Question posée dans le « Débat de midi » ce 12 juillet sur France Inter. Des réactions d’auditeurs à lire ici :
Dans le cadre de votre émission, il est nécessaire de rappeler que nos institutions ont énormément évolué notamment avec la modification de la Constitution qui a fait perdre l’ “Esprit de la République”. En effet, l’élection du président de la République suivie de l’élection des députés fait qu’il n’y a pratiquement plus de débat. Une forme d’autoritarisme s’est insinuée doucement avec un Etat régalien et non plus pédagogue … Difficile d’expliquer tout cela en quelques phrases. De fait le maire et son conseil sont sentis comme étant le relais des politiques nationales qu’ils doivent appliquer … sans oublier que de nombreux citoyens sont devenus et/ou deviennent des consommateurs … parfois insatisfaits … et font des amalgames … également sans oublier certains maires et élus qui pratiquent l’électoralisme …
Mais, nombreux sont les élus de bon sens, attachés au service public, compétents, humains, riches de cœur, etc … c’est ce que je découvre en tant que nouvel élu dans ma commune et à l’interco … et ceux-là sont oubliés par la nation !!!
Concernant la dégradation de la situation des maires (femmes et hommes), il me semble que beaucoup de comportements agressifs sont souvent liés à des rejets de la politique nationale (ex. actions de l’extrême droite en rejet des politiques de secours et d’accueil des réfugiés). Le fait que les élections municipales aient lieu le même jour, transforment ces élections en critique de la politique nationale au lieu d’être focalisées sur les situations et les besoins très concrets de gens localement. Ce qui éloignent les élus des citoyens, et en fait des boucs émissaires face à des mécontentements plus globaux.
Si les élections municipales avaient lieu à des dates différentes dans chaque commune, cela casserait ce mécanisme pervers, car ces élections redeviendraient réellement locales et non nationales.
La France est beaucoup trop centralisée, il faut redonner du pouvoir et des prérogatives aux maires, aux départements et aux régions.
Peut-être qu’il faudrait aussi réduire le mille-feuille administratif et développer beaucoup plus de communautés d’agglo.
Peut être limiter le nombre de mandats à 2 consécutifs, mais parallèlement toute condamnation en pénal devrait obligatoirement entrainer une inéligibilité.
Il me semble que pour rehausser l’image du politique il faut remettre de l’éthique dans la fonction.
La question de couverture juridique des maires me semble importante : une petite commune ne peut avoir le même avocat qu’une capitale régionale, elle sera donc moins bien défendue au quotidien…
Merci pour vos émissions que j’écoute avec intérêt.
Je regrette que chaque problème évoqué, aujourd’hui celui des maires, ne soit pas remis dans un contexte général, car ce que subissent les maires est également constaté par les responsables d’associations et les membres de Conseil syndical de copropriété, pour ne prendre que ces exemples.
De plus en plus, égoïsme, incivisme et irresponsabilité prennent le pas sur le respect et l’implication.
Je pense que tant que le problème ne sera pas pris dans son ensemble, il n’y aura pas de solution. Il faut parler de l’éducation par les parents, de l’instruction, de la responsabilisation, de l’implication, du devoir, de la soi-disant gratuité…
En résumé, quand on fabrique des adultes faibles à tout niveau et déresponsabilisés par l’éducation permissive, par la baisse des niveaux, l’élimination des notes, on obtient des adultes qui croient avoir tous les droits et aucun devoir.
Et quand des vidéos montrent ces personnes dégradant, à visage découvert, les biens publics ou privés sans conséquences pour eux, la spirale infernale commence, et, n’est pas près de s’arrêter.
Une question me vient : Est-ce que la situation des maires en cas de crise dont la personnification de la fonction est exacerbée, ne pourrait être corrélée avec la « désacralisation » de la parole publique, notamment de celle du président de la République depuis plusieurs mandats ?
Comment les citoyens peuvent respecter les maires qui ont « délégué “ la plupart de leurs compétences à des structures intercommunales qui sont en réalité pilotées par les structures technocratiques de ces établissements.
Il faut redonner aux maires leurs responsabilités ce sont les seuls dans la première strate de démocratie locale à être élus au suffrage universel.