Les débats sur la fiscalité s’intensifient avec la proposition de taxe Zucman. Face aux interrogations des auditeurs sur le traitement de ce sujet, Emmanuelle Daviet reçoit Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction pour expliquer les choix éditoriaux de Franceinfo.

Emmanuelle Daviet: Les tractations politiques se poursuivent pour tenter de bâtir un budget 2026 capable d’éviter une censure parlementaire tout en assainissant les finances publiques. Avec la taxe Zucman, la question de la fiscalité des plus fortunés est au cœur des débats depuis quelques semaines. Le patronat réagit vivement. Les citoyens s’interrogent sur la justice fiscale, comment Franceinfo couvre le dossier sensible et complexe de la fiscalité, sachant que c’est un sujet technique ? Florent Guyotat, quels choix éditoriaux sont faits pour éviter la simplification excessive sans perdre la clarté nécessaire?

Florent Guyotat: Alors nous, notre choix, c’est de commencer par donner des clés de compréhension aux auditeurs. On commence par expliquer de qui on parle, de quoi on parle. Et dès cet été, nous avons décidé de faire le portrait de l’économiste Gabriel Zucman.

Extrait du portrait

Florent Guyotat: Extrait d’un portrait signé Aude Soufi, c’était le 19 juillet dernier sur Franceinfo. Régulièrement aussi, on explique en quoi consiste cette fameuse taxe Zucman. Les journalistes de notre service économie sont mobilisés pour cela. On essaye d’être précis et concret. Écoutez notre spécialiste de la fiscalité, Camille Revel. C’était le 15 septembre sur Franceinfo.

Extrait

Florent Guyotat : Alors, vous avez entendu 1800 foyers fiscaux potentiellement concernés. Une fois qu’on a expliqué de qui et de quoi on parlait, on donne des précisions supplémentaires à nos auditeurs. Cette taxe pourrait-elle réellement être appliquée ? Avec quelles limites ? Question posée à Camille Revel :

Camille Revel : Il y a aussi des interrogations autour de la constitutionnalité d’une telle taxe sur ce qu’elle rapporterait réellement. Et puis la question des entreprises qui ne font pas de bénéfices. Je m’explique. Par exemple, Mistral, start-up française spécialisée dans l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, elle est valorisée à près de 12 milliards. Mais une valorisation, c’est théorique. Mistral n’est pas rentable pour l’instant. Eh bien dans ce cas là, l’idée de Gabriel Zucman, c’est que ces patrons là paient l’impôt en nature, c’est à dire avec des titres de leur entreprise.

Emmanuelle Daviet : Alors, Florent Guyotat, comment garantir que la couverture de ce débat ne se résume pas à un affrontement politique gouvernement versus opposition, mais rende compte aussi des arguments économiques et sociaux ?

Florent Guyotat : Les arguments des différentes personnalités politiques sur cette taxe Zucman, vous les entendez très régulièrement sur Franceinfo dans l’interview de 8h30 le matin. Mais on ne veut pas en rester là. On s’efforce de donner la parole à des Français moins connus qui ont aussi leurs opinions, comme Benoît, ce professeur d’arts plastiques à la retraite rencontré à Melun le mois dernier. Interrogé par notre reporter Agathe Mahuet.

Extrait

Emmanuelle Daviet : Sur un sujet aussi sensible que l’impôt des plus riches, sujets à la fois économique, social et politique. Comment garantir la neutralité du service public et éviter toute suspicion d’orientation partisane ?

Florent Guyotat : Nous, notre mission, c’est de respecter le pluralisme. Vous avez entendu un ancien enseignant favorable à une imposition plus forte des plus riches. Nous avons aussi interviewé le mois dernier ce chef d’entreprise potentiellement concerné par la taxe Zucman. Il s’agit de Mickael Finel, cofondateur de Wold, un cabinet de conseil en innovation digitale.

Extrait

Florent Guyotat : Nous, notre mission, c’est de respecter le pluralisme. Vous avez entendu un ancien enseignant favorable à une imposition plus forte des plus riches. Nous avons aussi interviewé le mois dernier ce chef d’entreprise potentiellement concerné par la taxe Zucman. Il s’agit de Mickael Finel, cofondateur de Wold, un cabinet de conseil en innovation digitale.