François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux élections européennes, était l’invité du 7h50 ce lundi 25 mars.

Vous êtes une journaliste que j’apprécie énormément. Toutefois ce matin lors de l’interview que vous avez conduite de ce monsieur (que je n’apprécie pas particulièrement…) j’ai été très étonnée par votre ton : question réitérée à de nombreuses reprises avec une vigueur, une insistance que je ne vous connaissais pas et qui m’ont fortement mise mal à l’aise car je n’ai pas compris l’intérêt d’obtenir à tout prix une réponse. Avec les conflits armés du moment, le futur sombre qui se dessine, et dans la perspective des élections européennes, j’aurais aimé que vous interrogiez ce monsieur non sur son attitude passée « hexagonale », à savoir son vote à la dernière présidentielle, mais sur des sujets pour l’avenir : par exemple sa position sur l’aide à apporter aux Ukrainiens, son analyse des derniers événements en Russie et leurs répercussions possibles en Europe, et surtout sur des sujets environnementaux comme la chute des rendements agricoles prévue par le GIEC dans toute l’Europe et la manière de s’y préparer pour une autonomie alimentaire future, sujets éminemment politiques, qui je n’ai aucun doute, pourraient intéresser plus qu’une auditrice retraitée de l’enseignement public comme moi mais potentiellement des électeurs de tous les « partis ».

Sonia Devillers a tenu à répondre aux auditeurs :

« Les éléments de contexte sont importants : c’est la seconde fois que j’interviewais François-Xavier Bellamy. La fois précédente, la question de son vote à la dernière présidentielle ne lui a pas été posée, ça ne m’était même pas venu à l’esprit ! Lorsqu’il est l’invité de France Inter lundi 25 mars, la situation est différente. Durant le week-end, a eu lieu le meeting de lancement de campagne des Républicains à Aubervilliers. Sur scène, Céline Imart, numéro 2 sur la liste, clame fièrement « Je suis fière de n’avoir jamais voté pour Emmanuel Macron, ni en 2017, ni 2022 ». Là, une salle de 3500 spectateurs applaudit à tout rompre. La séquence a été reprise et commentée par tous les médias. Comme François-Xavier Bellamy est tête de liste, je lui pose naturellement la question : « Et vous ? Vous êtes comme votre n°2, fier de ne jamais avoir voté Macron ? » Voilà d’où est venu la question.

Mon insistance s’explique par le fait que François-Xavier Bellamy commence par me répondre qu’il n’a rien à cacher, puis me dit qu’il l’a déjà raconté au micro de France Inter, puis il ne répond finalement rien, puis il finit par asséner que c’est le secret de l’isoloir.

Ce sont ses propres contradictions, d’une phrase à l’autre, qui m’ont poussé à lui faire dire les choses clairement. »

Monsieur Bellamy était invité sur France Inter ce matin, je précise tout de suite que je ne suis pas de ses admirateurs et que je n’ai pas l’intention de voter pour sa liste, j’ai tout de même écouté son interview.
Un candidat, quel qu’il soit, lorsqu’il a la chance d’avoir l’antenne, doit s’attendre à être interrogé sur son bilan, sur ses votes, sur son programme, sur ses alliances au parlement européen.
Qu’avons-nous entendu ? Une journaliste, qui lui a parlé du meeting du Rassemblement National, de Bardella, de Le Pen, de Malika Sorel, du démissionnaire de Frontex, de Macron, des sondages, de la catastrophe annoncée sur le nombre de leurs députés, et pourquoi pas du score ridiculement bas de leur candidate à l’élection présidentielle de 2022.
Pas une question sur l’Europe, sur ses actions passées ou futures. Pas la moindre comparaison sur les bilans, les projets des uns et des autres, seulement le résultat des sondages, les personnes, et la communication.
Il avait l’air en colère, je le comprends.
Les Français ont le droit de savoir qui fait quoi au Parlement Européen.
Les Français ont le droit de savoir ce que les candidats ont l’intention de faire si leur élection est validée.
La communication c’est important et il y a beaucoup de spécialistes, mais ce n’est pas le seul sujet qui nous concerne.
Une formation complémentaire des journalistes me semble indispensable. On ne peut pas se contenter de cette facilité.
Ma critique concerne aussi la façon de tout ramener à Macron. Tout ce qui ne va pas, c’est Macron, il pleut, c’est Macron, il y a du vent, c’est Macron, la grève, c’est Macron, le retard des trains, c’est Macron, l’inflation, c’est Macron, la drogue dans les cités, c’est Macron,…
Tous les matins, nous avons des nouvelles de Macron, qu’il se soit exprimé ou pas. C’est obsessionnel.
On nous a déjà fait le coup avec tous ses prédécesseurs. Seuls ceux qui ne sont pas au pouvoir sont épargnés.
Je pense que si le RN ne baisse pas, malgré toutes ses incompétences, c’est aussi pour cela, l’abus de traitement des sujets de communication et l’insuffisance de traitement des sujets de fond. Ces choix éditoriaux favorisent les extrémistes de tous bords, forts sur les critiques et faibles sur les solutions, forts sur la simplification et incohérents sur les remèdes.

Même si je ne suis pas du tout électrice de LR en général et de Bellamy en particulier, j’ai trouvé la première partie de l’interview, nationalisant avec insistance des élections européennes, complètement déplacée. Il est temps que vos interviews dans le cadre des élections européennes portent sur l’UE et les programmes de vos invités. A nationaliser inutilement vos questions pour faire un buzz, les médias publics notamment alimentent le rejet de l’UE, l’abstention des Français et le vote RN, en UE comme en France. Très décevant pour une radio publique. Merci de contribuer vraiment à la « pédagogie » de l’UE grâce à ces élections.

Je suis choquée qu’une journaliste sur France Inter insiste lourdement pour connaître les choix de vote d’une personne. S’il y a un isoloir, c’est pour pouvoir choisir sans aucune pression, que je sois un homme politique ou non.

Je suis atterrée de cette interview pour exiger de connaître ce qu’a voté son invité alors qu’en effet le vote est encore secret dans notre pays. Même si je ne suis pas d’accord avec les idées de tel ou tel invité, je trouve que le minimum est de ne pas entrer dans un tel affrontement complètement stérile. Si vous recevez un politique, pourquoi ne pas le laisser parler ? Surtout que vous ne semblez pas avoir conscience de la façon dont, en questionnant, vous orientez l’information.
Je suis sûre de ne pas être la seule à être choquée par cette manière de « mener » les interviews.

Mon message concerne l’interview de François-Xavier Bellamy.
Il est demandé à M. Bellamy pour qui il a voté au deuxième tour de l’élection présidentielle en 2022. M. Bellamy refuse de répondre en invoquant explicitement le principe de confidentialité du scrutin.
La journaliste insiste alors, à sept reprises, sur un ton comminatoire, pour savoir pour qui M. Bellamy a voté. Faut-il rappeler aux journalistes de France Inter la loi concernant la confidentialité du scrutin ? Interroger un électeur, même a posteriori, pour connaître son vote est en soi illégal, c’est le sens même d’une élection démocratique…

Chère équipe du 7-10,
Je me permets de rebondir sur l’interview de François-Xavier Bellamy de ce jour à 07h50, et souhaite vous faire part de mon ressenti quant à l’angle pris par la journaliste. Sur les 10 minutes d’interview, 9 minutes ont été consacrées à questionner M. Bellamy sur la politique story de la haute fonction publique, et les querelles qui vont avec. Et pour les citoyens qui souhaitent comprendre le programme et les intentions des candidats à cette élection européenne, et ce quel que soit leur parti politique ? Seule 1 minute a été dédiée au fond et au programme des LR, je le déplore.

Ce lundi 25 mars, le 7h50 reçoit Francois-Xavier Bellamy. Entretien surréaliste et totalement inaudible, l’invité au débit de mitraillette déroule et n’écoute pas les questions, l’intervieweuse essaie systématiquement de l’interrompre. « Dialogue » totalement impossible.
Fin du créneau : il est demandé à M. Bellamy pourquoi LR dénonce l’accord du CETA, mais ne le laisse pas répondre, se focalisant sur le fait que LR a voté « comme le PS et le RN ». Pourquoi toujours vouloir ramener les invités politiques à de simples considérations de rivalités ? Peut-être M. Bellamy avait-il de vrais arguments économiques, mais on n’a pas pu les entendre. Cette désagréable impression que France Inter se place toujours plus dans la course au buzz, tout en se désolant de la désaffection des électeurs…