Le Médiateur a reçu de nombreux messages d’auditeurs inquiets d’une rumeur annonçant la fin de toute émission de débats et d’analyses sur France Culture. Pour leur répondre, Sandrine Treiner, directrice de France Culture au micro de Bruno Denaes.
Beaucoup de messages d’auditeurs après les déclarations du producteur de « l’Esprit public » annonçant dimanche dernier la fin de l’émission. Pour Jean-Pierre, par exemple, « pourquoi supprimer une telle émission où la contradiction a un sens ? ».
« Il n’y a pas eu d’annonce de la fin de l’émission, mais la divulgation d’un courrier privé concernant des discussions entamées il y a deux ans entre un producteur et Radio France »
Pourquoi renouveler « l’Esprit public » ?
Pour Annette, « supprimer une émission qui a 19 ans est incompréhensible, puisqu’elle marche bien ».
« On renouvelle pour continuer; cela s’appelle la transmission »… « L’esprit d’un débat d’idée va continuer en septembre, ouvert, argumenté, pluraliste le dimanche à 11h »
Est-ce une décision politique ?
Certains auditeurs repartent dans la théorie du complot en affirmant que « cette émission déplaisait », que « ce n’est pas par hasard qu’elle est supprimée », qu’il « s’agit d’une volonté politique »
« Il n’y a bien sûr aucune sorte de complot politique et c’est étonnant que des auditeurs de France Culture puissent se laisser aller au complotisme«
C’est un renouvellement prévu depuis deux ans déjà …
D’autres auditeurs, après avoir entendu les propos de Philippe Meyer dimanche dernier, s’en prennent à une « décision brutale ou arbitraire »… Pour Philippe : « Le ton cassant de la lettre adressée à Philippe Meyer est à mon sens inadmissible ». En fait, il s’agit d’une lettre purement administrative de la DRH, comme dans toute entreprise…
A propos de cette lettre lue à l’antenne, le médiateur tient à répondre aux interrogations de quelques auditeurs étonnés de cette pratique. Il s’agit bien d’une pratique non professionnelle qui consiste à profiter de son micro pour évoquer une question personnelle et, de plus, inquiéter les auditeurs, voire les induire en erreur. Philippe Meyer avait déjà utilisé ce procédé en février lors du retrait de Jean-Louis Bourlanges de son émission. Or ce retrait que contestait Philippe Meyer était impératif du fait du soutien de son chroniqueur à un candidat à l’élection présidentielle. Les règles du CSA s’imposent à tous.
A noter qu’après l’annonce de la candidature de Jean-Louis Bourlanges aux législatives, plusieurs auditeurs ont écrit pour dire qu’il n’avait pas compris tout de suite les raisons de son retrait obligatoire pendant la campagne électorale, mais qu’aujourd’hui, ils comprenaient tout-à-fait la décision de la direction de France Culture.
En définitive, les auditeurs ont plus réagi à l’éventuelle disparition de l’émission qu’au cas personnel de son producteur
« Marianne, par exemple : « Grand merci pour votre réponse, Monsieur le Médiateur. Je reconnais que vos arguments sont pertinents ; la balance entre évolution et tradition est délicate en ce domaine, comme en bien d’autres ». Pour Henri : « Je suis d’accord qu’il faut évoluer. J’espère que le nouveau format permettra d’atteindre le même niveau ». Et Régine ajoute : « Merci de vos précisions. Cela n’apparaissait pas clairement dans la lettre lue par M. Meyer ».