La première partie de l’émission “En quête de politique” était un rappel très utile sur l’histoire de l’antijudaïsme / antisémitisme / antisionisme.
Mais pourquoi inviter monsieur Miller, avocat présentable (et utile) de LFI ? Il le fut déjà sur France 2 dans l’émission « Complément d’enquête » sur les affaires douteuses de madame Chikirou. Est-ce pour dédouaner sur l’antisémitisme (dont j’ai voulu longtemps douter) de LFI, de madame Ersilia Soudais (et ses ricanements sur une émission à la gloire des islamistes d’ici et d’ailleurs) , de monsieur David Guiraud (depuis la Tunisie !) voire de madame Panot (souvenons-nous de son tweet l’an passé au moment de la commémoration du 80ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv où elle ne prononçait pas le nom de Juifs) et quelques autres jeunes députés dont l’inculture politique et historique est affligeante ? Pour ces politiciens qui me font honte, Netanyahou est une bénédiction qui leur permet de masquer leur antisémitisme, eux qui n’ont pris aucune distance avec les racines idéologiques du Hamas, la corruption et l’enrichissement scandaleux de leurs leaders pendant que les Palestiniens vivent l’enfer des bombardements israéliens et la dictature de leurs représentants.

Ravie que des otages puissent être libérés et bénéficier de soins ad hoc – que compte faire Israël pour la reconstruction des maisons, infrastructures des gazaouis ? Ce gouvernement a facilité l’autorité du Hamas en sabotant l’autorité palestinienne parce qu’il (Israël) ne voulait pas deux états. J’espère que la communauté internationale sera suffisamment objective pour exiger d’Israël qu’il respecte toutes les résolutions internationales.

Aurélie Trouvé, députée LFI, affirme préférer la notion de crime de guerre à celle d’attaques terroristes afin de poursuivre également le Hamas et le gouvernement d’Israël. Cela ressemble beaucoup à du renvoi dos à dos en relativisant les crimes du Hamas qui sont en réalité des crimes contre l’humanité. Peut-on réellement laisser passer ces sophismes révisionnistes ?

On aimerait la même compassion sur les « conditions de détention difficiles » des habitants de Gaza, ville prison et camp d’extermination à ciel ouvert depuis le 7 octobre : blocus depuis 2008, pas de nourriture, pas d’essence, pas d’eau potable, pas d’électricité, bombardements incessants pendant 50 jours non-stop des hôpitaux, des écoles, des lieux de culte, assassinats ciblés des journalistes, dont l’AFP visé par un obus… les journalistes ça vous parle ? Il en reste combien à Gaza des journalistes ? Les conditions de détention ne sont ni plus ni moins difficiles voir insupportables que celles de tous les habitants de Gaza qui crèvent de faim, de soif, des bombes, des balles des fusils, devoir se terrer comme des rats dans leur terrier.

« Le Hamas a subi beaucoup de pertes” : le Hamas n’a pas été rasé c’est Gaza. Est-ce la norme d’associer une population civile et un groupe armé ? 15000 morts, la trêve est bénéfique à la population palestinienne, à tous ces civils, ces milliers d’enfants orphelins et parents qui ont perdu leurs enfants, on en parle ?
“Victoire militaire” ? Sérieux ? À quel prix ? Victoire militaire dans un territoire occupé, est-ce une victoire ? Est-ce que ce n’est que le Hamas qui joue sur les images ? Sérieux ? Qui veut passer pour la démocratie qui tue sans vergogne de manière indiscriminée, mais dont on dit qu’elle a une armée morale qui agit de manière très contrôlée, actions militaires chirurgicales. Dès qu’on leur pose une question concernant les pertes côté Palestinien, et hop justification : « vous savez depuis le 7 octobre, nous avons subi le plus grand choc depuis l’holocauste avec la perte d’enfants et de femmes et les nombreux otages dont des enfants et des femmes. » Certes c’est affreux évidemment, utiliser cette souffrance pour commettre des atrocités, c’est immoral et affreux, le nier et ne pas en parler c’est affreux. Des milliers de résidences détruites, des milliers de familles qui ont juste disparues, le déplacement de millions de personnes, on en parle ? Les mutilations d’enfants, qui subissent s’ils sont encore vivants des amputations sans anesthésie, on en parle ? L’absence d’eau, d’électricité et de carburant, on en parle ? L’interdiction aux journalistes de rentrer faire un état des lieux ? Le ciblage systématique des journalistes, vos collègues, on en parle ? Les bombes au phosphore ? … le traitement de l’information en France m’attriste terriblement.

Dans l’émission de Marc Weitzmann Signes des temps du 19 novembre, j’ai été particulièrement touché lorsque j’ai entendu Madame Perrine Simon-Nahum Docteure en histoire, directrice de recherches au CNRS et professeure attachée au département de philosophie de l’École normale supérieure parler des “colons israéliens” en ajoutant qu’elle mettait cette expression entre guillemets comme si elle ne reconnaissait pas le phénomène de la colonisation en Cisjordanie puis de reprendre l’expression : « l’armée israélienne est l’armée la plus éthique du monde » et pour justifier ce brevet d’éthique de dire que « l’on ne connait pas beaucoup d’armée qui téléphone aux gens habitant les habitations qu’ils vont bombarder pour les prévenir qu’ils vont bombarder et leur demander de… de… de partir ». Justement la veille au soir dans une période d’insomnie, j’imaginais l’effet que cela pouvait faire d’être réveillé en pleine nuit par un tel coup de fil, de savoir que dans moins d’une heure l’habitation et tout ce qu’elle renferme serait détruite à jamais. Quelle preuve d’humanité, quelle éthique de bombarder des civils et leurs biens, de détruire tout et surtout de prévenir de ce qu’il va leur arriver s’ils n’abandonnent pas tous leurs biens immédiatement. A eux d’ailleurs de prévenir leurs voisins qui eux n’auront pas reçu un tel message et dont la maison sera aussi détruite. Et cette professeure enseigne à l’ENS et lors de l’émission personne ne la contredit. Je trouve cela horrifiant, terrorisant d’entendre cela à France Culture.

Je vous contacte après avoir écouté la Revue presse internationale de France Culture du lundi 27/11, consacrée à la guerre entre Israël et Gaza. Je me suis demandé pourquoi la chroniqueuse précisait que certains médias (Al-Jazeera en l’occurrence) étaient « pro-palestiniens » alors qu’il n’est, je crois, jamais mentionné d’un média qu’il est « pro-israëlien ». Je trouve pertinent de mentionner en amont les biais qu’ont les médias dans la couverture de tel ou tel sujet, mais alors faisons-le de manière impartiale. Par ailleurs, pourquoi parler uniquement des biais des réseaux sociaux tendant à occulter les crimes du Hamas (ce qui est bien évidemment déplorables) alors que les algorithmes agissent ainsi de manière systémique et concernent donc tous les points de vue lors d’un conflit : ne peut-on pas supposer que les algorithmes invisibilisent également les victimes palestiniennes pour certains utilisateurs des réseaux sociaux ?