Ecole à la maison : de nombreuses défaillances dans les dispositifs d’enseignement à distance en raison de serveurs numériques inaccessibles ou défaillants. Réactions d’auditeurs, parents et personnels de l’éducation national :
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Je suis personnel de direction d’un collège. Je vous contacte pour vous faire part de notre frustration et de notre exaspération du moment.
Mettre en œuvre une continuité pédagogique avec les outils qui sont mis à notre disposition n’est tout simplement pas possible depuis deux jours. Aujourd’hui encore les classes virtuelles, les environnements numériques de travail sont saturés, inutilisables, tant par les élèves que par les enseignants. Nous avions pourtant préparé les cours en distanciel, les programmations, les contenus… Bref nous étions prêts. Nous avions prévenu nos classes de cette organisation, et depuis deux jours, nous ne parvenons pas à mettre en liaison les élèves et leurs professeurs. La situation est déplorable, navrante, je la condamne et la déplore.
Ce qui est encore plus rageant, ce sont les mensonges de nos dirigeants qui évoquent les cyberattaques, des problèmes de data Center. En réalité il n’en est rien : la situation n’a pas été anticipée !
Il ne s’agit pas d’une revendication syndicale mais juste le témoignage d’un personnel de direction désabusé par cette situation.
J’espère vivement que nous pourrons, dès demain, reprendre notre programmation. Malheureusement, le mal est fait et nous avons encore perdu la confiance des usagers de l’école.
Ce mardi 6 avril 2021, les outils numériques institutionnels de l’éducation nationale ont quasiment tous planté. Jean-Michel Blanquer a désigné des coupables : OVH (le PDG a d’ailleurs réfuté dans la journée) et des hackers pour la plateforme « ma classe à la maison » du CNED.
Vous avez relayé ses propos toute la journée sur les antennes.Jean-Michel Blanquer avait pointé également des hackers en mars 2020…Or il est évident, d’une part que rien n’a été préparé et que les services numériques ne supportent pas la charge, et d’autre part que l’hypothèse des hackers est évidemment farfelue et permet de botter en touche.
Pourquoi les rédactions de Radio France, France Info, France Inter, relaient-elles les propos de Blanquer sans faire un travail journalistique de vérification et de recherche de crédibilité dans les propos du ministre ?
J’aurais voulu savoir si vous alliez consacrer une émission aux dysfonctionnements qui ont eu lieu sur la plateforme du CNED “Ma classe à la maison”. Je suis enseignante et mère de deux enfants. J’avais trois cours en visioconférence prévus aujourd’hui et aucun n’a pu avoir lieu car le serveur du CNED était saturé. Monsieur Blanquer demande à juste titre à la communauté éducative d’assurer la continuité pédagogique mais ne nous en donne pas les moyens. Je suis par ailleurs outrée par les propos qu’il a tenu sur, je le cite, » une opération malveillante apparemment venue de l’étranger ». Se dédouaner de toutes responsabilités politiques de la sorte, en avançant un argument digne des pires théories du complot, me semble inepte, mensonger et dangereux.
Ahurissant et désespérant ce qui s’est passé ce matin… c’est comme si on était juste un an en arrière. La plupart des profs ont passé le week-end de Pâques à écrire à leurs élèves, à mettre les cours en mode pédagogie en distanciel et le Ministère lui n’a rien fait.
Et ce matin, toute connexion à l’espace numérique des classes ou tout accès aux classes virtuelles ont été impossibles. Mon proviseur m’a dit, “non, vous ne pouvez pas utiliser Discord ou Zoom, à cause de la RGPD”. Trop drôle, dans le privé et même au gouvernement tout le monde utilise ces plateformes faciles d’utilisation et qui ne buggent jamais.
Non, nous on doit utiliser un outil peu fonctionnel et dont la capacité est insuffisante.
Là, je suis à bout, cela fait un an qu’on nous prend pour des imbéciles.
On a reçu 150 euros pour nous équiper, nous devons nous payer tout notre matériel, et il n’y a aucune indemnité internet comme c’est le cas dans le privé.
Ras-le-bol d’être la 5ème roue du carrosse !
Prof de lycée professionnel en télétravail je voudrais témoigner du fait que la plateforme ENT ne fonctionne toujours pas correctement ce matin, 7 avril, contrairement à ce que j’entends ce matin sur vos ondes.
Enseignante dans l’académie orléans Tours, je vous confirme que l’ENT de l’académie ne fonctionne pas ce 7 avril…
Je fais suite à votre reportage de ce matin sur les problèmes rencontrés dans l’accès à la plateforme du CNED et aux ENT des établissements scolaires. Le fond, comme la forme, ne m’ont pas convaincue. Vos journalistes n’ont fait que relayer la parole de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale (ce qui est normal dans ce type de situation), et surtout n’ont interrogé qu’un prestataire, un hébergeur d’ENT (ce qui l’est moins). Aucun contrepoint à la parole de ce dernier n’a été proposé. Je ne suis pas journaliste, et je ne prétends pas donner des leçons, mais ce dernier point me semble peu professionnel. Le ministre affirme depuis six mois que « nous sommes prêts ». Le fiasco d’hier montre, comme le craignaient les enseignants depuis des mois, que ce n’était sans doute pas le cas. Il ne s’agit pas de pointer des responsabilités – chacun(e) fait sans doute au mieux. Par ailleurs, si les professeur(e)s n’ont pas fait par eux-mêmes/elles-mêmes l’effort de réfléchir à leur pratique, de lire sur le sujet, de se former (via certes des ateliers en ligne proposés par l’Education Nationale, dont le réseau Canopé, mais qui étaient peu mis en avant), ils et elles n’ont guère été davantage préparé à cette nouvelle école à distance qu’en mars dernier par leurs autorités de tutelle. Quant aux propos de la représentante de l’hébergeur d’ENT, il me semble qu’il aurait été bienvenu de la contrebalancer par celle d’un(e) enseignant(e) (ou un autre acteur de l’éducation nationale) puisqu’il est clair que dans ce type de situation, celle-ci cherche à défendre un système qui s’est montré défaillant. Cela me semble d’autant plus nécessaire qu’elle a semblé attaquer, certes indirectement mais tout de même, le professionnalisme des professeur(e)s. Je me permets de vous rappeler que : – Leur institution elle-meme a demandé aux enseignants d’utiliser exclusivement les Environnements Numériques de Travail pour communiquer avec les élèves, et notamment d’utiliser le cahier de textes (Pronote par exemple) pour indiquer le planning des jours à venir. – La fermeture des établissements scolaire a été annoncée mercredi soir pour vendredi. Les enseignants ont eu cours en journée jeudi et vendredi. Un cours « à distance » ne se fait pas comme un cours « en présence » : cela demande de repenser ses supports, son organisation, … Ceux parmi eux qui ont essayé de faire en sorte que les élèves puissent partir avec les documents n’ont pas beaucoup dormi. – Par ailleurs, la plupart des établissements (du moins les lycées) sont à 50% de « cours en présence » : les enseignants qui ont couru après leurs élèves vendredi pour leur remettre les supports papiers nécessaires ont largement fait les 10 000 pas par jour recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé. Il ne s’agit pas ici de tomber dans le côté victimaire : beaucoup d’enseignant aiment leur métier, transmettre des savoirs, mais aussi accompagner leurs élèves. A situation exceptionnelle, engagement conséquent. Ils ont bricolé hier avec un fatalisme amusé, qui a pu être cocasse pour les élèves. Ils essaieront de faire le mieux possible le nécessaire, malgré les dysfonctionnements, pour que tout se passe pour le mieux. Mais il serait souhaitable que les médias, et notamment France culture, qui est un média de qualité, soient vigilant dans ces reportages. Car si les enseignants sont loin d’être les plus à plaindre dans cette crise, ils et elles sont aussi un peu fatigué(e)s, après une année compliquée.
Alors même que le président de la République nous annonçait mercredi dernier que l’éducation de nos enfants était une priorité, aujourd’hui, les outils numériques permettant de suivre les cours à distance ont tous dysfonctionné. J’aimerais savoir si ce sujet va être abordé.
FRANCEINFO :
École à distance : cette semaine est « un fiasco » qui a « entraîné beaucoup de démotivation », d’après le syndicat SNPDEN : https://www.francetvinfo.fr/societe/education/ecole-a-distance-cette-semaine-est-un-fiasco-qui-a-entraine-beaucoup-de-demotivation-d-apres-le-syndicat-snpden_4365355.html
Covid-19 : trois questions sur les bugs dans l’enseignement à distance : https://www.francetvinfo.fr/societe/education/covid-19-trois-questions-sur-les-bugs-dans-l-enseignement-a-distance_4362589.html
FRANCE INTER :
Bugs et « attaques informatiques » : une première journée compliquée pour l’école à la maison : https://www.franceinter.fr/education/bugs-et-attaques-informatiques-une-premiere-journee-compliquee-pour-l-ecole-a-la-maison
Ecole à distance : le retour des bugs dans le 13/14 : https://www.franceinter.fr/emissions/le-13-14/le-13-14-06-avril-2021
Journal de 18h du 6 avril : Plantage à l’école à distance : https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-18h/le-journal-de-18h-06-avril-2021
Journal de 19h du 6 avril : https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-19h/le-journal-de-19h-06-avril-2021
FRANCE CULTURE
De nouveau des couacs dans cette deuxième journée d’école à la maison dans le journal de 12h30 : https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-12h30/journal-de-12h30-du-mercredi-07-avril-2021
Cours à distance paralysés, à qui la faute ? à des serveurs surchargés et / ou à des cyberattaques venues de l’étranger ? Dans le journal de 7h du 7 avril : https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-7-h/journal-de-7h-du-mercredi-07-avril-2021
FRANCE BLEU :
L’école à distance perturbée : le travail se poursuit pour que la « fluidité soit pleinement rétablie » mercredi : https://www.francebleu.fr/infos/education/ecole-a-la-maison-le-site-du-cned-victime-d-une-attaque-informatique-plusieurs-ent-inacessibles-1617702353
Bugs pour suivre les cours à distance : « Même pour trois jours, on n’y arrive pas » : https://www.francebleu.fr/infos/education/bugs-pour-suivre-les-cours-a-distance-meme-pour-trois-jours-n-y-arrive-pas-1617720066