L’actualité de ces dernières semaines a été particulièrement marquée par les faits divers, des faits divers parfois d’une extrême violence : une femme brûlée vive par son ex-conjoint, une fonctionnaire de police égorgée, le meurtre d’une jeune fille de 17 ans par un adolescent, le double assassinat dans les Cévennes, un féminicide par défenestration, le meurtre d’un policier et j’arrête ici cette liste sordide. Les faits divers sont le miroir le plus sombre de notre société et cette actualité brutale impose un traitement éditorial particulier aux journalistes qui ont la responsabilité d’en rendre compte au grand public. Vous avez d’ailleurs été nombreux à nous écrire au sujet de ces différents faits divers et au menu de vos interrogations et de vos remarques, différentes questions :
Pourquoi choisit-on de parler d’un fait divers plutôt qu’un autre ?
Pourquoi le nom d’un forcené n’est-il pas systématiquement donné à l’antenne ?
Pourquoi, dans certains cas, le nom d’un assassin est passé sous silence comme s’il s’agissait d’éviter une forme de stigmatisation ?
Des questions complexes que nous allons évoquer aujourd’hui avec
Jean-Philippe Deniau chef du service police justice de France Inter et Jacques Monin directeur des enquêtes et de l’investigation à Radio France.
Emmanuelle Daviet : Jean-Philippe Deniau, pourquoi certains faits divers sont-ils traités sur l’antenne et a contrario pour quelles raisons certains ne sont pas relayés ? Selon quels critères évaluez-vous la couverture éditoriale, l’importance à accorder à un fait divers ?
A ce sujet, une auditrice nous a écrit tout récemment : « Un féminicide en Haute Vienne n’a pas été relayé sur votre antenne. La mère de 3 enfants a été tuée par son ex-conjoint qui a ensuite mis le feu à la maison où les enfants étaient enfermés. Pourquoi ce silence au niveau national de votre part ?«
Jean-Philippe Deniau : Le choix des faits divers relève de nombreux critères, en particulier sur l’antenne de France Inter, qui n’est pas une radio de fait divers. Je dirais plutôt que c’est une radio de faits de société donc on va s’intéresser davantage aux faits divers dont les enseignements nous permettent de connaître les lacunes de notre société et d’y répondre aussi, parfois, bien sûr, on est là aussi pour éclairer des faits divers traités par d’autres médias et dont la dimension nécessite que nous apportions notre propre éclairage, nos propres explications. Enfin, j’allais dire plus prosaïquement, on est comme tous les autres médias de presse écrite ou médias audiovisuels, nous sommes contraints par des espaces de diffusion. Les journaux de France Inter ne sont pas extensibles. Et puis, chaque jour, pour chaque journal, la rédaction fait des choix, afin d’être le plus large possible dans le traitement de l’actualité en général. Il arrive bien entendu que certains faits divers ne peuvent pas être traités, faute de place, tout simplement.
Jacques Monin : Moi, je dirais qu’on traite des faits divers, justement parce que ce ne sont pas des faits divers. Moi, j’ai horreur de cette appellation « fait divers », comme si ça faisait partie du tout venant. Non, ces faits là sont justement des faits exceptionnels qui témoignent d’un trouble majeur à l’ordre public et qui deviennent de fait des affaires publiques. Et c’est vrai qu’à la cellule investigation de Radio France on s’intéresse plus particulièrement aux affaires dites systémiques, c’est à dire c’est ce que disait Jean-Philippe, des faits qui disent des choses, de l’évolution de notre société qui pose des questions. Donc, c’est surtout ça. Un fait divers n’est pas un fait divers et c’est pour ça qu’il devient un fait médiatique et donc d’intérêt public.
Emmanuelle Daviet : Jean-Philippe Deniau, comment le service police justice travaille sur les faits divers, en général ?
Jean-Philippe Deniau : J’allais dire le plus largement possible, surtout au moment du recueil des éléments. On va travailler avec nos sources habituelles, les parquets essentiels, la justice est essentielle, les sources policières, les avocats, le cas échéant, les témoins, les témoins au sens large du terme. Et puis, on va ensuite recouper et demander des confirmations, des démentis, parfois, nous allons trier. Nous allons évacuer tout ce qui nous paraît pas suffisamment consolidé.
Emmanuelle Daviet : Parfois, au service de la médiation, des mails d’auditeurs nous demandent que les journalistes de la rédaction enquêtent sur un meurtre qui ne fait pas l’objet d’une attention médiatique particulière. Quelles suites donnez vous à ce type de demandes ?
Jean-Philippe Deniau : Les demandes de ce type qu’on reçoit concernent le plus souvent des affaires privées qu’on ne va évidemment pas traiter. Mais souvent, je conseille tout simplement aux auditeurs d’entrer en contact avec un avocat ou ou avec un procureur, s’il s’agit de déposer plainte. Chacun son métier, j’allais dire sur ce plan là. Et puis, on a souvent des messages d’enquêteurs en herbe qui croient avoir découvert des solutions à des crimes inexpliqués, par exemple, presque toujours avec des réponses un peu farfelues.
Emmanuelle Daviet : Est-ce que les réseaux sociaux peuvent vous influencer pour donner davantage d’écho à un fait divers ?
Jean-Philippe Deniau : Je ne dirais pas vraiment influencé. Mais pour autant, on ne va pas les négliger. Les réseaux sociaux sont un certain reflet de ce que vit une société. Le tout, c’est d’en prendre la juste mesure. Je préfère dire qu’on sera attentif à ce qui se passe sur les réseaux sociaux, que l’on puise parfois des informations qui vont être intéressantes. Et puis parfois, on a la nécessité d’y répondre quand, par exemple, ce sont des informations qui circulent en masse sur les réseaux sociaux et quand elles sont fausses. Évidemment, il est important d’apporter des démentis.
Jacques Monin : Mais ce sont des sources d’informations aujourd’hui, les réseaux sociaux, y compris pour traiter les sujets, c’est à dire qu’en aval, non pas en amont, évidemment, ça peut nous alerter sur quelque chose d’important qui est en train de se passer. Mais en aval, on a des éléments. On a vu très récemment la BBC, par exemple, arriver à portraitiser un terroriste uniquement en étudiant ses profils sur les réseaux sociaux. Rentrer dans son appartement. A savoir quel type de programme ils regardent à la télé, comment ils vivaient. Tout ça, ce sont des sources d’informations qu’il faut évidemment, comme toute source vérifier, mais qui sont maintenant devenus des éléments indispensables, effectivement, de la construction de quelque chose qui peut ressembler à une vérité.
Ces dernières semaines, nous avons reçu un certain nombre de messages au sujet du profil des agresseurs.
Premier message : « Alors que Radio France n’a jamais daigné donner le nom du tueur du policier Éric Masson, alors que l’on n’a jamais su le nom du tueur de cette femme honteusement brûlée vive, alors que l’on ne nous dit pas le nom du tueur de la jeune fille de 17 ans, votre radio se croit habilitée à marteler le nom du tueur des Cévennes, Valentin Marcone. Comment justifiez-vous ce deux poids deux mesures entre le tueur de policier, le tueur de la femme brûlée vive, le tueur hier soir de la jeune fille et ce tueur des Cévennes, lui-même rattrapé par la police ? Quel intérêt aujourd’hui à donner son nom ? Quel intérêt journalistique s’il vous plaît ? »
On poursuit avec cette remarque d’un auditeur : « J’écoute assez régulièrement votre radio. Je ne connais toujours pas le nom du « forcené » qui a attaqué au couteau une policière à côté de Nantes mais le nom bien français de Terry Dupin qui a tiré sur des gendarmes en Dordogne tourne en boucle. Peut-on savoir pourquoi ? »
Un autre auditeur s’interroge : « Pourquoi cette différence de traitement de l’information ? Qui discrimine-t-on ? »
Jean-Philippe Deniau, pourquoi le nom d’un agresseur n’est-il pas toujours donné à l’antenne ?
Jean-Philippe Deniau : Là aussi, il faut avoir une réponse multiple. Il y a déjà la loi. Elle est claire, avec des dispositions simples parfois, comme l’interdiction de donner tout moyen d’identifier un mineur. Ensuite, il y a d’autres dispositions dans la loi qui sont un peu plus complexes, qui font appel au respect de la présomption d’innocence ou au respect de la vie privée ou du droit à l’oubli, aussi, c’est très important aujourd’hui, à l’heure où tout est enregistré et sauvegardé sur Internet. Et évidemment, la question ne se pose pas quand l’autorité judiciaire elle-même donne le nom des suspects. C’était le cas du tueur des Cévennes, Valentin Marcone, ou du fugitif du Périgord, Terry Dupin. La question ne se pose pas non plus quand il s’agit d’une personnalité publique qui est mise en cause. On imagine bien que l’on ne va pas parler du procès de l’affaire Bygmalion avec un certain Nicolas S. Et puis ensuite, il faut prendre en compte d’autres critères. Je dirais qu’il faut avoir une réflexion quotidienne là-dessus. Il y a le degré de gravité des faits d’abord, le degré d’avancement du dossier, c’est à dire qu’on ne va pas se poser les mêmes questions si on en est au stade de l’interpellation d’un suspect ou au stade de son procès. Et puis, fondamentalement, vraiment, je vous assure, c’est une question que l’on se pose quasiment à chaque fait divers dans notre service : est-ce que l’on va donner le nom de cet individu, est-ce que donner le nom de cet individu va apporter un élément d’information essentiel ? Et il faut que ce choix soit tranché et établi à chaque fait divers.
Emmanuelle Daviet : Et ce que l’on peut aussi peut être préciser pour que les auditeurs le comprennent, c’est que dans le cas de Valentin Marcone et Terry Dupin, il s’agissait d’avis de recherche et d’appels à témoins lancés par la gendarmerie.
Jean-Philippe Deniau : Absolument. L’Autorité judiciaire avait clairement donné les noms de manière à ce qu’on puisse les retrouver plus facilement dans le cas où quelqu’un les connaissait et les aurait croisés.
Emmanuelle Daviet : Jacques Monin, sur quels principes fondez vous la divulgation ou non de l’identité des personnes que vous évoquez dans vos enquêtes ?
Jacques Monin : On va se rejoindre un peu sur ce qui vient d’être dit simplement, moi d’abord, je pense qu’il n’y a pas de règles. Effectivement, chaque cas est particulier.
Emmanuelle Daviet : Donc, c’est selon l’éthique de journaliste.
Jacques Monin : Ou si il y a une règle, c’est que la divulgation de l’identité fait partie du sujet. C’est un élément d’information, qu’on le veuille ou non, pour savoir de quoi on parle, il faut savoir aussi de qui on parle. Et si on prend les précédents grands faits divers qu’on a connus ces derniers temps où, il y a longtemps, ils sont tous associés à une personne, qu’on le veuille ou non. Je veux dire là récemment Nordahl Lelandais, Jonathan Daval, plus ancien, Guy Georges ou Omar Raddad. Enfin, évidemment, quand ces gens là étaient en garde à vue, puis incarcérés, on a cité leurs noms parce qu’on considérait que ça faisait partie, et je reviens à ce que je disais au tout début, d’affaires d’intérêt public qui justifiaient effectivement qu’on en fasse la publicité non pas pour le vendre entre guillemets, mais la publicité pour le faire connaître parce que ça faisait partie du sujet. Et si on parle de ce sujet, après tout, parce que c’est toujours l’histoire du thermomètre et de la maladie, si on parle de sujets, c’est que la justice a pris des décisions, placement en garde à vue, incarcération, renvoi devant un tribunal ou une Cour d’assises, et nous on ne fait que rendre compte des décisions qui ont été prises par la justice. Donc nous reprocher après coup, dire « vous attentez à la présomption d’innocence des personnes sous prétexte que vous rendez compte de quelque chose qui est un fait public », je trouve que ça se discute. Alors après, il convient que nous fassions preuve de toute la prudence nécessaire et que l’on explique qu’effectivement, donner un nom ou dire que quelqu’un a été arrêté ne signifie pas que quelqu’un est coupable. Et on rappelle et on passe notre temps à rappeler que il est présumé innocent. Mais rappelons nous quand même fondamentalement que donner le nom d’une personne mise en cause dans une affaire ne revient pas à considérer que cette personne est coupable.
Emmanuelle Daviet : Jacques Monin, y-a-t-il des cas où le droit à l’information prime sur le secret de l’instruction ? Ou bien les souhaits d’un procureur ?
Jacques Monin : Oui, oui, on l’a vu récemment. Nous, on a construit une émission Secrets d’info autour de cette affaire de planton d’une base de la DGSE qui sont soupçonnés d’avoir tenté d’assassiner une formatrice en coach, tout ça parce qu’ils pensaient agir pour le compte de l’État alors qu’ils étaient manipulés par d’anciens membres des forces de police ou même en lien avec des personnalités publiques. Évidemment ni le juge n’avait intérêt que nous parlions ou envie que nous parlions de cette affaire, ni les avocats n’avaient intérêt à ce que nous parlions de cette affaire et d’ailleurs, ils nous ont reproché de le faire et d’avoir donné les identités des personnes qui étaient mises en cause. Mais il y a un cas de figure que Jean-Philippe n’a pas évoqué dans les exceptions qui font qu’on ne donne pas les noms des personnes mises en cause. C’est quand ils font partie des forces spéciales ou des forces de police, c’est à dire qu’ils sont amenés à s’exposer eux-mêmes et à se mettre en danger sur le terrain. Sauf que dans cette affaire-là, les personnes qui étaient mises en cause voulaient justement utiliser leur qualité d’ancien policier ou de membre soi disant de la DGSE pour éviter justement d’apparaître publiquement. Il se trouve que quand on est planton de la DGSE, on ne fait pas partie des forces spéciales et nous avons considéré que dans ce cas là, leur identité pouvait être divulguée.
Emmanuelle Daviet : Jean-Philippe Deniau, chaque vendredi, la chronique Dans le prétoire propose le décryptage d’un procès ou d’une enquête. Et dans cette chronique, vous préservez l’anonymat, on peut vous répondre deux poids, deux mesures.
Jean-Philippe Deniau : Mais oui, je revendique deux poids, deux mesures. Bien évidemment, surtout que nous avons décidé depuis deux ans de présenter « dans le prétoire » avec des affaires du quotidien, c’est à dire des petits dossiers, et de raconter à l’antenne comment sont traités ces petits dossiers par la justice pénale ou la justice civile aussi. Il s’agit bien souvent de dossiers dans lesquels les faits sont vraiment minimes ou de dossiers civils qui engagent vraiment les vies privées. Donc là, nous interdisons, pour répondre à la question posée tout à l’heure, ça n’a aucun intérêt de donner les noms.
Emmanuelle Daviet : Communiquer ou non l’identité d’une personne dans le cadre d’un fait divers ou d’une enquête ne fait pas l’objet d’une charte déontologique spécifique au sein des rédactions de Radio France. Mais on observe que dans la presse écrite régionale à Ouest France, par exemple, la rédaction s’est dotée d’une charte des faits divers fondée sur le respect de la personne. Quel regard, tous les deux portez-vous sur ce type d’initiative ?
Jacques Monin : Je trouve ça très bien, je veux dire la charte de Ouest-France, elle est bien faite en plus, je pense qu’on pourrait la signer globalement au niveau des valeurs, on s’y retrouve. Je pense que le fait à un moment donné, d’expliquer quelles sont ces valeurs, pourquoi on fait les choses et quels sont les critères qui régissent notre déontologie. Après tout, moi, je pense que c’est quelque chose de positif qui permet aux gens de savoir où ils vont et pourquoi ils le font. Après sur le fond, ils ne sont pas très éloignés de ce qu’on vient de raconter là. C’est à dire que si on la lit, je l’ai lu, on considère qu’on peut donner le nom d’une personne à partir du moment où elle est mise en examen et écrouée, je pense que ça se discute. Mais dans la même charte, on vous explique qu’il y a effectivement des exceptions qui sont notamment les affaires publiques, les personnalités publiques qui sont soumises à l’examen critique. Ça, c’est normal. Mais on explique que quand il y a doute, on doit en discuter au sein de la rédaction. Ce qui veut bien dire que chaque cas est quand même un cas particulier. Il est précisé dans cette charte et ça rejoint ce que je disais tout à l’heure que le respect de la présomption d’innocence n’interdit pas de donner les noms. Donc, moi, cette charte, je la trouve plutôt bien faite.
Jean-Philippe Deniau : Oui, je suis tout à fait d’accord avec Jacques. Une charte, ça doit être un guide, et non pas un code strict, un guide vers lequel on va développer notre activité d’enquêteur journalistique. Je voudrais dire juste sur cette charte qui est effectivement très bien faite, elle est déjà un peu dépassée. Il faudrait peut être la renouveler. Notamment sur la question du droit à l’oubli. Parce que, évidemment, Ouest-France dit que l’on peut effacer le nom d’une personne qui a été définitivement condamnée au nom du droit à l’oubli. Sauf que effacer le nom après coup, aujourd’hui, à l’heure d’Internet, ça ne sert plus à rien parce que tout est déjà enregistré à jamais sur la Toile.
L’origine d’un suspect
Emmanuelle Daviet : Outre l’identité d’un meurtrier, des auditeurs nous demandent pour quelles raisons l’origine d’un suspect n’est pas mentionnée et il se réfère à l’agression raciste de Cergy-Pontoise au début du mois. Alors, un bref rappel des faits ? Un livreur noir à vélo a été agressé alors qu’il récupérait une commande dans un établissement de restauration rapide. L’agresseur l’a frappé, a proféré des injures racistes. Une femme a filmé la scène. L’agresseur l’a également prise à partie et insultée avec des propos racistes. Et le traitement journalistique de cette agression raciste a soulevé de nombreuses remarques. «Je suis choqué par l’agression dont a été victime un livreur. Je suis encore plus choqué de la manière dont vous relatez l’événement. En faisant la rétention de l’origine de l’agresseur, vous donnez l’impression d’une information orientée. C’est néfaste pour la crédibilité du journalisme.» Et puis, un autre auditeur ajoute «Je comprends bien que cela part d’un bon sentiment et que votre rédaction ne veut pas en rajouter au racisme anti-arabe. Ce choix me paraît dramatiquement contreproductif. Votre autocensure provoque défiance et colère chez de nombreuses personnes. Je suis un homme de gauche et cela me rend malade de voir à quel point vous faites des cadeaux à l’extrême droite tout en croyant bien faire.» Jean-Philippe Deniau, comment analysez vous l’incompréhension des auditeurs et quelles réponses peut on leur apporter?
Jean-Philippe Deniau : J’ai envie de répondre ne nous trompons pas de sujet. Nous sommes ici dans l’agression d’un homme parce qu’il est noir par un autre homme. Quelle que soit l’origine de ce dernier, quelle que soit sa religion ou sa couleur de peau, je ne sais quel autre signe distinctif. Moi, j’ai envie de retourner la question à notre auditeur : est-ce que mentionner le fait que l’agresseur était arabe, pour reprendre la terminologie, n’aurait pas projeté ce fait divers dans une dimension totalement irréelle. Est-ce que s’il avait été de type européen, il aurait fallu le préciser ? Je vais vous dire franchement, dans notre domaine, le fait divers, croyez moi qu’on ne cherche vraiment à faire de cadeau à personne. On retrouve d’ailleurs dans les prétoires des tribunaux des hommes et des femmes de toutes origines, de tous les milieux sociaux, de toutes les classes sociales.