Avis favorable de l’Académie Française
l’Académie française a dit « oui » dans un rapport sur la féminisation des noms de métiers publié ce jeudi 28 février : « En ce début de XXIe siècle, tous les pays du monde, et en particulier la France et les autres pays entièrement ou en partie de langue française, connaissent une évolution rapide et générale de la place qu’occupent les femmes dans la société, de la carrière professionnelle qui s’ouvre à elles, des métiers et des fonctions auxquels elles accèdent sans que l’appellation correspondant à leur activité et à leur rôle réponde pleinement à cette situation nouvelle. »
Les auditeurs s’expriment aussi beaucoup en ce moment, sur la féminisation de certains mots, exemples :
« Que le sujet fait causer ! et si l’on simplifiait vraiment, en s’inspirant d’autres langues , car tout ce questionnement me semble très franco-français : ne pourrait-on décider de s’en tenir à l’article (le, la) qui désigne le genre sans changer l’orthographe du nom ? trop simple ? »
« Chère médiatrice,
Je déplore que sur le site de l’excellente émission La fabrique de l’histoire, alors qu’Emmanuel Laurentin prend grand soin d’appeler ses intervenantes par leur juste titre, le site s’évertue à qualifier Corinne François-Denève de « maître » de conférence et Christine Planté de « professeur ». C’est vraiment ironique au vu du sujet de l’émission… »
« Bonjour, Auditrice régulière de radio France j’écoute de plus en plus France Culture au détriment de France Inter. En effet FRANCE culture utilise de plus en plus l’écriture inclusive et le bonjour à toutes et à tous n’est pas qu’un détail, nous ne sommes pas un détail nous les femmes Ce matin le commentaire sur auteur Autrice m’a paru déplacé venant en plus de la part d’une femme et après me too , extrait d’un article : LES AUTRICES D’AUJOURD’HUI
Peut-être l’avez-vous remarqué. Ici et là, dans une entrevue ou une biographie, telle femme se dit non plus « écrivaine » ni « auteure », mais bien « autrice ». Au Québec, c’est Sophie Bienvenu (Et au pire, on se mariera) qui a été l’une des premières à se décrire ainsi. C’était il y a trois ans. Évidemment, le mot a illico heurté ses oreilles, en plus de celles de tous ses amis. « Ç’a été super mal reçu, se souvient-elle. Auprès de tout le monde. Et pas juste des masculinistes. Même par mes amis linguistes, qui me disaient qu’au Québec, on dit “auteure”, et qu’“autrice”, c’est dégueu… » Même son correcteur automatique ne le digérait pas, le remplaçant chaque fois par « autruche ». Mais la jeune femme a persisté. Et a continué de signer « autrice ». Pourquoi ? » Quelques recherches étymologiques et historiques plus tard, elle réalisait que le mot « autrice », loin d’être une lubie féministe contemporaine, avait bel et bien des origines latines, et qu’on l’avait surtout volontairement fait disparaître. D’où l’importance de se le réapproprier. Je vous remercie de votre attention. Et de votre réflexion progressiste pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
« Merci d’interroger vos invités à ce sujet : Message adressé à l’Académie Française : Si l’Académie française se prononce en faveur de la féminisation des noms de métiers, il ne faudra, par soucis d’égalité, surtout pas qu’elle oublie, en même temps, de mettre en place la masculinisation des noms de métiers qui se terminent par un « e ». En effet, si il apparaît important de discriminer un homme d’une femme, au lieu de ne considérer que le métier, ou la fonction, sans soucis du sexe de celui qui l’exerce, alors il sera nécessaire d’écrire un ministr, un pédiatr, un mair et un architect, afin de bien monter qu’il s’agit d’un homme, quand tel est le cas. Sinon, on risque de croire qu’il s’agit d’une femme… hou là là, c’est dangereux. C’est effectivement que simple soucis d’égalité que d’enlever un « e » à la fin de certains noms, pour préciser que c’est un homme, comme on propose d’écrire une ingénieure, une auteure, etc. etc., pour préciser que c’est une femme. il y aura aussi pas mal de travail pour traiter les cas des personnes transgenre ou bisexuelles, toujours par soucis d’égalité ! Merci d’aller jusqu’au bout de cette bêtise, ou bien de ne pas la commettre du tout, en gardant le caractère neutre de nombreux noms de métiers et de fonctions. »
Je suis étonné que pour une émission sur la féminisation des noms, la personne qui s occupe du titrage masculinise les fonctions. Maitresse de conférence et professeuses sont à l ordre du jour. Dommage.
Je déplore que sur le site de l’excellente émission La fabrique de l’histoire, alors qu’Emmanuel Laurentin prend grand soin d’appeler ses intervenantes par leur juste titre, le site s’évertue à qualifier Corinne François-Denève de « maître » de conférence et Christine Planté de « professeur ». C’est vraiment ironique au vu du sujet de l’émission… https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/femmes-artistes-34-auteur-auteure-autrice-la-longue-histoire-dun-feminin-qui-fache
Ça y est, grande victoire ! L’Académie a accepté la féminisation des noms des métiers. On peut donc dire sans aucun problème un entraineur et une entraineuse, un coureur et une coureuse, etc. Mais tout n’est pas rose encore pour autant puisqu’il reste des expressions au masculin, comme « *il* reste » (que je viens d’employer) ou « quelle heure est-*il* ? ». Ne devrait-on pas dire « quelle heure est-elle ? ». Allez Giulia Foïs, au boulot ! La route est encore longue !
Le billet de Frédéric Pommier du 1er mars 2019
A retrouver aussi dans la bibliothèque de la médiatrice
Ce livre retrace cette guerre de trente ans, menée à coup de protestations face à des déclarations sexistes. Les avancées, mais aussi les blocages langagiers qu’ont pu connaître ces féministes, y sont expliquées. Retracer cette histoire permet aux lecteurs et lectrices de comprendre les origines de ce combat.
Pour aller plus loin sur ce débat qui ne date pas « d’hier »…