Quelle est la place accordée à l’environnement sur France Inter ? Pour en parler au micro d’Emmanuelle Daviet : Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, Vincent Giret, Directeur de l’information et des sports de Radio France et Célia Quilleret, journaliste spécialiste environnement, énergies.
Emmanuelle Daviet : Quelle est la place de l’environnement sur l’antenne ?
Adèle Van Reeth : Cette place est non seulement très importante, mais elle est croissante. J’en profite pour rappeler que France Inter a été pionnière en la matière, car c’était la première chaîne à avoir créé un rendez vous quotidien dédié à l’environnement à « la Terre au carré« , Le rendez vous animé par Mathieu Vidard avec Camille Crosnier. Je rappelle aussi l’existence de l’émission de Denis Cheissoux au nom particulièrement évocateur « CO2 mon amour« , que vous pouvez écouter le dimanche à 14h et qui existe depuis 22 ans. Du côté de la rédaction, deux journalistes se consacrent entièrement au traitement de l’information liée à la cause environnementale, Célia Quilleret qui est avec nous ce matin et Sandy Dauphin que vous entendez le vendredi matin aussi. Et donc, plus récemment, les auditeurs peuvent écouter deux chroniques hebdomadaires : Le militant écologiste Hugo Clément, qui tient une chronique le mercredi à 7h20, et le vendredi à 8h54, vous venez de l’entendre, ce matin, c’était Célia Quilleret, et c’est souvent Sandy Dauphin de la rédaction de France Inter. Sans compter les nombreux invités, rendez-vous, etc, qui mettent l’environnement au cœur même du débat. Dans toutes les tranches informationnelles, mais aussi dans les programmes.
Emmanuelle Daviet : Les auditeurs s’étonnent du décalage entre la ligne éditoriale que vous venez d’ailleurs de réaffirmer avec force qui fait donc une large part à la transition énergétique, au climat, et les publicités pour des SUV ou des compagnies aériennes, qui sont incompatibles avec le Tournant environnemental engagé par Radio France. Lundi, nous avons encore reçu des courriers d’auditeurs qui se sont étonnés d’entendre 20 minutes après l’interview de Greta Thunberg dans la matinale, une publicité pour la viande rouge et une croisière, donc il y a vraiment de l’incompréhension de leur part.
Adèle Van Reeth, quelles sont vos marges de manœuvre ? Avez-vous la possibilité de mettre fin à cette dissonance éditoriale ?
Adèle Van Reeth : Alors merci de poser la question en ces termes parce que ça permet de préciser, vous parlez de dissonance éditoriale, que la présence de la publicité sur notre antenne n’a rien d’éditorial. En clair, nous diffusons de la publicité pour des raisons économiques évidentes. Le service public n’est pas gratuit, il a besoin aussi d’être financé. Mais nous ne sommes pas responsables du contenu de la publicité diffusée pour une raison très simple. En fait, nous n’avons pas le droit de choisir la nature des publicités que nous diffusons à l’antenne. Je dis nous, ce n’est pas France Inter, il y a une régie publicitaire à Radio France qui est obligée de répondre au plus offrant. On met en vente des espaces sur l’antenne. Une fois que les espaces sont en vente, certaines personnes viennent proposer leur contenu. Ce contenu, on ne peut pas faire du refus de vente, on ne peut pas dire oui à certains et à d’autres non. Donc le contenu qui y est diffusé n’est pas éditorial, c’est pour des raisons financières évidentes, mais j’en profite donc pour répondre à votre question : « quelle marge de manœuvre avez vous ? » Nous n’en avons aucune. En revanche, demain, nous espérons en avoir un peu plus puisque notamment dans les engagements pris par Radio France dans le tournant dans la charte écologique qu’on va essayer progressivement de mettre en place, de trouver des leviers pour faire en sorte d’exclure progressivement la publicité concernant les biens et les services les plus carbonées. Mais le travail, et le chantier est faramineux.
Emmanuelle Daviet : Célia Quilleret, Adèle Van Reeth a cité le militant Hugo Clément à l’instant, un auditeur nous demande quelle est la différence entre un militant écologiste et un journaliste spécialiste environnement ?
Célia Quilleret : C’est une question vraiment passionnante, d’actualité, car c’est vrai que depuis quelques temps, des journalistes militants émergent, notamment sur les réseaux sociaux. C’est très bien, c’est très utile pour dénoncer certains faits. Ce sont aussi des lanceurs d’alerte. Mais ici, à la rédaction, on travaille un peu différemment. On se doit toujours de donner la parole à la partie adverse en respectant le débat contradictoire. Exemple encore sur Total Énergies ce matin : Total qui investit sur le pétrole et le gaz. On les appelle toujours pour avoir leur défense. Idem lorsqu’il s’agit de biodiversité. En mer, on sollicite souvent les pêcheurs sur les pesticides, sur le manque d’eau. Les agriculteurs, très souvent pointés du doigt, sont aussi des victimes du changement climatique. Donc, dans nos reportages, on essaie, même si ce n’est pas de facile car on a aussi nos convictions de rester équilibrés. Après, pour moi à France Inter, on a une autre forme de militantisme, non pas sur le fond des sujets, mais sur la quantité de sujets diffusés. On en réalise beaucoup, de plus en plus. C’est une priorité de l’antenne et il me semble que plus on parle de ces enjeux, plus on les fait exister.
Emmanuelle Daviet : On sait que les jeunes sont extrêmement sensibles à la cause environnementale. Célia Quillere,t est-ce que vous en tenez compte dans le choix ou le traitement de vos sujets ? Est-ce un facteur d’influence ?
Célia Quilleret : Oui, oui, bien sûr. On réalise de nombreux sujets avec les jeunes, on suit les activistes militants, les marches pour le climat, les grèves du vendredi. Il y a eu un « Interception » récemment sur le radicalisme de certains, pendant la présidentielle, on a tenu le micro à des étudiants d’écoles d’agronomie. On va suivre ceux qui appelaient, vous vous en souvenez peut être, à bifurquer à AgroParisTech. Ces jeunes se battent, il faut les suivre. Ce sont des auditeurs aussi et ils nous le disent. Et le service public a vraiment un rôle à jouer sur ce thème. Il faut être le miroir, le reflet de la société qui bouge. Et on a évidemment un rôle de prescripteur aussi.
Emmanuelle Daviet : Vous êtes spécialiste environnement depuis 4 ans, observez-vous une évolution dans la prise en considération de vos propositions de reportages sur la biodiversité, l’énergie, le climat lorsque vous les proposez à la rédaction ?
Célia Quilleret : Oui, le sujet est de plus en plus traité en quantité, que ce soit en matinale, dans le journal de 13h, dans les journaux du soir. Vous entendez souvent des sujets environnement. De plus en plus même. On est deux journalistes à la rédaction, mais on ne peut pas tout traiter. On a des choix souvent difficiles parce qu’on est évidemment très sollicitées de partout. Et donc d’autres journalistes de la rédaction s’emparent de plus en plus de ces sujets, que ce soit à la politique, à l’économie et même aux reportages. Encore cette semaine, c’est un reporter de France Inter qui est parti à La Clusaz au sujet de cette retenue d’eau très contestée. Il y a des zadistes dans la station de ski. J’y étais moi-même il y a un an. En fait, au tout début de l’histoire, on a eu ce rôle de prescription pour faire découvrir ce projet contesté. Et là, c’est un collègue qui a pris le relais. Beaucoup de sujets aussi concernant les énergies renouvelables sont traités en lien avec le service économie. En fait, notre terrain de jeu, le champ, a évolué aujourd’hui et c’est vraiment important pour moi. C’est toute la société qui est en transition écologique. Donc c’est ça qu’on doit montrer aux auditeurs comment l’agriculture se transforme, comment le secteur des transports aussi se transforme en un journaliste d’environnement par rapport à il y a dix ans ou il y a quinze ans, aujourd’hui a changé, ce n’est plus seulement un lanceur d’alerte. Le temps du constat est passé. Aujourd’hui, c’est l’action, la transformation de la société qui est intéressante.
Emmanuelle Daviet : Extrait d’un reportage entendu le week-end dernier et qui a fait réagir.
Je vous lis le mail d’un auditeur de 28 ans :
« Ce reportage dans le Périgord sur les vacanciers qui profitent de la douceur anormale de la saison est une honte. Les vacanciers rient. Ils sont contents de l’été indien. Le changement climatique causé par les activités humaines n’est jamais évoqué, ni le modèle économique actuel. Le mois d’octobre est le plus chaud jamais enregistré et vous nous pondez ce genre de reportage. Mais franchement réveillez-vous. J’ai 28 ans. Je vais en mourir du changement climatique. J’ai la rage de voir que pour vous c’est une source de réjouissement. »
Également depuis plusieurs semaines, des auditeurs s’étonnent du ton décalé et enthousiaste de la présentation de la météo. La chaleur a toujours une connotation positive et la pluie forcément désagréable. Il est vrai que depuis quinze jours, je reçois moins de courriers à ce sujet. Adèle Van Reeth, Est-ce que des consignes ont été passées à ce sujet ? Qu’est-ce que vous pensez de ces réflexions d’auditeurs ?
Adèle Van Reeth : Je les comprends tout à fait. Je ne mettrais pas sur le même niveau la nature d’un reportage qui est fait par des journalistes dédiés à l’environnement et la présentation de la météo qui ont des vocations très différentes. Le bulletin météo arrive généralement à la fin d’un bulletin d’information. C’est aussi un moment ou un certain ton est donné. C’est vrai, je peux comprendre que l’auditeur vive mal le fait que le contenu du bulletin météo, qui peut être inquiétant parce qu’on est en effet au mois d’octobre 2022, ce que nous sommes en train de vivre, on est quasiment trois degrés au dessus de la moyenne, et c’est un ton qui est plutôt enjoué et plutôt souriant. Procédons à l’inverse : si la personne qui annonçait ces températures avait un ton extrêmement anxiogène et extrêmement catastrophiste, je pense qu’on recevrait aussi des messages disant « attendez là, vous nous rajoutez de l’angoisse ». Ce n’est pas comme ça qu’il faut présenter les choses non plus. Donc, j’entends que ça puisse choquer certaines personnes. Gardez en tête aussi qu’une antenne, c’est aussi un rythme. C’est aussi un temps. C’est aussi une humeur. Et que ce n’est pas parce que la météo est annoncée par une voix souriante, voire solaire, sans mauvais jeu de mot, que la personne qui présente le bulletin est en faveur de ne rien faire contre contre le changement climatique. Donc il faut dissocier les deux.
Emmanuelle Daviet : Célia Quilleret, une réaction par rapport à ce jeune auditeur ?
Célia Quilleret : En fait, je crois que c’est une question de culture commune qu’on a ici à la rédaction. C’est vraiment en train de changer. Je comprends parfaitement l’auditeur. Je n’ai pas de commentaire à faire effectivement, sur la météo ça ne me concerne pas. Mais pour ce qui concerne la rédaction, je crois vraiment que les choses sont en train d’évoluer. Ce sont des débats qu’on pourrait avoir aussi entre nous. Après, on est des journalistes. Donc si il fait chaud en février, si des cafés ouvrent à Biarritz, en ce moment encore, il fait très très beau dans le Sud. Si ça génère une activité économique importante, en fait, on doit le dire. On n’a pas non plus à cacher qu’il peut y avoir pour certaines personnes des bienfaits de températures élevées, mais dans le ton et dans la forme et dans la construction du sujet. Il faut dire aussi que ça aura peut être des conséquences sur les agriculteurs ou que c’est peut être anormal que, à Biarritz, pour reprendre cet exemple peut être, il y aura des vagues très hautes qui vont submerger des plages. Donc en fait, c’est une question d’équilibre.
Emmanuelle Daviet : C’est en effet aussi donc une question de culture commune et de formation. Les auditeurs d’ailleurs s’interrogent sur la formation scientifique des journalistes et Vincent Giret, directeur de l’information et des sports de Radio France, va répondre à leurs questions.
Depuis la rentrée, c’est vraiment très nouveau. Dans le courrier que je reçois, des auditeurs demandent que les journalistes soient formés sur les questions climatiques et scientifiques. Ils jugent que parfois, des approximations s’entendent à l’antenne ou que des invités peuvent dérouler leur argumentaire sans crainte d’être contredits par des journalistes qui ne sont pas suffisamment formés sur ces questions. Un auditeur nous écrit encore cette semaine : « Ingénieur de formation scientifique, je fulmine tous les jours d’entendre les inepties des politiques et des journalistes qui ne comprennent rien aux lois de la physique et qui ne comprennent rien quand les scientifiques alertent tout cela par manque de formation ».
Vincent Giret, vous êtes le directeur de l’information et des sports de Radio France. Ce constat sur un manque de connaissances vous paraît-il juste ou exagéré ?
Vincent Giret : Non, il est juste, juste sur la formation des journalistes : la plupart d’entre nous n’avons pas de grandes études initiales scientifiques. C’est un fait et c’est un sujet bien évidemment majeur. Nous avons des équipes spécialisées, comme celle qui est à ma droite dans ce studio, qui sont excellentes, qui sont aussi formées de plus en plus à force de côtoyer des scientifiques. C’est indispensable. On a des équipes spécialisées sur ces sujets là. Mais aujourd’hui, le problème est systémique. On doit changer d’échelle. C’est ça le sujet principal. Et on voit bien que dans l’actualité apparaissent de plus en plus de sujets, à commencer par la pandémie et l’urgence climatique, qui ont une résonance scientifique, mais aussi l’énergie, vous en parliez. La mobilité, l’alimentation, la pêche, la biodiversité. Autant de sujets qui nécessitent d’avoir un background, des clés, une culture générale. D’autant plus qu’on n’est pas là, nous, ni pour faire de la morale, ni pour culpabiliser nos auditeurs. Mais on est là pour donner une information la plus proche des scientifiques sur ces sujets là et pour la comprendre et pour l’éclairer et pour éclairer aussi une complexité du monde. On voit bien que ces sujets là ont une multitude de paramètres et qu’il y a un besoin de compréhension et si on veut être capable d’en faire la pédagogie, si on veut être capable de raconter aussi les voies de passage, les solutions pour ces sujets là, eh bien, on doit aussi élever notre niveau de jeu et avoir ces éléments de formation scientifique indispensables au débat démocratique aujourd’hui.
Emmanuelle Daviet : Alors, pour élever le niveau de jeu, justement, vous lancez en cette rentrée un grand plan de formation sur les questions climatiques et scientifiques. C’est intéressant pour moi de constater que ça correspond avec cette demande des auditeurs. Comment ça va se passer ? Parce qu’il faut quand même dire aux auditeurs qu’il y a plus de 800 journalistes à Radio France. Alors là, on est sur France Inter, mais ça fait quand même un gros quota.
Vincent Giret : On est tout à fait d’accord. C’est pour ça qu’on va faire quelque chose qui est vraiment sans précédent dans l’histoire de Radio France. Si on prend juste la genèse de ce projet de formation, c’est vraiment le Covid en fait qui a été un accélérateur. En fait, on travaille sur ce sujet là depuis presque 18 mois. J’ai réuni nos équipes spécialisées Inter, Info, des producteurs de France Culture et on s’est dit qu’est ce qui se passe quand un sujet à dominante scientifique comme le Covid écrase presque toute l’actualité et monopolise un temps d’antenne absolument sans équivalent jusqu’à présent. Et on se rend compte qu’on ne peut plus se contenter d’équipes spécialisées. Il faut donc que maintenant, beaucoup plus de gens partagent cette culture scientifique. Et c’est pourquoi, en fait, ce plan de formation, on peut le dire, on parle avec beaucoup d’humilité et on peut dire que Radio France a été assez précurseur en la matière. On a travaillé depuis plusieurs mois là-dessus et on a lancé avec la présidente Sibyle Veil ce plan de formation pour l’entreprise. Ça concerne d’abord les gens qui sont proches des micros, donc les journalistes et les rédacteurs en chef, les gens qui font des journaux, mais aussi les documentalistes, les chargés de programmes. C’est un peu plus de 1000 personnes. C’est un plan de trois ans. Et ce plan va reposer sur différents piliers. Le premier pilier, c’est ce qu’on peut connaître et que nos auditeurs connaissent sur des formations classiques. C’est des petits groupes de douze quinze personnes avec des formateurs qui, pour la plupart, seront issus de grandes institutions scientifiques comme le CNRS. Donc vraiment, c’est de très très bon niveau. Sur des grandes thématiques l’urgence climatique, l’énergie, la biodiversité, l’alimentation et la santé. C’est vraiment sur ces grandes thématiques là. Et ça, c’est le premier pilier. Ce sont ces formats de formation classique. En fait le second pilier, ce sont des master classes qui sont ouvertes là, à toute l’entreprise, précisément parce que c’est un sujet systémique. Donc là, c’est tous les trimestres. La première a duré 4 h. Elle était consacrée à l’urgence climatique, avec deux auteurs du GIEC notamment. La seconde aura lieu le 1ᵉʳ décembre au studio 104 de Radio France. Et là, elle sera consacrée, je le dis d’ailleurs à Célia qui sera certainement mobilisée pour le sujet, à la biodiversité qui est un sujet qui a aussi une complexité. Et ça, c’est vraiment réservé à l’ensemble des salariés de la maison.
Emmanuelle Daviet : Est-ce que ça a un caractère obligatoire ?
Vincent Giret : C’est une excellente question à laquelle nous avons bien réfléchi parce que si nous fonctionnions que sur le mode du volontariat, on aura bien sûr des candidats, il n’y a aucun doute ce sujet là aujourd’hui intéresse tout le monde, mais on doit pour réussir notre projet de formation cibler des priorités. Les priorités, ce sont les gens qui font vraiment de l’antenne, qui sont très proches de l’antenne. Donc, il y a 200 journalistes qui vont être vraiment prioritaires. Pour eux, ce sera obligatoire. Donc c’est vraiment aussi les gens, les services politiques, les services économie, les gens qui font les interviews. Et votre auditeur avait tout à fait raison quand un candidat à la présidentielle dans ce studio même dit que « 51 parcs éoliens en mer, de 50 éoliennes produit l’équivalent d’un réacteur nucléaire en terme d’énergie », c’est très difficile de réagir à chaud. Vous voyez, si ici, il faut parler avec beaucoup d’humilité, vous entendez quelqu’un prononcer avec beaucoup d’assurance une affirmation comme celle là, si vous n’avez pas dans la seconde la capacité de réaction, de dire attendez « ça, on va le vérifier ». Ça nous paraît quand même un peu suspect. C’est faux, mais c’est acquérir ces réflexes là. C’est très difficile. Mais évidemment plus vous êtes lestés de connaissances, plus vous avez cette capacité à le faire rapidement.
Emmanuelle Daviet : Est-ce que cette formation envisage une analyse du champ lexical utilisé lors des sujets liés à l’environnement, par exemple, les auditeurs bondissent lorsqu’on emploie le terme « voiture propre » ?
Vincent Giret : C’est une réflexion que nous avons. Certains médias l’ont fait, je pense au Guardian, notamment. C’est intéressant de définir une sorte de mots, de vocabulaire, de lexique. En fait, on a travaillé avec un autre expert du CNRS qui a fait le même type de travail, un lexique pour les enseignants sur ces questions climatiques. Et donc ça, on l’a diffusé. On y réfléchit aussi. Par exemple, voyez, je ne parle pas de crise climatique parce que la crise climatique, donc après la crise, on revient à la situation antérieure, Moi je parle de l’urgence climatique.