Pour répondre aux questions des auditeurs, Sandrine Treiner la directrice de France Culture est au micro d’Emmanuelle Daviet

Emmanuelle Daviet : On commence avec ce constat d’un auditeur : « Fidèle de France Culture, je me permets de vous faire part de mon mécontentement croissant en ce qui concerne la façon ultra centralisée dont est traitée la vie culturelle : scène théâtrale, musicale, expositions. Dans la majorité des cas il n’est question que d’événements se déroulant dans la région parisienne, ainsi le festival Lumière à Lyon n’a pas été traité !! Je sais que les talentueux producteurs de France Culture résident à Paris mais en tant que service public national vous vous devez à l’ensemble du territoire.« 
Sandrine Treiner, cette remarque vous parait-elle fondée ?

Sandrine Treiner : Alors, s’il s’agit de la deuxième partie de la phrase : nous sommes une antenne nationale. C’est une évidence. Ecoutez, il m’est déjà arrivé de répondre ce genre de choses : on est perfectible, mais quand même, le trait est très caricatural. Nous portons depuis très longtemps un grand partenariat sur les scènes nationales qui fait que nous rendons compte de ce qui se passe sur l’ensemble des scènes nationales. Nous avons créé en cette rentrée une émission qui s’appelle l’Esprit des lieux, qui porte sur les lieux culturels, que fait Tewfik Hakem qui, précisément, se déplace sur des lieux culturels absolument partout en France. Nous revenons d’une grande délocalisation aux Utopiales, à Nantes. On peut parler de Gérardmer et un certain nombre d’autres lieux. On a fait une matinale à la grotte Chauvet. On essaye, je crois, d’être très présents. On est très conscients de ça. Il y a un partenariat qui est posé avec France Bleu dans l’émission Affaires culturelles d’Arnaud Laporte, qui nous amène là aussi à pointer le projecteur sur ce qui se passe en dehors de Paris. Je crois en tous cas pouvoir dire que nous y sommes extrêmement attentifs. On n’est pas très parisien, en fait.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec ce message d’un auditeur « Je suis toujours étonné qu’on ne puisse pas faire un commentaire public sur le site de France Culture plus précisément sur les émissions, ou sur des épisodes. Par exemple, j’aurais bien partagé le moment d’anthologie du crématorium dans le film ‘Adieu Berthe’, au sujet des croques morts. » Vos auditeurs apprécieraient la possibilité de s’exprimer sur un forum. Est-ce possible ?

Sandrine Treiner : Ecoutez, ce n’est pas le choix que nous avons fait depuis quelques années pour une raison initiale qui, dans mon souvenir, relevait du ton général, qui peut être employé sur les forums. On n’avait pas tellement envie de participer à ça. Ça, c’était la raison initiale. En revanche, je comprends très bien la remarque de notre auditeur que nous aurions lu par ailleurs avec plaisir et je ne peux, ce n’est pas très satisfaisant, mais je ne peux que l’inviter à le faire à travers les réseaux sociaux des émissions.

Emmanuelle Daviet : Ou alors il écrit à la médiation et on publiera son message sur notre site web.

On termine avec le courriel d’une auditrice qui résume d’autres messages que nous recevons à ce sujet, mais il est toujours utile de répéter un peu les choses :
« Je m’étonne que France Culture se mette à passer des intermèdes musicaux comme les autres chaînes. Pouvez-vous informer les auditeurs sur les raisons de la présence de musiques dans les émissions avec des entretiens ou des interviews ? Devons-nous nous attendre à en avoir de plus en plus ? »

Sandrine Treiner : Alors, d’une part, que non : pas de raison de s’attendre à entendre davantage de musique sur l’antenne de France Culture, qui n’est pas une antenne dédiée à la musique. Il n’y en a d’ailleurs pas davantage. Le terme d’intermèdes musicaux, je dois dire, me fait un peu froid dans le dos. Je trouve que cela a un petit côté ancien. Ce que nous faisons, c’est que nous programmons, les réalisateurs, Thomas Beau, réalisateur de La Grande Table derrière cette table pourrait y répondre à ma place, les réalisateurs et les producteurs programment des titres de musique parce qu’enfin la musique fait partie de la culture et je crois que nous nous appelons France Culture. Donc, nous ne pensons pas des intermèdes musicaux, mais en revanche, nous faisons entendre de la musique et je crois que c’est dans notre cahier des charges. Et nous essayons de plus en plus de faire en sorte que quand il y a une chanson, une musique, elle soit entendue dans son intégralité. Parce que c’est une œuvre en tant que telle et qu’il faut la respecter dans son intégralité, donc pas davantage, pas moins. Et ce ne sont pas des intermèdes.