« Évidemment, hier, pas un mot sur la grève du lendemain que vous ne deviez sans doute pas ignorer ! ». « Vous ne prenez même pas la peine de prévenir les auditeurs des émissions supprimées le lendemain ». Plusieurs d’entre vous nous ont fait part de leur mécontentement à la suite des mouvements de grève de la semaine dernière et de celui de ce mardi. « C’est un manque d’égards pour vos auditeurs ». Évidemment non… Explications.
Le radio-réveil se met en marche et, au lieu d’apprendre les premières informations de la journée, c’est de la musique qui vous parvient aux oreilles. Vous vous dites peut-être comme plusieurs auditeurs nous l’ont écrit : « Les bonnes habitudes reprennent : voici une énième grève ». Il est sûr que ne pas avoir les infos du matin ou ne pas pouvoir suivre son émission préférée est très frustrant. Le droit de grève existe, les préavis de grève sont correctement déposés, alors pourquoi ne pas prévenir les auditeurs ?
Impossible d’anticiper
La réponse est simple : c’est impossible. Même si les préavis de grève sont forcément connus, il est impossible de prévoir le suivi d’un mouvement. Les grévistes sont tenus de se faire connaitre à leur prise de service. Donc, la veille, les chaines ne savent pas si, par exemple, le technicien ou le journaliste de la tranche de 6 heures sera gréviste. Et si le mouvement sera peu, pas ou très suivi…
« Une nouvelle fois, France Culture est en grève. Je sais qu’il y a un mouvement national, mais pourquoi l’antenne de France Inter est-elle ouverte ? ». Vous êtes nombreux à vous étonner de cette différence de perturbation. De même, lorsque, la semaine dernière, sur une même antenne comme France Inter, certaines émissions étaient diffusées, et pas d’autres. Cette situation est uniquement liée au personnel gréviste. Si le technicien qui assure les émissions de 9h à midi n’est pas en grève, elles seront à l’antenne sans souci, mais si celui de l’émission de 14h suit le mouvement, elle ne sera pas diffusée. Ce qui donne dans ce cas des antennes « mitées » avec une programmation sans continuité.
Un seul gréviste peut bloquer une émission
« Combien de grévistes bloquent l’écoute de 6 millions d’auditeurs ? ». Question notamment posée par plusieurs d’entre vous lors de la grève de jeudi et vendredi derniers lancée autour du cas de quatre techniciens. Une grève très catégorielle et peu suivie peut avoir un lourd impact sur nos antennes. Journalistes et producteurs n’étaient pas en grève, mais il suffisait que le technicien de l’émission ou du journal le soit, pour que la diffusion soit bloquée.
Bruno DENAES.