Dans le 32e Baromètre de la confiance des Français dans les médias réalisé par Kantar pour La Croix, la crédibilité accordée aux différents supports et la perception de l’indépendance des journalistes sont au plus bas. Cependant, l’intérêt pour l’actualité remonte après trois années de baisse.
La crédibilité des médias
La radio, traditionnellement jugée comme le moyen d’information le plus fiable, sort à peine la tête de l’eau (avec 50 % de niveau de confiance, – 6 points sur un an), devant la presse écrite (à 44 %, – 8 points), la télévision (à 38 %, – 10 points), et Internet (à 25 %, comme en 2018).
La confiance envers les médias, qui était remontée l’an dernier, chute un an plus part, particulièrement pour la télévision (à 38%, – 10 points), qui atteint comme pour la radio (à 50%, -6) et la presse écrite (à 44%, – 8) ses plus bas niveaux historiques. Alors qu’Internet demeure fiable par un quart des sondés.
Un intérêt porté à l’actualité en augmentation après plusieurs années d’érosion, mais des médias qui suscitent de plus en plus de défiance : c’est le principal enseignement du 32e Baromètre de la confiance des Français dans les médias, publié par le journal La Croix.
Les médias et les « gilets jaunes »
La crise des Gilets Jaunes n’est pas sans conséquence sur ces chiffres. « Le mouvement des gilets jaunes a eu un effet dévastateur sur la télévision, qui est à son plus bas niveau historique », souligne Carine Marcé, directrice associée à Kantar Public (ex TNS Sofres), notamment auprès des 18-24 ans (28 %) et des employés (29 %), deux catégories globalement très méfiantes.
Paradoxalement, malgré la mauvaise couverture dont ils accusent les médias traditionnels, c’est par eux qu’ils se sont principalement informés à propos des « Gilets jaunes » : 64% via les journaux télévisés des chaînes généralistes, 38% par la radio, 37% par les chaînes d’information en continu. Seul Facebook sort du lot, cité par 26% des sondés, devant la presse quotidienne et les sites Internet d’information, quand YouTube et Twitter sont relégués parmi les moins cités.
En revanche, les critiques et l’agressivité qui ont été portées à l’égard des journalistes trouvent une justification pour 23% des personnes interrogées. 71% estiment qu’elle n’est pas vraiment, voire pas du tout justifiée.
La méfiance envers les médias reste un point commun entre ces deux catégories d’âge : la méfiance envers les médias, même si celle-ci est plus marquée chez les plus jeunes. 64% des 18-24 ans ne font pas confiance aux informations données à la télévision, contre 49% des plus de 65 ans. La méfiance envers Internet se trouve également particulièrement marquée chez ceux qui l’utilisent massivement pour s’informer, puisque 67% des 18-24 ans ne lui accordent que peu voire pas de crédit. 42% des plus âgés n’ont pas d’opinion sur la fiabilité d’Internet, étant donné qu’ils pratiquent beaucoup moins ce média.
L’utilité du métier n’est cependant pas niée. Critiqués voire honnis, les journalistes arrivent en tête des acteurs « qui devraient agir contre la propagation des fake news (ou infox, NDLR) » (à 37 %), devant les organes de contrôle des médias (35 %), les citoyens eux-mêmes (31 %) et le gouvernement (23 %).