Les éditions spéciales n’ont pas manqué dernièrement sur l’antenne : audition d’Alexandre Benalla au Sénat, disparition et hommage national à Charles Aznavour, passation de pouvoir entre Gérard Collomb et Edouard Philippe… Les éditions spéciales se succèdent évidemment cela n’échappe pas aux auditeurs qui s’interrogent. En particulier au sujet de la Spéciale Benalla au Sénat.
Jean nous écrit « Vous avez décidé qu’il s’agissait d’un affaire d’état suffisamment grave qui nécessitait de stopper les programmes, je n’avais jamais connu, sauf en septembre 2001 pour une raison éminemment plus grave, un tel blocage d’antenne. Ce n’est pas votre rôle »
Pour découvrir les dessous d’une édition spéciale, Richard Place, directeur adjoint de la rédaction de franceinfo est au micro de la médiatrice.
L’affaire Benalla
Qu’est ce qui justifiait que l’antenne passe en édition spéciale lors de l’audition d’Alexandre Benalla ?
C’est la rareté de la parole d’Alexandre Benalla. Il allait ce jour s’expliquer sur le fond et le détail de l’affaire. C’est une affaire que l’on suit, qui rebondit régulièrement. Ça nous semblait logique de suivre l’audition du principal acteur.
Nous avons été souvent interpellé sur le traitement excessif de cette affaire. En faites-vous trop ?
Tous les sujets sont subjectifs, la place qu’on leur accorde aussi. Un sondage Odoxa montre que 44% des répondants jugent cette affaire importante, pour 26% d’entre eux c’était même une affaire d’état.
Pour des auditeurs cette affaire n’est qu’un simple fait-divers, que leur répondez-vous ?
On est bien loin d’un simple fait-divers. C’est une affaire qui va jusqu’au cœur de l’exécutif. Il y a un aspect judiciaire aussi.
Les éditions spéciales
Plus généralement y a-t-il une inflation d’éditions spéciales sur l’antenne ?
Oui sans doute. On considère de plus en plus que franceinfo doit être au cœur de l’actualité chaude et on se doit de la donner dans son intégralité.
Vous êtes au cœur de l’opérationnel en cas de déclenchement, concrètement qui prend la décision de casser l’antenne ?
Elle appartient à la direction de la rédaction, c’est l’objet d’une discussion avec les spécialistes du domaine, les rédacteurs en chef… Il y a des éditions spéciales évidentes : l’hommage national à Charles Aznavour n’a pas donné lieu à de grandes discussions.
Où réside la difficulté pour une rédaction de passer en édition spéciale ?
Pour celles qui arrivent dans l’instant, il faut avoir les bonnes informations confirmées et les donner rapidement. L’auditeur qui vient sur franceinfo veut avoir de l’information vérifiée.
Combien de personnes sont mobilisées ? Les moyens techniques ?
Pour des éditions spéciales comme les attentats, toute la rédaction est mobilisée : plus de 150 journalistes.
Quelle a été pour France Info l’édition spéciale la plus difficile à tenir ?
Sans doute les attentats récents. Il faut arriver à mettre de côté ce qui nous touchait nous, pour transmettre de l’information. Nous avons été en édition spéciale pendant plusieurs jours, il faut tenir le rythme.