Pouvez-vous nous éclairer sur les modalités de la grève à Radio France ? »
Des questions d’auditeurs à retrouver ici >>>
Les soutiens et les oppositions au mouvement de grève >>>

L’incompréhension des auditeurs

Le soutien des auditeurs

En préambule, rappelons que la grève est un droit garanti par la Constitution que chaque salarié est libre d’exercer, qu’il soit syndiqué ou non, dès lors qu’un préavis a été déposé par un syndicat représentatif. Il est donc un moyen d’expression légitime à condition qu’il s’exprime de manière à la fois conforme au droit et respectueuse de tous : les salariés grévistes dont le droit de grève doit être respecté, les salariés non-grévistes dont le travail doit être respecté, nos auditeurs dont l’attente légitime d’une continuité de notre service public doit être respectée.

Voici les modalités d’application du droit de grève qui permettent d’assurer le respect des droits de tous et de veiller à ce que les perturbations du service que nous apportons aux Français reflètent de manière proportionnée l’ampleur des mouvements sociaux dans l’entreprise.

En voici les grands principes :

Une émission peut être diffusée même quand l’équipe n’est pas au complet.

  • Le contenu habituel de l’antenne peut être adapté pour fournir aux auditeurs un programme dégradé mais cohérent avec la vocation et les priorités de l’antenne.
  • L’affectation des moyens de production peut être adaptée en fonction des priorités de chaque chaîne, par exemple pour les concerts et les émissions en public.

Un son ou un programme enregistré préalablement à la grève peuvent être diffusés, dans la mesure où ils n’impliquent pas un producteur ou un journaliste gréviste.
Il peut être demandé que les productions annulées pour cause de grève soient rattrapées à la reprise du travail.
Dans ce cadre, Radio France tient les auditeurs informés des appels à la grève, par messages enregistrés indiquant le nombre d’organisations syndicales concernées, et par l’intermédiaire de nos voix d’antennes au fil de la journée en précisant le cas échéant la catégorie de personnel concernée.

« Depuis quelques jours maintenant, sur France Inter comme sur France Culture et France Musique, on entend régulièrement parler d’une « organisation syndicale représentative ».
Je me pose alors la question de savoir quelle est cette mystérieuse organisation, un syndicat, un groupe de syndicats, et surtout je me demande ce que recouvre l’adjectif « représentative »: 5%, 10% ?
Si l’on en croit les taux de syndicalisation moyens en France, le pourcentage ne doit pas être très élevé, peut-être même trop peu pour s’arroger le droit de bloquer l’antenne au nom de la majorité.
Et en plus, votre message sur les antennes ne donne aucune explication. »

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Sont considérées comme « représentatives » des salariés dans une entreprise, au regard de la loi, les organisations syndicales qui font plus de 10% des voix au premier tour des élections des Comités Sociaux d’Entreprise (CSE qui ont remplacé les ex-CE depuis les ordonnances Macron sur le code du travail).
Cette représentativité leur donne des moyens juridiques (droit de négocier et de signer des accords, de déposer des préavis de grève…) et matériels (délégués syndicaux, heures de délégations, etc.) également définis par la loi.
Ça c’est la loi, ça peut se discuter mais c’est aux députés et sénateurs qu’il faut s’adresser pour ça, pas à Radio France ou aux syndicats.

Quant au messages de grève diffusé à l’antenne, les syndicats déplorent son caractère trop laconique qui n’informe pas correctement les auditeurs sur la grève. Ce message est théoriquement négocié à chaque dépôt de préavis de grève (qui donne obligatoirement lieu à une réunion de négociation préalable, pour discuter au moins des modalités de grève, si ce n’est le fond du préavis). En l’occurrence, la CGT aurait pu être citée au lieu de s’en tenir à « une organisation syndicale représentative ». Les syndicats demandent également systématiquement que le motif de la grève soit mentionné mais arrivent rarement à se mettre d’accord sur la formulation quand le conflit concerne Radio France ; ils parviennent parfois à obtenir une phrase de motif lorsqu’il s’agit d’un mot d’ordre national.

Dès l’instant où au moins un syndicat représentatif dépose un préavis, l’ensemble des salariés, qu’ils soient syndiqués ou non, peuvent exercer leur droit de grève. Un préavis peut ne concerner qu’un champ défini (un service, une chaîne, les journalistes, etc.) ou l’ensemble des salariés de l’entreprise, ce qui est le cas des préavis déposés ces dernières semaines, nous sommes dans le cadre d’un mouvement plus vaste concernant tout Radio France et sur le mot d’ordre de la préservation des emplois.

« La grève va-t-elle se poursuivre à Radio France ? »

Un regain de mobilisation est attendu pour le mardi 17, jour de mobilisation interprofessionnel contre la réforme des retraites, trois syndicats de la radio ont déposé des préavis.

Chaque jour vous pouvez retrouver le taux de grévistes sur le site de la médiatrice.