Les dérives du coaching
► Une enquête de Marjolaine Koch, cellule investigation de Radio France
À travers ce reportage, en évoquant une minorité de coach c’est toute une profession qui se sent mise en cause : l’essentiel des mails reçus proviennent de personnes exerçant cette activité.
Martine nous écrit: « L’intention positive de dénoncer les abus et protéger les auditeurs de pratiques douteuses a malheureusement tourné à dénoncer une profession honorable ».
Jean- Christian estime que « le sujet a été traité honteusement à charge »
Stéphane s’interroge: « Comment vos journalistes peuvent ainsi détruire une profession sans même faire intervenir un professionnel afin qu’il défende son point de vue ? Où est l’équité ? »
Vous n’avez pas le droit, à partir d’exemples extrêmes et isolés, de procéder à une généralisation totalement abusive. Vous n’avez pas le droit de minimiser voire dénigrer des associations sérieuses sans prendre la peine de leur donner la parole ou à tout le moins de les contacter auparavant pour avoir une vision plus juste. »
Il y a une tendance générale, dès que vous investiguez sur les dérives d’une profession, une minorité de comportements qui posent problème, c’est l’ensemble de la profession qui se sent atteint. On l’avait constaté lors de l’enquête sur la formation professionnelle.
Prenons l’exemple de la pédophilie dans l’Eglise, (certes cela n’a rien à voir) : quand on la dénonce, c’est une dérive. On pourrait imaginer que l’ensemble des prêtres se sentent éclaboussés. Le travail du journaliste, c’est de mettre le doigt sur les dysfonctionnements.
L’enquête n’est pas totalement à charge, car au début du reportage, un coach explique ce qu’est le coaching, Marjolaine Koch également. Cette enquête voulait dénoncer un travers particulier et non stigmatiser une profession. Nous l’avons dit ! On a bien entendu des coachs professionnels ainsi que la présidente de la plus grosse association de coaching ICF.
Selon la Miviludes, cette enquête a libéré la parole de beaucoup de gens.
Le second reproche à l’égard de ce reportage c’est d’avoir donné des informations inexactes
Patricia juge les propos caricaturaux et mensongers. Elle écrit: « notre profession est organisée, structurée, validée par des organisations syndicales professionnelles, des écoles professionnelles et des université qui proposent des programmes diplômants reconnus par l’Etat. »
Gabriel, lui, constate « Le reportage pas assez documenté est une insulte pour mon métier »
Sujet à charge, inexactitudes, informations non vérifiées, que répondez-vous aux auditeurs ?
L’auditeur a raison : dans l’enquête on n’a pas séparé clairement, ce qui relève du coaching de développement personnel et ce qui relève du coaching en entreprise auprès de managers qui ont, eux des formations reconnues. Trois associations reconnues sont là pour éviter ces dérives. Elles ont mis en place un registre de certifications professionnelles…
Petite précision avec le parallèle fait avec les prêtres pédophiles : la comparaison n’est qu’un principe de raisonnement. Comparaison n’est pas raison. Le propos était de dénoncer les dérives d’une minorité, et non de stigmatiser une profession.
Quelques messages reçus :
Bonjour, Comment vos journalistes peuvent-ils ainsi détruire une profession sans même faire intervenir un professionnel afin qu’il défende son point de vue ? Où est l’équité ?
Pourquoi ne pas avoir interrogé nos commanditaires en entreprise : DRH et patrons de TPE et PME ?
Pourquoi ne pas avoir interrogé des professionnels qui ont été coachés en entreprise ?
Je suis stupéfaite des propos tenus sur les ondes concernant le métier de coach professionnel avec les entreprises : caricaturaux, non vérifiés…
Notre profession est organisée, structurée, validée par des organisations syndicale professionnelles, des écoles professionnelles et des universités qui proposent des programmes diplômants reconnus par l’Etat (contrairement à ce qui a été dit par la journaliste). Notre « cahier des charges » pour devenir coach et le rester est rigoureux et exigeant.
Bonjour,
d’abord merci d’avoir dénoncé les dérives sectaires du coaching car la profession souffre de ce genre de pratiques.
Formatrice d’adultes et Coach certifiée par le RP-CFI et inscrite au Datadock (ces organismes délivrent des certifications renouvelables tous les trois ans qui contrairement à ce que vous dites valident qualitativement les programmes de formations et de coaching et sont reconnues par l’ETAT à travers le COPANEF devenu France compétences depuis la loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel). Par ailleurs, je suis co-fondatrice d’un réseau de coach certifiés et surtout diplômés soit titulaires d’un Master spécialisé soit du Titre niveau I (reconnu par l’Etat comme un bac +4 /5) depuis plus de 10 ans – les organismes que vous citez ont une surface financière qui leur permet de communiquer avec les média mais d’autres plus rigoureux existent… votre enquête me semble incomplète et surtout, et c’est plus grave instrumentalisée ce que vous pouvez vérifier facilement. Je souhaite que passe à l’antenne de votre émission un message rectificatif au nom du droit de réponse : des diplômes existent sous forme de titre ou de master. Des certifications qualitatives existent en dehors des associations de psy que vous citez ainsi que des réseaux professionnels sérieux. Par ailleurs les tarifs dont vous faites état ne sont pas ceux pratiqués par les professionnels sérieux ce qui devrait alerter les personnes qui recrutent ces escrocs (pour un particulier c’est entre 70 et 120 euros l’heure et demi et le triple pour une entreprise en fonction de l’expérience du coach). Si vous souhaitez plus de renseignements ou une interview je reste à votre disposition.
Vous n’avez pas le droit, à partir d’exemples extrêmes et isolés, de procéder à une généralisation totalement abusive.
Vous n’avez pas le droit de minimiser, négliger – voire dénigrer – le travail d’associations sérieuses (ICF, EMCC et SFC) sans prendre la peine de leur donner la parole ou à tout le moins de les contacter auparavant pour avoir une vision plus juste.
Merci pour votre alerte sur les dérives du coaching du 17 novembre. Je trouve dommage que, malgré une dizaine de thèses de doctorat consacrées au coaching en sciences de gestion depuis 2005, ce soit un sociologue, seul académique convoqué à s’exprimer, qui parle de la profession, en particulier pour ce qui se passe dans les entreprises. Nombreuses sont celles qui parviennent à améliorer leurs pratiques de management grâce à certaines démarches d’accompagnement dont le coaching. Par ailleurs il existe des formations sérieuses au coaching qui permettent d’offrir des garanties, notamment quand elles sont dispensées par des grandes écoles de Management ou l’Université, avec une reconnaissance de l’Etat, quand elles sont enregistrés au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Il existe donc des moyens de séparer le bon grain de l’ivraie.
Coach professionnel de puis 6 ans, après 30 ans de management en entreprise j’ai été choqué par les amalgames de cet article
Oui il y a aussi des malhonnêtes dans la profession… comme dans toutes les autres. Mais il y des professionnels qui réussissent à remettre en confiance des personnes qui doutaient, au dialogue des équipes en conflit…
Merci de faire du journalisme à partir de faits réels, ne pas faire d’amalgame entre des pros et des charlots.
Merci d’être vous même des journalistes pros.
Comme d’habitude, le journalisme met en avant la petite proportion minime de dérives au détriment de tous les excellents professionnels qui permettent à chacun de développer leur performance et leur communication. Plus de désinformation que d’articles objectifs. Dommage.
Qu’il existe des dérives, c’est incontestable. Cependant, les règles de déontologie du coach sont claires et publiées. Les entreprises comme les particuliers peuvent s’y référer. Une erreur grossière de journaliste s’est glissée dans l’article : il suffit de taper sur Internet pour voir que l’université Paris 2 forme des étudiants au Master de coach… il existe donc bien un diplôme de coach, contrairement à ce que dit l’article, qui prend clairement le parti de mettre le doute sur l’ensemble de la profession.
Que fait la cellule investigation de Radio France qui co-signe l’article ?
Je suis psychologue et reçoit chaque jour des patients qui ont consulté des « coachs » ou autre « hypnothérapeute ». Les dégâts sont considérables. Vous êtes responsables des gens que vous consultez, demandez les diplômes, les qualifications et ne vous laissez pas abuser par des diplômes « reconnus par l’état » ou issus d’instituts internationaux ou autre connerie. Quand on souffre, on est vulnérable. Vérifiez, demandez des gages, c’est la moindre des choses que le professionnel qui vous reçoit justifie de ses formations initiales et continues. Et si vous souffrez, allez voir un professionnel de la santé. Un coach ou un hypnothérapeute ou encore un psychopraticien n’en sont pas. SI nous nous cassons le cul à faire des années d’études et de spécialisation à l’université ou en école, ce n’est pas pour rien