catastrophique actuelle s’ils étaient réintégrés ? Merci.

Que deviennent les soignants qui ont été démis de leur fonction pour non-vaccination ? Ne serait-il pas temps de les réintégrer immédiatement, si tant est qu’ils aient envie de revenir dans un milieu qui les a éjectés…

Vous parlez des démissionnaires, quid des suspendus qui pour la plupart seraient ravis de retourner exercer leur profession ?