Les Québécois les appellent les balados. En France, on a plutôt repris la terminaison anglo-saxonne, les podcasts, ces contenus audio à déguster, à dévorer un peu en toutes circonstances. On en écoute de plus en plus et Franceinfo étoffe son offre. Comment et pourquoi, on va répondre à ces questions avec Emmanuelle Daviet, qui reçoit Lucas Menget directeur du numérique à Franceinfo.

Emmanuelle Daviet : Le catalogue des podcasts de Franceinfo s’enrichit et bien sûr tous les publics souhaitent y avoir accès comme l’indique ce courriel : « Je suis un fidèle auditeur qui podcaste beaucoup d’émissions. Je suis aveugle et utilise un logiciel vocal avec lequel accéder aux podcasts sur votre site relève du parcours du combattant. J’ai voulu m’abonner au podcast « Complorama », et impossible de trouver le lien RSS sur le site de FranceInfo.« 
Quelles solutions peuvent être mises en œuvre afin de faciliter l’écoute des
personnes non-voyantes ou vivant avec une déficience visuelle ?

Lucas Menget : C’est une très bonne question et j’ai une bonne nouvelle à annoncer à cet auditeur. C’est qu’effectivement, il faut que tous les podcasts de Radio France et ceux de Franceinfo qui nous intéressent là soient accessibles à tous les publics de Radio France et particulièrement aux malvoyants et aux aveugles. Radio France vient de signer un accord avec une société qui s’appelle Humanware, une société québécoise, pour rendre tous les podcasts accessibles justement aux personnes aveugles, et malvoyantes grâce à leur lecteur audio qui s’appelle VictorReader. Et tous les podcasts de Radio France vont être petit à petit disponibles, mais très, très rapidement sur cette plateforme pour leur permettre de les écouter. Il y a aussi une autre raison, c’est que Radio France a une politique de distribution de ses podcasts qui fait qu’on veut que les gens les écoutent sur l’application de Radio France. Bien sûr, ils sont distribués sur Spotify, Deezer, sur Apple podcast aussi. Mais le mieux, c’est de s’abonner aux podcasts sur l’appli Radio France, tout simplement. Et là, il y a tous les podcasts d’Info, mais aussi de Culture, d’Inter. Évidemment, toute l’offre est disponible à cet endroit et grâce à cet accord, ils vont être enfin accessibles à tous.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec un autre message d’une auditrice
« Je voudrais m’abonner à « Complorama », mais je ne le trouve pas dans mon application « Castro+ », alors que j’ai pu m’abonner à un autre de vos podcasts : « Le vrai du faux » que j’apprécie. Comment se fait-il que l’un soit disponible et pas l’autre ?

Lucas Menget : D’abord, merci d’apprécier nos podcasts et Le vrai du faux, c’est sympa, mais c’est un peu ce que je disais précédemment. C’est à dire qu’en fait, nos podcasts sont accessibles sur un certain nombre de plateformes qui ont été choisies et négociées avec Radio France, mais avant tout sur l’appli Radio France qui est disponible pour tous sur tous les téléphones sous iOS ou sous Android. Mais par ailleurs, on essaye effectivement d’éviter que tout ça se disperse dans la nature. Ce sont des productions longues, compliquées, extrêmement chères, qui sont éditorialement très travaillées. Et donc, on veut que les gens les écoutent là où on a passé des accords essentiellement Radio France, mais aussi Spotify, Deezer, Apple Podcasts.

Emmanuelle Daviet : Précisément Lucas Menget, ces questions d’auditeurs sont l’occasion d’évoquer votre politique éditoriale en matière de podcasts. Pourquoi Franceinfo qui traite de l’actualité chaude s’est lancée dans la production de podcast dont l’un des principes est l’écoute décalée par rapport à l’information immédiate ?

Lucas Menget : Alors oui, c’est là aussi une bonne question. Pendant longtemps, Franceinfo ne faisait pas de podcast. En fait, podcastait l’antenne, c’est à dire qu’il y avait énormément de contenu de l’antenne, y compris des journaux ou des émissions qui étaient podcastées. Et puis, on s’est rendu compte qu’il y avait un public qu’on cherche à toucher, à informer, qui n’écoute que des podcasts et qui n’écoute plus de radio linéaire, comme on dit dans notre jargon, c’est à dire la radio classique sur le poste de radio ou ailleurs. On a créé des podcasts qui s’inscrivent dans ce flux de l’information, c’est à dire que nos podcasts sont toujours sur l’actualité des podcasts qui traitent de l’information de la semaine qui vient de se passer, de la journée qui vient de se passer. Il y a un tout petit peu de recul, il n’y a pas tant de recul que ça et c’est pour ça qu’on est sur une offre de podcasts qui est vraiment liée à l’information. Vous avez évoqué Complorama sur le complotisme et « Élysée la bataille ». Y avait eu la bataille de la municipale de Paris à la bataille de Paris, qui avait rencontré un grand succès. Là on fait, « la bataille de l’Elysée ». Il a « salut l’info » pour les jeunes qui marche très, très bien. Une information à destination des jeunes. Il y a évidemment tous les flash échos qu’on distribue en podcast et les fils d’informations, ce qu’on appelle le Fil info. Vous connaissez ça par cœur, Jules ? Tous les flashs d’infos qu’on fait à longueur de journée. Et puis, on va encore enrichir notre offre avec des offres plus spécifiques. Et par exemple, je suis très heureux d’annoncer que Jules De Kiss va justement faire un podcast qui va apparaître dans les semaines qui viennent sur toutes nos plateformes. Un podcast consacré au E-sport. C’est un phénomène, on ne va pas rentrer dans les détails, Jules vous l’expliquera en temps utile et ça va être un podcast formidable sur toutes ces disciplines des E-sports, mais traité sous l’angle de l’information toujours. Nos podcasts sont des podcasts d’information.