Deux attentats en une semaine ont terriblement marqué les esprits : la fusillade d’Orlando et ses 49 morts, le couple de policiers assassiné à Magnanville. De nombreux auditeurs ont écrit pour réagir ou demander des explications. Pour leur répondre, Grégory Philipps, directeur-adjoint de la rédaction de France Info est au micro de Bruno Denaes, médiateur des antennes.
La dimension homophobe des attentats d’Orlando éludée par France Info ?
« Cette tuerie dont la dimension homophobe est incontestable n’a nullement été présentée sous cette dimension, mais comme un « simple » attentat. Le mot d’homophobie n’a jamais ou quasiment jamais été exprimé ». Non, l’information sur la nature du club a bien été donnée sur France Info dès les premières minutes. Des reporteurs ont également été envoyés dans des communautés LGBT à Paris.
Une réactivité importante
La décision de mobiliser des envoyés spéciaux pour couvrir cet attentat a été immédiate. Frédéric Carbonne, envoyé spécial permanent aux Etats-Unis, décide de se rendre sur place très rapidement, puis 2 envoyés spéciaux partent de Paris, accompagnés d’un technicien.
Magnanville, nouvel événement…
Lundi soir, un nouvel acte terroriste, cette fois en France, contre un couple de policiers. Vers 22h30, on apprend qu’un commandant de police a été poignardé devant chez lui. La nature de l’acte n’est à cette heure toujours pas connue; le rédacteur en chef présent à France Info envoie tout de même un reporteur pour en savoir plus.
Le lien avec la police et le ministère de l’Intérieur est devenu « naturel » depuis les attentats de janvier 2015. Il permet d’éviter de mettre en danger des otages, ainsi que les forces de l’ordre, en informant clairement les médias. Des informations peuvent être « retenues » le temps d’une opération.
Hiérarchie de l’information : les manifestations ou l’attentat à la une ?
L’attentat de Magnanville s’est déroulé le lundi soir; beaucoup d’auditeurs le découvrent le mardi matin, jour des grandes manifestations prévues contre la loi Travail. L’ouverture des journaux du matin se fait donc avec l’attentat, les manifestations qui débutaient à 14 heures l’après-midi viennent ensuite. Le reproche de certains auditeurs d’avoir privilégié la tuerie de Magnanville n’est pas recevable dans une logique journalistique de hiérarchie événementielle.