Les bars, les restaurants, les hôtels mais aussi les écoles de voile, les piscines ou les colonies de vacances battent déjà leur plein… Mais 200 000 saisonniers manquent encore à l’appel : c’était le sujet du débat de midi sur France Inter ce 11 juillet.

Je suis étonné de ne pas entendre parler de tous ces saisonniers qui vivent dans leur véhicule, souvent des camions aménagés camping-car dont de moins en moins de communes acceptent leur accueil… Beaucoup de saisonniers sont itinérants et préfèrent économiser le montant d’un logement souvent introuvable et pourtant de moins en moins d’espace d’accueil sont mis à disposition…
Merci de parler de ce problème récurrent.

Un grand absent de tous les débats sur le sujet : le sens de ces métiers dans les enjeux sociaux environnementaux climatiques qui sont au cœur des préoccupation des jeunes que l’on n’écoute décidément pas ! C’est d’ailleurs commun à tous les métiers en tensions dans les secteurs du soin, de l’éducation, de l’alimentation. La cuisine industrielle présente partout ne fait plus rêver personne

Vous oubliez le domaine de l’agriculture…
Salaire au plus bas, pas de prime de précarité, s’il gèle, pleut, fait 40degrés nous travaillons dehors. Des gestes ultras répétitifs, des positions douloureuses… J’ai 30 ans, et déjà un corps de vieux ! (Tendinite sciatiques arthrose…)
Et pourtant j’aime ce que je fais ! La mobilité et la découverte de nouveaux horizons sont vitales pour moi, être dehors et toucher la terre… Je veux travailler, faire des heures, mais les employeurs rechignent à payer les heures supp… Alléger leur fiscalisation serait peut-être un début…

Merci de traiter de cette problématique qui m’interroge aussi depuis longtemps… Pourquoi les saisonniers professionnels (c’est à dire qui effectuent des travaux par choix) ne bénéficieraient-ils pas du même statut que celui des intermittents… ou créer un statut saisonnier professionnels ?
La pénurie de main d’œuvre dans les secteurs du tourisme, restauration/hôtellerie, animation, sanitaire et social (aide à la personne, ménage, périscolaire, etc.) … ne traduisent-ils pas une crise au niveau du service, des métiers de service en général ? nous apprécient être servis mais pas ‘servir’ l’autre, les autres ? Paradoxal… car il en faut bien des personnes de « l »autre côté », dans les coulisses, dans les cuisines, dans l’ombre, pour rendre les « plaisirs », « les loisirs », agréables ?

Je souhaiterais intervenir pour témoigner de mon expérience d’animatrice. J’ai travaillé dans des colonies de vacances centre aéré toute ma jeunesse pendant et après mes études. Même si les conditions sont parfois très difficiles et que le manque de sommeil se fait clairement sentir. C’était l’engagement auprès des enfants, et la sensation parfois d’être soi-même en vacances malgré la réalité très difficile et peu rémunéré du travail, Qui me faisait renouveler l’expérience chaque année. On n’y rencontre des amis, on termine la saison épuisé mais heureux… N’est-ce pas ça l’essentiel finalement ?

Pour rebondir sur l’habitat des saisonniers, je connais plusieurs personnes qui sont saisonniers et ont adopté un mode de vie nomade, avec camions aménagés ou caravanes. Or, on leur fait la guerre quotidiennement en les chassant, marginalisant, etc.

Est-ce que la réforme chômage passée récemment peut avoir un impact sur le nombre de saisonniers, sachant qu’elle n’encourage pas du tout les contrats courts ?

Il faut aussi évoquer l’agressivité des clients de plus en plus forte, phénomène dont on a honte de parler et qui éloignent définitivement du métier.

J’ai souvent travaillé pendant 1mois l’été. Peu payé mais même si votre retraite semble loin,
1mois travaillé =1 trimestre validé !
Et c’est formidable le contact avec le monde du travail !!

Je suis saisonnière depuis mes 22 ans, j’en ai 38 aujourd’hui. J’ai travaillé en restauration, dans la vente et en agriculture. Je voudrais mettre l’accent sur le problème du logement des saisonniers. Beaucoup comme moi vivons en véhicule aménagé (camion, camping-car)
Il devient quasi impossible de trouver que ce soit en station de ski, balnéaire ou dans l’agriculture de trouver un patron qui fournit au minimum un terrain avec de l’eau et des sanitaires. Cela donne sans doute une mauvaise image ? Le tourisme a besoin de nous mais nous rejette, et comme on le voit maintenant dans l’agricole, préfère prendre des prestataires avec des équipes venant d’Europe de l’est ou du Maroc bien souvent exploités.
Réfléchissez un peu aux conditions de logement, au salaire et aux conditions de travail. C’est aussi aux mairies de fournir des équipements adaptes ou des terrains pour les saisonniers. Pour ma part je pars maintenant travailler en Suisse, au moins le salaire suit.

J’entends que les heures supp’ ne sont pas payées. Est-ce acceptable ? Je pense qu’il fait aussi se poser les bonnes questions… qui veut travailler même une heure pour ne rien gagner ?

Quand les patrons donneront un salaire décent et pas un smic, il y aura des gens qui accepteront les postes.

Restauration et hôtellerie : les heures de travail font que l’on n’a plus de vie sociale et donc en décalages avec nos proches et notre entourage

Quand j’ai commencé ma vie professionnelle dans l’hôtellerie, que ce soit en saisonnier ou à l’année, j’étais nourri et LOGE. Toutefois, un travail mal payé, des horaires élastiques (heures supplémentaires jamais payées). Pas étonnant que les candidats soient peu nombreux.