A l’occasion de la sortie du film « Le gang des amazones » dont il a été question sur les antennes, les auditeurs ont reproché un traitement journalistique qui selon eux banalise ces braqueuses, notamment lors du Grand portrait sur France Inter avec l’une d’elles, Hélène Trinidad.
Je me permets de vous contacter à la suite de la chronique de votre journaliste sur les sorties cinéma de cette semaine.
Lorsqu’il évoque et encense le film « Le gang des amazones » il décrit les braquages réalisés par les protagonistes comme je cite « sans victimes ».
J’aurais aimé avoir son explication sur ce qu’il veut dire par « sans victimes ». A-t-il été lui-même protagoniste d’un braquage ? Je suppose que pour cette personne se faire menacer à bout touchant par des armes à feu (bien que factices) n’est pas quelque chose de grave et que par conséquent selon lui un braquage sans morts ou blessés ne fait pas de « victimes ».
Curieuse vision des choses, je pense que ce cher monsieur n’est pas sans savoir que les mots ont un sens et parfois un sens très lourd.
J’écoute votre émission ce matin, l’interview d’Hélène Trinidad, braqueuse du “Gang des amazones” et je suis extrêmement dérangée par l’interview en cours.
Je n’ai aucun débat à interviewer cette femme, la questionner sur son histoire, évoquer l’actualité du film, et je trouve généralement toutes interviews sur les parcours de vies, hommes et femmes, passionnants. Ce matin, je trouve le ton, la complaisance, très très gênantes, au point d’avoir changé de radio.
Cette femme a commis des crimes, fait sa peine, et l’interview tourne à l’entretien entre bonnes copines. Je ne demande pas que cette femme soit traitée en paria, mais je n’entends aucun regret ou du côté de la journaliste, Sonia Devillers une réelle réserve.
Ce qui me gêne par-dessus tout est la présentation, l’angle de l’interview : la victime c’est elle.
Certes, sa vie était réellement compliquée. Mais alors mérite tous les gens qui souffrent finir le mois, triment sans relâche devraient-ils monter un gang de braquage ? Le ton le laisse entrevoir et si finalement ce choix de vie là est passionnant aux yeux de la journaliste alors… allons-y !
Je déteste les interviews de bandits. Quel que soit les questions, le sujet, on a toujours l’impression qu’ils ont fait un acte qui se justifie. Ça peut donner envie à d’autres… j’ai fermé la radio.
“Clémence” pour les braqueuses. Et pour les victimes l’indifférence. N’oubliez pas on ne braque pas des banques, on braque des employés de banque, des pères et mères de famille.
Malgré toute l’empathie que l’on peut avoir pour des femmes, des familles, réduites à la prostitution ou au braquage, cette banalisation est insupportable ! Cette femme a quand même foncé sur un agent qui faisait traverser des élèves. Faire passer cette femme pour une héroïne alors qu’elle était à presque rien de devenir une criminelle. Insupportable ! Nicolas Demorand était absent cette semaine j’espère qu’il va bien. Benjamin Duhamel a un talent fou qui s’exprime mieux à la radio qu’à la télé. Il apporte beaucoup à la matinale. J’écoute en podcast tous ses entretiens.