Les auditeurs nous ont écrit à la suite d’une information donnée par France Inter : Dominique Pelicot, condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir violé, drogué et livré son ex-épouse, Gisèle Pelicot, à des inconnus pendant une décennie, cherche un éditeur pour publier un livre écrit en prison. Il s’agit d’un texte intitulé : « Les confessions de Dominique Pelicot écrites depuis sa cellule ».
J’ai été choquée et déçue ce matin dans le journal de 7h, par votre choix éditorial : votre journaliste a présenté en 2e sujet du journal, donc un sujet important “Les confessions de Dominique Pelicot” enfermé pour “avoir livré sa femme à des dizaines d’hommes”. La formule de ce lancement est pour le moins malheureuse, surtout trois jours après le 25 novembre, journée dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Il me semble d’ailleurs avoir entendu sur votre antenne Bruno Solo qui participe à une campagne de prévention visant à expliquer que minimiser les actes violents et criminels en ayant recours à des euphémismes, voire ici à une objectification, est déjà la première forme de violence subie par les femmes. De plus, la mise en avant de ce sujet frise le sensationnalisme, et c’est bien décevant. ‘Stratégie ou exutoire ?’ La journaliste entre dans le détail et nous entendons l’avocate, à deux reprises, nous apprendre qu’il écrit des poèmes, elle cherche à faire comprendre sa démarche : “c’est pour s’évader de ce carcan carcéral” et, big buzz : “c’est une information France Inter”. Mais il n’a même pas d’éditeur, pourquoi en parler autant ? La perspective de ses deux autres procès pour viol et meurtre l’a peut-être convaincu d’entreprendre cette démarche. Là, une petite dose de subjectivité ne fait pas de mal. Bravo ! Seulement à la toute fin du reportage apprend-on que Gisèle Pelicot va faire paraître un livre en février (elle a trouvé un éditeur, elle) : bon, deux phrases suffisent à l’évoquer, pas d’interview, pas de spéculation sur sa démarche ! En conclusion, on sent que les journalistes progressent réellement en faisant part de ces deux informations puisque la première bénéficie d’un traitement nettement plus approfondi. Quelle honte ! Vraiment, je n’en reviens pas !
Colère ce matin en attendant que vous ouvrez le journal de 7h du matin sur le fait que ce “monstre” de M. Pelicot écrit des poèmes et des romans et cherche un éditeur !!! Quel est le bien commun à parler de cela ?? Marre que vous consacriez autant de temps à tous ces criminels… Allez… Faites la somme du temps parlé en 2025 sur ces “types” : Pelicot, Jubilar, Le Scouarnec, etc.
Vous ne cessez d’en parler !! C’est faire trop d’honneur à ces criminels.
Je ne veux pas que l’argent public serve à mettre en avant ces criminels … ! C’est les banaliser !! Vous y contribuez… Pourquoi ? Pour faire du buzz ? Et en plus, nous réveiller à 7h avec ces informations déprimantes. A la place, mettez en avant des personnes positives, qui contribuent au bien commun, qui mérite la reconnaissance de tous… qui donnent le bon exemple… Aujourd’hui, le journalisme est beaucoup du copier/coller entre les chaines d’infos… France Inter ouvre la voie éditoriale pour le reste de la journée… Allez, c’est parti, on va avoir droit aux poèmes de Pelicot toute la journée !
Je n’écris pas souvent à Franceinfo et c’est malheureusement souvent pour une critique. La raison en est que je trouve en général que le traitement de l’information est de bonne qualité. J’adresserais donc en préalable mes remerciements aux équipes de la chaîne pour sa persévérance et mes encouragements pour qu’elle poursuive dans cette voie.
L’objet de ce message est l’article de ce jour intitulé « Dominique Pelicot cherche un éditeur pour un livre écrit en prison ». Je souhaiterais attirer votre attention sur le fait que les criminels – ce monsieur a été condamné pour crime – bénéficient d’une publicité conséquente lors de leur procès et de la médiatisation de leurs actes. Par cet article, Franceinfo est-elle consciente de faire de la publicité à ce monsieur ? Attribuer à ce monsieur des talents de poète, compte tenu de la haute image de cette profession en France, ne fait, me semble-t-il, qu’attiser la fascination pour la personnalité du criminel, au détriment de l’aspect systémique et sociologique de ses actes. Pour le dire de manière simplifiée : ce n’est (probablement) pas parce qu’il serait un poète torturé que ce monsieur a commis un crime, mais plutôt (probablement) parce qu’il vit dans une culture patriarcale et parce que son entourage, voire la société-même, entretiennent le fantasme de tels actes au lieu de les condamner moralement.
Pour finir, je reconnais qu’il est difficile de trouver un éditeur en cette période. Pourriez-vous m’expliquer l’intérêt qu’il y aurait à ce que le public sache que ce monsieur, citoyen tristement assez commun, cherche un éditeur ? L’objectif de la rédaction est-il de l’aider à en trouver un ?
Ne pensez-vous pas que nombre d’autres poètes en herbe en recherche d’un éditeur auraient pu être mis en avant ?
Je vous remercie pour la considération que vous porterez à mon point de vue.
La douloureuse affaire Pelicot a fait la Une de tous les journaux pendant des semaines et des semaines.
Le jugement est rendu, le coupable condamné et j’entends encore ce matin sur le journal de France Inter, parler des mémoires du coupable… C’est assez ! Ça devient du voyeurisme ! Indigne d’une radio publique. Cela ne m’empêche pas d’aimer cette radio.
Je zappe beaucoup tous les matins, depuis 5h, entre France Culture, France Inter et Franceinfo.
Je ne sais plus dans laquelle de ces chaines j’ai entendu cette info de la plus haute importance : “Dominique Pelicot écrit ses mémoires en prison.”
Quand serons-nous débarrassés de ces infos sur cette affaire ? Depuis plus d’un an, les médias, des livres, des films, des docus. Pitié. Je suis excédée et prête à abandonner Radio France que j’écoute depuis de longues années.