Pour se détendre, passer le temps ou se changer les idées, rien de tel qu’un film ou qu’une bonne série direz-vous? Oui pourquoi pas… mais à proposer avec des pincettes s’il s’agit d’évoquer des plateformes payantes. Depuis le début du confinement, des auditeurs s’insurgent de la promotion régulière de Netflix ou autres plateformes sur Franceinfo ou France Inter, nous l’avons d’ailleurs déjà évoqué dans cette Lettre. Aujourd’hui Yann Chouquet, directeur des programmes de France Inter répond aux remarques des auditeurs.

Bonjour, 
Vos questions nous obligent à nous remettre en question et nous vous remercions. 
Les plateformes bousculent l’offre et la promotion de l’offre, nous nous posons les mêmes questions que vous. 
Nous sommes particulièrement vigilants à respecter une juste répartition entre l’offre des plateformes étrangères et celles des chaines françaises privées et publiques. Aussi il y a « le froid » et « le ressenti du froid » vous remarquez plus particulièrement les noms des plateformes étrangères car ce sont de nouveaux acteurs sur le marché et tout ce qui est « nouveau » est plus remarquable.  Enfin nous ne recevons aucune contrepartie pour cette promotion.
Mais vous n’avez pas tort et je demanderai à ce que les œuvres soient citées à l’antenne et pour information seulement et donc dans une moindre mesure le nom des plateformes qui les diffusent. Merci pour l’intérêt que vous portez à nos programmes. 

Yann Chouquet, directeur des programmes de France Inter 

Le grand festival publicitaire pour NETFLIX continue sur France Inter : ce matin longue publicité pour un documentaire sur cette plateforme, on ne peut plus parler d’information, ou de promotion mais clairement de PUBLICITE, rémunérée ? 
N’oublions pas ceci : « Prix de Netflix Standard : 11,99 euros par mois, vous pouvez être connecté à votre compte Netflix simultanément sur deux écrans. Vous bénéficiez également de la haute-définition. Prix de Netflix Premium : 15,99 euros par mois, vous avez droit à quatre écrans simultanés et des programmes en ultra-haute définition » 
Cette façon de s’adresser à une catégorie d’auditeurs potentiels pose question. 
Pour écouter France Inter il faut : être abonné à NETFLIX, CANAL PLUS, et bien sûr être équipé d’un matériel informatique et d’une imprimante. 
Et celles et ceux qui ne font pas partie de ces heureux élus : » Vous n’êtes pas branchés, circulez il n’y a rien à voir » 

Confinée avec mon fils de 25 ans je lui demande s’il peut me passer ses codes Netflix pour regarder une série dont j’ai entendu parlé sur France Inter deux fois depuis ce matin. Il s’agit de « Unorthodox » dont votre journaliste a vanté les mérites ainsi qu’un chroniqueur. Mon fils sourit et me dit : « Tu penses qu’ils sont bien payés les journalistes pour faire ce genre promo » ? »Je m’offusque : « Mais de quelle promo parles-tu ? Leur boulot est de donner leur avis, de faire partager leur enthousiasme et en cette période c’est précieux ». S’en suit un long débat et finalement voulant éviter les tensions en cette période étrange où je me retrouve à passer de longues semaines seule avec mon fils adulte qui, normalement, ne vit plus avec moi depuis des années, je lui dis que je vais directement vous demander. Donc voilà : est-ce que France Inter tire profit d’un avis positif donné sur une série ? Est- ce que Netflix qui produit cette série « Unorthodox » paye des dividendes (ou offre des cadeaux ou d’autres avantages) à ma radio préférée ? Merci pour votre réponse (j’espère bien clouer le bec à ce jeune adulte critique et sur de lui qu’est mon fils !).

J’écoute France Inter chaque matin, pour l’assemblage proposé d’informations, de témoignages, d’humour. Je salue l’orientation écologique qui semble être prise, tout en gardant mes facultés critiques, vis à vis de certains chroniqueurs et de certaines publicités. Ce que je ne comprends pas, et supporte de moins en moins, c’est la complaisance apparente pour les plateformes américaines diffusant des séries, Netflix au premier rang, OCS, etc. Encore ce matin, un journaliste et un chroniqueur ont vanté longuement la même série sur Netflix. Une chronique notamment est d’ailleurs très souvent consacrée aux productions de ces plateformes, encensés avec un ton gourmand et enthousiaste par le présentateur. S’agissant de diffuseurs par abonnement, nous ne sommes pas dans le même cas que dans la critique de films ou d’émissions TV en accès ouvert à tous. France Inter, ou ses présentateurs, sans le dire, sont-ils liés par contrat publicitaire avec ces sociétés ? Est-ce son rôle, ou leur rôle à titre personnel, de promouvoir à ce point des productions d’origine, commerciale et civilisationnelle, américaine, forcément au détriment d’équivalents français, européens ou d’autre origines ? N’est-ce pas une pente facile pour les présentateurs et les auditeurs de contribuer à renforcer ainsi l’attractivité et l’emprise d’opérateurs hyper-dominants déjà, dont le modèle économique, social et fiscal est « contestable » (même chose pour Amazon dont le nom est cité avec la même complaisance dès qu’il est question d’e-commerce, ou Google dès qu’il est question de moteur de recherche, etc. sans distance critique). Bref, France Inter ne tourne-t-elle pas peu à peu à America-Inter ?

Chaque jour sur France Inter nous avons le droit à de longues promotions pour NETFLIX. En rire ou en pleurer, une radio de service public s’adresse à des catégories bien précises d’auditeurs : les abonnés à des chaînes privées, payantes. Ces « réclames » devraient être précédées du message « attention ce qui va suivre ne s’adresse pas à l’ensemble des auditeurs ». 
Quelle haute et subtile idée des missions de service public, mais probablement que pour les auteurs de ces publicités « service public » est un gros mot ! 

Ce matin, longue promotion dans une chronique pour une série diffusée sur la plateforme NETFLIX. La publicité se termine par ces mots particulièrement stupides : « allez faire un tour sur la plateforme NETFLIX ». Publicité rémunérée ? Contrat avec Netflix ? Partenariat ?
On peut se poser sérieusement la question si ces journalistes, chroniqueurs savent encore ce que les mots service public veulent dire, quand ils font le choix d’imposer leurs goûts personnels et leurs priorités financières : s’abonner à Netflix. Ou alors ils devraient dire : « attention ces propos ne s’adressent qu’à une catégorie d’auditeurs, les autres allez voir ailleurs »
Cela montre une déconnexion avec ce que vivent tellement de gens dans le pays : par exemple juste avant un très bon reportage sur la situation dramatique dans les quartiers populaires où certains n’ont plus de quoi manger.
Peu après nous avons eu droit à la longue promotion d’une série OCS.
Le service public, particulièrement dans cette période difficile, devrait rassembler et non exclure en faisant le choix de ne s’adresser qu’au petit cercle des abonnés d’une plateforme privée.

Je vous écoute régulièrement et apprécie vos approches mais votre proposition de regarder un film sur la plateforme Amazon prime vidéo, me gêne terriblement alors que ce mastodonte, fait beaucoup de tort aux libraires, à ses salariés, n’est pas vraiment clair (et je suis gentille) fiscalement et a attendu d’être obligé par les autorités françaises pour protéger comme il se doit ses salariés et je pourrais continuer la liste… Merci de profiter de cette période de réflexion pour promouvoir des plateformes qui sont honnêtes. 

Sur vos ondes vous n’arrêtez pas de nous vendre Netflix, Amazon Prime… la culture accessible à tous mais avec un portefeuille !!! De plus à juste titre vous incitez à aller dans les librairies et après pub gratuite pour Amazon !!! Quels sont vos intérêts de parler de ces plates-formes américaines qui plus est ?  Elles ne paient leurs impôts et ne respectent pas la loi du travail. Alors oui au service public mais au vrai…

Un petit mot pour vous dire que je suis écœurée de vous entendre faire de la pub pour Amazon et Netflix, là à l’instant, avec vos recommandations. Ne peut-on s’en passer ? N’avez vous qu’eux à mettre en avant ? 

Je suis en plus en plus choquée par les conseils de série TV par vos chroniqueurs. « Tales from the loop » sur Amazon Prime. Bravo avec ce type de message, continuez de conseiller aux auditeurs ce genre de site, je ne sais pas comment France Inter peut perdre son éthique. Si un jour cette radio est privatisée,  j’espère que vous aurez conscience d’avoir participé à la casse du service public. Il ne faudra pas vous étonner que vous ne serez plus soutenu par vos auditeurs. J’ai un certain nombre de connaissances qui ne souhaitent plus vous écouter. 

Votre chroniqueur pourrait-il cesser de faire de la publicité pour AMAZON PRIME quasiment chaque matin ? C’est franchement insupportable, d’autant plus en ce moment où les méfaits de cette entreprise font la une des médias mainstream les plus consensuels ? 
J’écoute encore France Inter, par habitude et paresse certainement mais c’est de plus en plus une source de colère et de mécontentement. 

Bonne nouvelle ce matin sur France Inter : un chroniqueur nous conseille un film visible PAR TOUS, sur une chaîne du service public : France 5, il s’agit du film Bullit. 
Et patatras, en fin de chronique il nous annonce qu’à 9h50 dans sa prochaine chronique il nous conseillera une série sur NETFLIX. 
Il faudra bien qu’un jour la direction de France Inter s’explique sur ses liens commerciaux avec cette plateforme, et nous dise pourquoi elle fait le choix, bien que radio de service public, de s’adresser et de privilégier les abonnés de NETFLIX. 

Ça fait au moins 2 fois en quelques jours que vous faites de la pub à l’antenne pour une vidéo d’Amazon Prime, alors qu’il y a des dizaines de sites concurrents ! Honte de servir le business de ces esclavagistes cyniques !

Je viens d’entendre qu’un de vos journalistes/animateur va faire la promo de série diffusée par Prime Amazon! Amazon ne paye pas ses impôts en France, Amazon a été remis en place pour non protection de ses salariés pendant l’épidémie et France-Inter, Radio que l’on peut dire NATIONALE, vous vous permettez d’en faire la promotion!! J’en suis extrêmement choquée

Une fois de plus on vient nous bassiner avec Netflix et Amazon.

Une émission , chaque jour, fait la promotion de séries . 
J’écoute chaque jour, du matin au soir, depuis plus de 40 ans votre radio qui soit dit en passant, est une radio de service public. 
Alors je m’étonne et je suis même agacée qu’on y fasse, quotidiennement, la promotion de chaines privées ou de plateformes privées et payantes comme Netflix. Cela devient de la publicité déguisée dont Netflix n’a pas besoin et qui, peut-être, ne lui coûte rien. 
À côté de cela, la télévision publique peine, est en difficulté et est même menacée de restrictions tant en personnel qu’en moyens. bien sûr, cela a certainement pour effet de détourner de nombreuses personnes de la télévision publique et de payer la taxe audiovisuelle  je ne comprends pas votre position. 
S’il vous plait, laissez le privé faire sa promotion seul, il sait très bien le faire ! 

Information capitale, prioritaire, fondamentale  ce matin dans plusieurs journaux d’information sur France Inter: le chiffre d’affaire de NETFLIX a fait un bon énorme, le nombre des abonnés explose, cela nous est présenté comme une bonne nouvelle. 
Remarquez que France Inter en parle se comprend : en effet sur cette antenne la promotion de NETFLIX est faite dans des chroniques, journaux, émissions à longueur de journée, donc France Inter est pour quelque chose dans ces résultats. Les actionnaires peuvent lui dire merci. 
Question : faire la publicité d’une société privée américaine, payante pour ses clients cela fait-il partie des missions de service public? 
Nous attendons toujours une réponse claire de la direction de France Inter sur cette question. 
Le sujet semble bien peu vous sembler important. 

Pourquoi à toutes heures de la journée vous faites de la pub pour Netflix, des séries à « péages » etc . Conflits d’intérêt….non-respect des « sans dents » qui ne peuvent accéder aux chaines payantes, déconnexion avec les gens qui ne parlent pas anglais….signe : un futur non auditeur de vos ondes. 

Je vous écoute depuis ou là là … ravie que votre émission soit plus longue.
Juste une remarque pourquoi en France on ne communique pas plus sur Arte VOD ?? ils ont un catalogue de qualité aussi payant certes … mais tout comme Netflix etc … n’oublions pas notre culture européenne … merci à vous

Pitié arrêtez cette promotion pour NETFLIX, plateforme payante. Une radio de service public n’a pas vocation à s’adresser et privilégier une catégorie d’auditeurs : les abonnés à NETFLIX.

Je voulais simplement vous dire que j’ai 74 ans, que je n’ai pas netflix (un « e » ou 2 ?), la plupart du temps, je ne comprends donc pas de quoi vous parlez mais je vous trouve tellement drôle que vous êtes ma dragée du samedi soir, je vous adore. Merci

J’écoute régulièrement votre chronique des 80 secondes.
Plusieurs d’entre elles ont été consacrées à des films ou des séries sur Netflix.
Je ne me sentais pas concernée, n’étant pas abonnée à Netflix.
Cependant avec le confinement, j’ai fini par céder à la pression de mes ados.
Je n’ai malheureusement pas noté vos conseils ; je reviens donc vers vous pour vous demander quelques conseils.
Vous pouvez également en faire une chronique si vous voulez en faire profiter d’autres auditeurs.
Par avance, je vous remercie pour votre émission et l’ambiance de votre émission que j’écoute toujours avec plaisir tous les jours.