Lundi 22 juin, Jean-Michel Blanquer était l’invité du Grand Entretien sur France Inter. Les auditeurs ont réagi :
Monsieur le Ministre, mes amis journalistes de France Inter
Je souhaitais très vivement que mon fils reprenne ce matin. Elève de 3ième, le collège avait pu les accueillir le vendredi, 1 jour par semaine jusque-là. Vos annonces de reprise obligatoire m’ont rendu espoir, malheureusement courant de semaine dernière, nous avons appris que le collège ne pourrait accueillir l’ensemble des élèves et que le rythme d’un jour par semaine par niveau serait conservé jusqu’à la fin de l’année.
Habitant en territoire rural, une fois de plus nous sommes confrontés à l’inégalité territoriale. Très déçue et particulièrement inquiète pour son entrée en 2nde, je ne comprends pas pourquoi rendre la reprise obligatoire et ne pas permettre le retour sur les bancs de l’école. 2 discours, 2 réalités. Amis journalistes de France Inter, que j’apprécie chaque matin et chaque soir, pourriez-vous s’il vous plait indiquer dans vos reportages, que non, l’ensemble des élèves ne retournera pas sur les bancs, et que non, ce n’est pas du fait des élèves et encore moins des parents !!!
Il n’y a aucune reprise de cours en lycée professionnel.
Le décrochage scolaire a débuté même depuis le 1er jour du confinement.
Même les parents des élèves décrocheurs étaient injoignables !
Toutes les épreuves écrites, criantes de vérités, ont été remplacées par des calculs de moyennes des notes du bulletin avant confinement et pour d’autres une estimation !
Les résultats vont être plus élevés qu’à l’habitude et loin de la réalité. Mais, le plus grave est le passage de TOUT bachelier pro (même les plus mauvais) en études supérieures grâce aux quotas et à la rénovation (abaissement) de tous les BTS… qui aujourd’hui sont des bacs pros d’hier.
Les enseignants s’en plaignent et même les bons élèves qui se retrouvent avec d’autres qui n’ont pas le niveau scolaire et ni le profil.
En règle générale, le niveau scolaire chute à tous les degrés,
En primaire, des écoles suite aux consignes de leurs municipalité limitaient à 6 élèves en difficulté et non 15. Et surtout, il fallait occuper ces élèves avec des activités ludiques.
Je voudrais demander à M. le ministre combien d’assistants d’éducation travaillent dans les vies scolaires des collèges et lycées de France ?
Mais surtout voici le plus important : nous, les assistants d’éducation, sommes depuis des années les premiers de corvée de l’Education Nationale, les précaires invisibles que l’institution jette après 6 ans de CDD renouvelables. Et pourtant sans nous les établissements ne peuvent pas fonctionner, nous sommes le centre névralgique des collèges et des lycées. Nous jouons un rôle important dans cette crise sanitaire en aidant les professeurs et Conseillers d’éducation au niveau de la continuité pédagogique, et en gardant le contact avec les élèves que nous suivons.
Avez-vous l’intention de nous reconnaitre enfin ? De nous intégrer dans l’institution avec un vrai contrat stable et un salaire revalorisé ?
En cas de reprise de distanciel à la rentrée comment harmoniser le suivi et les pratiques qui passent de tout à rien en fonction des enseignants ! Certains élèves ont été suivis par leurs enseignants d’autres pas du tout. Aucun contact possible avec les enseignants.
Pourquoi ne précisez-vous pas que les élèves sont loin d’avoir une reprise complète de leur cours. En collège, ils sont en demi-groupe et viennent une demi-journée sur deux. Résultat : ils n’ont pas toutes les matières. Bref, je comprends l’importance « psychologique » mais qu’on ne parle pas d’objectif pédagogique !
Comment peut-on dire que tous les élèves sont attendus… C’est une hypocrisie totale : les établissements, le mien et tous les autres, ne sont pas capables d’accueillir : la cantine, la cour, les toilettes… rien ne peut fonctionner avec l’effectif total.
Mon fils retourne à l’école aujourd’hui mais l’école refuse de garder les enfants à midi. Pas de cantine et pas de possibilité de les faire piqueniquer sur place. Du coup je dois faire 4 À/R par jour pour qu’il puisse aller à l’école. Impossible de reprendre mon activité professionnelle. Si les élèves peuvent être à moins de 1m en classe et dans la cour pourquoi n’est-ce pas possible pendant la pause déjeuner.
Comment on peut dire que ça ne sert à rien d’aller à l’école 15 jours ? Pour une fois peut être que fin juin sera un vrai moment de travail : les enfants ont 2 mois de vacances espérons que les récrés ne s’éterniseront pas et que les jeux ne seront employés que pour un apport pédagogique.
Lors des infos de 7h vous évoquez ce matin la reprise pout tous les collégiens et écoles primaires, mais que certains parents sont réticents. Merci de préciser également que de nombreux collèges ne proposent pas de cours tous les jours et que la reprise est très minime. 2 jours pour mon fils sur les deux prochaines semaines. Et quid du nombre non négligeable de professeurs n’étant pas présents ? Bonne journée.
Je suis professeure de collège dans une structure qui accueille des enfants en très grande difficulté. Dès le début du confinement, je me suis engagée sans compter pour créer la continuité pédagogique avec mes propres moyens dans des conditions difficiles. Je suis mère de deux jeunes enfants et qu’en parallèle, j’ai dû assurer la charge de la famille. Et pourtant, très rapidement la porte-parole du gouvernement nous méprise en nous indiquant qu’on ne fait rien et qu’on pourrait ramasser des fraises. Maintenant, on apprend que des ministres en off se plaignent de la désertion des professeurs relayés par des éditos à charge et des reportages comme celui sur une chaine de télé nous dépeignent comme des feignants irresponsables. J’ai toujours tout donné, je l’ai encore fait pendant ce confinement. Je ne comprends pas pourquoi vous ne nous défendez pas. Vous donnez l’impression de cautionner ce qui est dit par vos collègues. Si de tels propos étaient tenus contre les armées ou la Police Nationale, leur ministre de tutelle monterait immédiatement au créneau. Pourquoi un tel abandon et un tel mépris ? L’Education Nationale tient surtout grâce à l’engagement de ses enseignants et personnels de direction. L’échec de l’Education Nationale est l’échec de la République. Ce n’est pas en nous attaquant de la sorte qu’on réussira notre mission.
M. Le Ministre, pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous n’avez pas pris la défense de centaines de milliers d’enseignants blessés par un reportage à la télé qui affirmait que 25 voire 40 % des profs n’avaient rien fait pendant le confinement ? Vous seul pouviez fournir les vrais chiffres et vous ne l’avez pas fait. Pire, vous avez évoqué des sanctions. Dans mon collège nous avions anticipé d’une semaine l’annonce de la fermeture de sorte que dès le lundi 16 mars nous assurions TOUS nos cours en télétravail, avec NOTRE MATÉRIEL INFORMATIQUE. Nous nous sentons trahis par celui qui devrait se réjouir que nous ayons été fidèles au poste.
Monsieur Blanquer,
J’aurais tellement apprécié vous voir défendre, vraiment, le corps enseignant pendant cette période difficile, plutôt qu’attiser le « prof-bashing » à chacune de vos interventions. On a beaucoup parlé des profs décrocheurs, des profs manquant de courage (merci M. Dominique Seux) des profs fainéants. Selon vous, ils étaient 4 % (des centaines de milliers selon la députée Anne Christine Lang).
Pourquoi ne pas avoir parlé avec la même vigueur et la même visibilité médiatique de ces 96 % d’enseignants qui se sont mis à la tâche, dans l’urgence, dès le 16 mars, qui pendant toute la période du confinement ont fait preuve d’inventivité pour garder le contact avec leurs élèves, qui ont repris le chemin des établissements quand c’était possible ou qui ont continué les séances à distance quand cela ne l’était pas ?
Il vous aurait fallu la volonté de défendre le corps enseignant, que vous ne semblez pas avoir. Et nous le regrettons tous.
Je reste à votre disposition pour échanger sur ce sujet.
J’exige que M. Blanquer nous confirme que les professeurs décrocheurs seront bien sanctionnés, ces professeurs qui ne répondent pas aux mails des élèves, aux mails de leurs parents, et ces professeurs qui se sont contentés de mettre des cours en ligne ?
Je ne comprends pas les chiffres de notre ministre ! Je suis professeur de mathématiques en lycée, et avec beaucoup de collègues nous nous appliquions à garder nos élèves lors de cours en ligne. Une fois que vous avez annoncé que le troisième trimestre ne serait pas pris en compte nous avons vu les effectifs d’élèves assistants à nos cours baisser de moitié. Peut-être que je suis mauvais en calcul, mais je n’arrive pas à ces chiffres ?
Il est insupportable d’entendre M. Blanquer parler de 4% de décrocheurs… Dans mes classes c’est un tiers des élèves qui ont disparu et ceci aussi dans toutes les classes de mes amis enseignants dans d’autres établissements.
Que pense M. Blanquer de l’attitude des professeurs qui refusent d’aller travailler sachant que cela force certains parents à être en chômage partiel ce qui réduit leur salaire et gêne considérablement le fonctionnement des entreprises?
Je ne comprends pas comment des gens peuvent rester chez eux en étant payé, en gênant le fonctionnement des entreprises et en réduisant le salaire des parents d’élèves.
Je précise que j’ai six petits-enfants scolarisés la moitié dans le privé la moitié dans le public et qu’aucun d’eux n’a reçu de cours corrects venant de leurs professeurs depuis le mois de mars.
Cela veut dire qu’ils vont arriver en septembre sans avoir été à l’école depuis six mois.
Merci à France Inter pour la qualité de ses émissions.
Je suis professeur de lettres dans un collège et j’ai comme beaucoup de mes collègues fourni un travail énorme, j’ai accompagné élèves et parents… Est-il possible que l’on cesse de nous essentialiser ? De nous dire qu’il n’y a pas eu de cours ? Que nous n’avons pas été à la hauteur ? Cette institution ne tient qu’à la bonne volonté de ses agents !
Cette reprise n’a pas été bien préparée car les protocoles sont arrivés très tardivement dans les écoles et collèges (mercredi soir) ce qui fait que sur le terrain l’organisation est très compliquée. De plus pour les enseignants absents l’école a des noms de professeurs remplaçants très tardivement (vendredi matin pour lundi). Maman de trois enfants
A quand une véritable réforme de l’éducation nationale qui tienne compte de la réalité du terrain : état des établissements déplorables, moyens numériques obsolètes, classes surchargées, programmes sans cesse changeants , enseignants de plus en plus contractuels et effets d’annonce politiques et complètement décalés par rapport à la réalité.
Merci de vos émissions… pour M. Blanquer : quelle « rigolade » cette reprise !! Je suis prof en collège et 2 choses à dire au ministre :
1 : ras le bol de ces annonces qui nous concernent à la télé ! On a l’impression que nos chefs d’établissements ne sont jamais consultés… Et on les laissent se dépatouiller, à travailler des heures et des heures sur ces casses têtes… et là, le comble à 2 semaines de la sortie, tout refaire ? Ils sont épuisés…
2- Même si on comprend bien la raison économique de cette reprise, ce n’est juste pas possible de reprendre « normalement » avec les consignes même allégées. Et que dire des inspecteurs qui répondent à des enseignants de primaires, « si ça ne rentre pas avec les tables, enlevez les tables »!!!!
On se demande si les personnes qui font ces annonces sont déjà venus voir ce qui se passe « en bas « !! et surtout quelle communication interministères ??
Monsieur Blanquer reçoit-il les informations de ses services ? Je suis père et grand-père. Je connais des lycéens, des collégiens et des écoliers. La rentrée n’a pas fonctionné, beaucoup de professeurs étaient absents, les classes étaient vides. Comment peut-il croire son discours ? La réalité la France la voit.
J’aurais un aveu à faire à notre Ministre, à mon Ministre puisque je suis enseignant : j’ai hâte que cette séquence entamée il y a trois mois se termine ! Trois mois d’annonces permanentes de notre Ministre sans aucune anticipation ni préparation: l’arrêt des cours … rien, la continuité pédagogique … rien, les outils numériques soi-disant mis en place … rien, à tel point qu’il a fallu s’en remettre aux GAFA pour trouver des outils efficaces permettant de rester en contact avec les élèves, la reprise des cours, moins que rien, des ordres, contre-ordres, des annonces, annulations d’annonces, les personnels enseignants informés des décisions par les chaines d’info au dernier moment, des masques, plus de masques, des mesures barrières, plus de mesures barrières, le « mètre étalon » qui est redéfini de manière variable, … bref sur le terrain une véritable cacophonie qui a usé tout le monde, les personnels de direction, les profs, les parents, mais surtout les élèves.
Et pour couronner le tout une campagne de prof bashing comme on dit, (…) pour reporter la responsabilité de la pagaille organisée par les décisions gouvernementales sur les profs !
Vous essaierez peut-être de répondre et d’argumenter en disant une fois de plus que votre gestion a été bonne, que vos décisions ont été réfléchies, que mes propos sont exagérés, voire outranciers, mais plus grand monde ne vous croit.
Vous comprendrez donc que j’ai hâte que cette séquence se termine.
J’ai entendu à plusieurs reprises sur votre antenne que les écoles reprenaient normalement à partir d’aujourd’hui. C’était en effet l’esprit et la lettre du message présidentiel. Toutefois, il s’agit de regarder la situation d’un peu plus près et je serais heureux que vous le fassiez. Par exemple, le mot d’ordre présidentiel va conduire ma fille en 6ème, au collège La Colinière à Nantes, à diviser son temps en classe par 2, soit désormais 2 demi-journées par semaine. Ces dernières semaines, elle allait au collège 4 demi-journées par semaine. Et le rendez-vous pour rendre les cahiers scolaires n’a pas été déplacé : c’est aujourd’hui. Autant dire que le message est clair : l’école est terminée.
Dans ces conditions, quand j’entends sur votre antenne que l’école reprend à plein temps, j’ai l’impression de ne pas vivre dans la même réalité que votre rédaction.
Comment M. Blanquer justifierait-il l’augmentatio n sensible du traitement des chefs d’établissement (qui certes ont eu eux aussi beaucoup de travail… Mais essentiellement au sortir de la période covid) alors que les enseignants qui ont été sollicités à temps plein pendant la même période sont jetés en pâture dans les médias sans une réaction vive de la part de leur ministre ? Ne s’agirait-il pas d’acheter la loyauté d’une certaine catégorie d’agents ?
M. Blanquer a du bout des lèvres défendu les profs soi-disants « décrocheurs » pendant le confinement. Personne n’a enquêté ni interviewé un de ces profs pour savoir pourquoi il-elle avait décroché.
Par contre, pointer le fait que les profs ont été abandonné par leur administration pourtant pléthorique, personne n’en dit un mot. Aucun soutien des IPR (aucun courrier n’a été envoyé, ni conseil…). Pourtant ces IPR ne manquent pas d’injonction en temps normal alors que franchement, tous les profs sont capables de lire les programmes. Par contre, dans la situation exceptionnelle que nous avons vécue, nous avons été ABANDONNES. Pouvez-vous rappeler à quoi sert toute cette administration, à commencer tout le corps d’IG et IA-IPR?
Une question pour Monsieur Blanquer : le protocole sanitaire ne peut pas s’appliquer dans certaines écoles où les classes sont trop petites pour accueillir tous les enfants en toute sécurité. Mais il semblerait que ce ne soit finalement pas si grave de ne pas pouvoir respecter le protocole sanitaire puisque les enseignants/directeurs ont pour directives de faire fi du protocole s’il n’est pas applicable. Force est de constater que ce n’est donc finalement pas si grave de mettre la santé des écoliers et de leurs familles en danger et pour quoi ?
Le Collège privé de mon fils a maintenu seulement 2 jours d’École ! Pourtant les classes du Lycée sont libres et il y a un parc de plusieurs hectares…
J’ai entendu l’annonce d’Emmanuel Macron et donc j’ai dit à mes enfants l’école redevient obligatoire en présentiel.
Or mes enfants qui sont en 6ème 5ème ne sont pas autorisés à venir ce lundi, mardi ni mercredi.
Ils peuvent y aller jeudi et vendredi et la semaine suivant le collège est fermé pour préparer la rentrée avec les profs !
Mais en même temps peut-il en être autrement en gardant 1m de distance dans les salles de classe.
Les petits Français rentrent en classe aujourd’hui. Quelle chance. Ici en Ecosse, les enfants ne vont pas à l’école depuis Mars et ne reprendront pas avant la rentrée mi-aout. Depuis mars très peu de contact élèves/professeurs, et une interaction quasi nulle. A la mi-août, les élèves ne reprendront que 2 jours par semaine et au lieu de préparer le débat sur la connaissance et la récupération des cours, le débat écoles / parents s’attarde la question de savoir s’il faut garder l’uniforme ou non pour des raisons de sécurité sanitaire (?). Bonne rentrée a vous élèves français. Profitez en bien.
Pourquoi le ministère de l’éducation nationale n’utilise pas plus les fonds européens pour lutter contre le décrochage scolaire et donc d’obtenir plus de moyens ?