« Que devient l’émission « Science en questions » ? », « où est passée la Dictée ? » et une émission très appréciée par les auditeurs, 20 ans après sa création : « Les Pieds sur Terre ». Sandrine Treiner, directrice de France Culture, répond aux questions des auditeurs au micro d’Emmanuelle Daviet.

Emmanuelle Daviet : « Que devient la nécessaire et vitale émission « Science en questions » d’Etienne Klein, que nous avions l’habitude d’écouter le samedi à 16 h ? » S’interroge un auditeur. D’autres nous écrivent que cette émission leur manque et se demandent pour quelle raison elle n’est plus à l’antenne.

Sandrine Treiner : Alors elle n’est plus à l’antenne parce qu’on avait terriblement besoin d’Etienne Klein sur notre antenne, à un autre endroit. En tout cas, pour l’instant, vous savez, quand Etienne Klein est arrivé à France Culture, il y a de cela plus de dix ans, il est arrivé comme chroniqueur dans Les Matins de France Culture où il faisait de merveilleuses chroniques. Ensuite, il a produit pendant des années et j’invite tous les auditeurs à aller sur notre site parce que notre site, c’est un catalogue. Il y a là sept ans, huit ans, neuf ans, quelque chose comme ça d’émissions d’Etienne Klein sur tous les sujets qui sont des émissions tout à fait impérissables. Alors nos auditeurs retrouveront l’émission d’Etienne Klein cet été de nouveau. Et d’ici là, ils peuvent l’entendre tous les jours, du lundi au jeudi, attaché à la nouvelle émission de science de Natacha Triou, ça s’appelle « Le pourquoi du comment : science » C’est quatre fois par semaine et cette semaine, par exemple, il nous a enchanté en nous expliquant ce qu’était le vide et comment faire le vide. Il nous a éclairé sur cette question toujours passionnante du pourquoi sommes nous seuls dans l’univers ? La semaine dernière, il était revenu sur la physique quantique avec le nouveau prix Nobel de physique, toute la semaine. Il nous aide tous à nous acculturer à la science et à faire rentrer la science dans la culture générale.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec ce message : « Je suis une fidèle et inconditionnelle auditrice de France Culture et me voilà bien déçue de ne pas retrouver la dictée du samedi après midi dans votre grille. C’était l’occasion de retrouver la famille par téléphone interposé pour compter nos erreurs. Retrouverons-nous un jour La dictée sur votre antenne » demande cette auditrice.

Sandrine Treiner : Alors d’abord, j’espère que cette auditrice continue à parler à sa famille par téléphone. Et même elles peuvent continuer les unes et les autres à organiser des dictées. Parce qu’au fond, je crois que c’est ça aussi l’idée de Rachid Santaki, c’est que la dictée, c’est un outil que l’on peut se réapproprier entre amis, en famille. Donc pendant trois ans, effectivement, il y a eu cette cette dictée à l’antenne de France Culture. On a pensé qu’on allait faire un peu différemment dans l’avenir et que nous allions faire des événements qui nous permettraient d’accueillir de nouvelles dictées, mais qu’on allait sortir de cette régularité pour, pour, pour traiter de la dictée un peu autrement. Faut dire quand même que c’était un sacré pari que de faire la dictée sur une antenne de radio. Je crois que ça ne s’est jamais fait nulle part ailleurs. Là aussi, il y a trois ans, de dictées qui sont disponibles sur le site. Et puis on va continuer sous une autre forme. C’est ça la radio. On continue, on poursuit des fidélités mais les choses se transforment.

Emmanuelle Daviet : « Les pieds sur Terre » fêtent leur vingt ans, et nous recevons régulièrement des messages très élogieux sur ce programme. Nous en publions d’ailleurs toute une sélection demain matin sur le site de la médiatrice et j’invite évidemment les auditeurs à aller les consulter parce que ce sont des messages très argumentés sur la nécessité de cette émission. Sandrine Treiner, comment renouvelle-t-on une émission patrimoniale, afin de ne pas lasser l’auditoire tout en préservant la promesse éditoriale ?

Sandrine Treiner : Est-ce que vous pensez Emmanuel que j’ai 20 secondes pour raconter d’où viennent « Les Pieds sur terre », vous savez ?

Emmanuel Laurentin : Les deux Emmanuel-lle vous autorisent !

Sandrine Treiner : Emmanuel Laurentin pour le coup, je suis sûr qu’il a la réponse. En fait, si cette émission a 20 ans, c’est parce qu’en fait, elle a été créée en 2002. Elle a été créée par ma pré-prédécesseure à la direction de France Culture, Laure Adler. Et c’était après cette grande surprise qu’avait été pour le pays la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle. Et c’était l’idée d’aller chercher des révolutions invisibles, d’aller chercher des récits qui permettent de documenter ce que peut-être les journaux au jour le jour, ont moins la possibilité de voir. Et donc c’est pour ça que ça fait 20 ans.

Emmanuel Laurentin : Je suis tout à fait d’accord. J’ai assisté à la naissance

Sandrine Treiner : Moi, je n’y étais pas. Mais vous, vous y étiez, tout à fait. Et donc j’ai demandé à Sonia de répondre à cette question parce qu’après tout, c’est elle qui, avec son équipe de producteurs, productrices, réalisateurs, réalisatrices, renouvellent ce travail depuis le printemps. Et voilà, « Chère Sandrine ! Chers auditeurs, auditrices. Bonne question en effet que nous nous posons chaque jour. La réponse est longue et incertaine, mais je pense qu’en cherchant à renouveler les formes et les dispositifs narratifs, en faisant appel à de nouveaux collaborateurs et collaboratrices qui apportent avec eux des univers personnels et en suivant une actualité toujours changeante, on espère renouveler l’intérêt des auditeurs. Quand se lasseront-ils ? dit-elle, manifestement jamais.