Ce mercredi 12 novembre, les auditeurs ont été très nombreux à nous écrire après l’interview d’Éric Neuhoff dans le 7h50 de France Inter. Au cours de cet entretien, le nouvel académicien a qualifié la linguiste Julie Neveux de « petite instit bornée ». Les messages reçus expriment une très forte indignation. Les auditeurs dénoncent unanimement le caractère sexiste et condescendant de cette expression, qui rabaisse non seulement une chercheuse reconnue et habilitée à diriger des recherches à Sorbonne Université mais aussi les professeurs des écoles. Certains y lisent un symptôme plus large de mépris envers les femmes scientifiques et les enseignants. Ils estiment que ces propos sont d’autant plus choquants qu’ils proviennent d’un membre de l’Académie française et qu’ils ont été diffusés sur une antenne du service public. Beaucoup regrettent l’absence de réaction de la part du journaliste.
Je comprends parfaitement les interpellations des auditeurs et je rappelle que le service public de l’audiovisuel a la responsabilité de garantir un espace d’échange respectueux, exigeant et exemplaire. Le rôle du journaliste n’est pas seulement de donner la parole, mais aussi d’en assurer la qualité, de poser un cadre et d’intervenir lorsqu’un propos contrevient aux valeurs fondamentales de respect et de vérité.
Les auditeurs attendent du service public qu’il se montre à la hauteur de ces principes et qu’il ne laisse pas passer, sans contradiction, des paroles blessantes et discriminatoires. C’est une question d’éthique professionnelle, mais aussi de confiance envers ceux qui informent et représentent la parole publique. L’ensemble des messages a été transmis à la direction de France Inter.
J’attire votre attention sur les propos sexistes tenus par Éric Neuhoff, invité du 07h50 du mercredi 12 novembre, envers la linguiste Julie Neveux. Je cite « petite instit bornée » : non content d’avoir une posture sexiste, Monsieur Neuhoff fait de toute une profession une insulte ! Je me sens insultée par ces propos, moi-même professeure des écoles en maternelle : que dois-je comprendre ? Que mon métier autorise à m’insulter, me mépriser ? En des temps où professeurs de tous niveaux sont exposés au « prof bashing » constant, c’est une attaque inadmissible, surtout venant de quelqu’un censé représenté la langue française. Au passage, Monsieur Neuhoff pourra apprendre que les « instits » n’existent quasiment plus car quasiment tous à la retraite, le terme exact est « professeurE des écoles ».
Fraichement élu académicien, Éric Neuhoff était interrogé ce matin par Benjamin Duhamel. Lorsque ce dernier lui demande de s’exprimer sur la tribune publiée par Julie Neveux en réaction à son élection, Éric Neuhoff se contente de répondre qu’on n’a « pas besoin de petites instits bornées ». Pour rappel, Julie Neveux est agrégée, normalienne et maîtresse de conférence en linguistique à la Sorbonne. Au-delà de la misogynie qui transpire de ce commentaire, on notera qu’Éric Neuhoff préfère répondre par l’injure plutôt que par l’argumentation (le fond du problème posé par Julie Neveux étant la légitimité des académiciens). Devant la violence du propos et le manque d’argumentation, on aurait aimé une réaction de Benjamin Duhamel, qui se contente de passer à la question suivante.
Lors de l’interview de 7h50 sur France inter, M. Duhamel n’a pas jugé bon de réagir aux propos injurieux et sexistes de M. Neuhoff envers Mme Neveux. L’injure impliquait en outre, l’ensemble des professeurs des écoles, professionnels dont la France a actuellement bien besoin. Ce propos ne me semble pas relever des valeurs du service public de l’audiovisuel.
Je trouve cela scandaleux d’avoir laissé Éric Neuhoff traiter la linguiste et chercheuse Julie Neveux de « petite instit bornée », sans aucune réaction de Benjamin Duhamel. La perte de confiance des citoyens envers la science est, entre autres, causée par ce genre de propos sur le service public.
Cela fait deux fois en 48 heures que vous mettez en difficulté une scientifique de haut niveau, la professeure Julie Neveux, face à des interlocuteurs qui accaparent la parole comme des mâles alpha et ne la laissent guère en placer une. Aujourd’hui Éric Neuhoff a tenu des propos blessants et à la limite du sexisme à son encontre, notamment « On n’a pas besoin de p’tites instits bornées » qui stigmatise au passage toute une catégorie professionnelle.
Eric Neuhoff, dans la matinale de France Inter, a traité Julie Neveux de « petite instit bornée » sans être repris par le journaliste, Benjamin Duhamel.
Je suis scandalisé qu’une radio comme France Inter laisse passer ce genre de propos, et j’espère que vous prendrez les mesures adéquates. Il y a grand besoin d’exemplarité sur le sexisme…
Alors, cette fois, nous touchons le fond de l’interview. Donc ce 12 novembre au matin, une interview par M. Duhamel de M. Neuhoff, nouvel académicien. Franchement, je n’attendais rien de ce monsieur Neuhoff, connu pour ses positions droitières et réactionnaires, mais là n’est pas le débat. Tout un chacun peut avoir les positionnements qu’il souhaite, mais le rôle du journaliste qui interviewe est de savoir la mener et non de laisser dire des propos sexistes inacceptables. Surtout, lorsque M. Neuhoff traite Mme Neveux, chercheuse reconnue, linguiste renommée de « p’tite instit bornée » qui aurait voulu être « élue à sa place ». Aucune réaction de M. Duhamel.
Comment pouvez-vous cautionner de tels propos ? Comment des propos sexistes, misogynes et surtout factuellement erronés peuvent-ils être tenus dans la matinale de Franc Inter ?
Entendu ce matin sur France Inter, Eric Neuhoff, invité du 7h50 de Benjamin Duhamel, dire de Julie Neveux : « on n’a pas besoin de p’tites instits bornées à l’Académie française ». C’est une insulte pour Julie Neveux et pour les enseignants, sans que le journaliste ne relève quoi que ce soit !!
Je suis profondément choquée par les propos de M. Neuhoff, « académicien » (il ne mérite que les guillemets vus ses propos) quand il traite la linguiste Julie Neveux de « petite instit bornée ». Sexisme, mépris de classe (alors qu’elle est plus compétente que lui sur la linguistique). Comment peut-on mépriser à ce point le corps enseignant ?
Et tout ceci avec le silence de M. Duhamel. Cela me désole profondément. Ressaisissez-vous !
Ce matin, mercredi 12 novembre, M. Neuhoff était invité par M. Duhamel, et M. Neuhoff s’est permis d’insulter une linguiste en la traitant de « petite instit bornée » et en se permettant de plus, des remarques désobligeantes sur son style d’écriture ! Tout cela sans aucune réaction de la part de l’interviewer.
Comment peut-on, sur une radio du service public, laisser tenir de tels propos, et accepter un discours dans lequel les profs des écoles sont une catégorie insultée et un élément de langage de la part d’une certaine caste !
La moindre des choses aurait été une réaction de la part de M. Duhamel rappelant l’urgence de ne pas faire de l’antenne du service public un déversoir de propos de cet ordre …
Est-il normal que le nouvel académicien Eric Neuhoff puisse traiter la linguiste Julie Neveux de « petite instit bornée » ce matin sur votre antenne, sans être recadré par Benjamin Duhamel ? C’est infamant d’être instit ? Surtout quand la supposée « instit » est normalienne, agrégée, maitresse de conférences soit nettement plus qualifiée qu’Eric Neuhoff pour parler de la langue française et que sa disqualification relève d’un sexisme crasse et de la malveillance.