La Nouvelle-Calédonie, c’est 25% des ressources mondiales de nickel… le composant essentiel de nos batteries. Cela fait des décennies que la Chine, rejointe aujourd’hui par d’autres, s’emploie, en sous-main, à désorganiser cette filière, notamment en soudoyant quelques chefs Kanaks au comportement quasi mafieux qui ont toute influence sur une jeune génération totalement déscolarisée et désociabilisée (alcool, drogues…). La déstabilisation actuelle fait bien évidemment partie de cette stratégie. Alors, s’il vous plaît, arrêtez de présenter les événements actuels, comme votre invitée de ce matin, sous le seul angle de culpabilité du « méchant colon ». Soyons lucides, et regardons à qui ”profite le crime” !

J’écoute France Inter tous les jours et j’ai un grand respect pour votre travail, M. Baddou. Néanmoins, il m’a semblé que M. Bizien samedi 25 dans le Grand entretien à 8h20 n’a pas eu un temps de parole équivalent à celui de Mme Lemaire. Il œuvre localement à la promotion du vivre ensemble de façon magistrale. Vous lui avez coupé la parole et donné la conclusion à Mme Lemaire. Depuis le début des événements à Nouméa, il est beaucoup question de victimisation et d’apologie du communautarisme. Il y a un aspect que je n’ai pas entendu : celui des immenses progrès réalisés depuis 40 ans concernant le respect des Kanaks, de leurs traditions, de la coutume. De très nombreuses terres ont été restituées. L’enseignement de la coutume et des langues kanakes est dispensé dès le primaire jusqu’au lycée. L’école et la santé sont gratuites, sans discrimination, avec un maillage territorial exceptionnel. Ils bénéficient d’une priorité à l’emploi local, en tant que Calédoniens. Les évènements actuels ne sont pas le fait d’une jeunesse désœuvrée. Ils sont manipulés par des organisations extrémistes dont l’objectif n’est pas l’indépendance. Le caractère extrêmement organisé d’une telle destruction est plus proche d’une déstabilisation par le chaos, qui est plus proche du terrorisme. 12 jours après, des familles entières sont encore terrorisées dans leurs quartiers. Merci de traiter aussi ces aspects-là.

Je remercie l’historienne Sandrine Lemaire pour cette mise au point nécessaire dans le Grand entretien du 25 mai sur France Inter.
D’ailleurs, merci aussi pour toute votre matinée samedi 25 sur Inter à propos de la Nouvelle-Calédonie et la situation réelle du peuple Kanak.
Il est important que cette voix soit entendue.
La violence est le dernier moyen de se faire entendre. Il faut que le gouvernement retrouve la mémoire de l’histoire et lance les négociations avec les représentants du peuple Kanak, leurs revendications sont légitimes, la violence de la réaction de jeunes brimés, nés dans une inégalité que leurs parents subissaient résignés (sans doute) peut s’expliquer sans être légitimée. C’est la voix du désespoir que nous devons entendre.
J’espère que l’intervention de Sandrine Lemaire fera l’objet d’un podcast que nous pourrons largement partager.

Depuis l’embrasement de la Nouvelle-Calédonie, je suis assez choquée par ce que j’entends, sur vos ondes… Je n’entends en effet que ou principalement des Caldoches, qui se plaignent de la perte de leurs biens économiques, et quasiment pas ou peu les voix kanakes, à part ce matin, uniquement des interventions gens sur les barrages, plutôt belliqueux et surtout des discours très peu développés… Je trouve donc qu’il y a une grande inégalité sur la possibilité de parole entre les deux populations sur France Inter… J’espère que vous allez y remédier.

Veuillez parler des quarante dernières années et ne pas vous cantonner à la période coloniale.

Un grand merci à l’historienne Sandrine Lemaire qui a exprimé samedi 25 dans la matinale de France Inter exactement ma pensée. Les problèmes du présent ne peuvent se résoudre que par une bonne connaissance du passé.
Journalistes, vous êtes les historiens du présent mais la connaissance du passé vous est aussi indispensable.

Je trouve vraiment très problématique votre traitement des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Vous donnez quasi-exclusivement la parole à des loyalistes, invisibilisant la parole des Kanaks, et surtout celle des spécialistes de ce territoire à l’histoire complexe.
Vous ne faites également jamais mention du caractère colonial de ce conflit, la Nouvelle-Calédonie faisant partie des 18 derniers territoires non-décolonisés du monde selon l’ONU. Or cette dimension est indispensable pour comprendre ce qui s’y passe.

Sur France Inter à 8h45, Nouvelle-Calédonie, deux personnes interrogées. L’un est cantonné au rôle de témoin qui décrit, et traité avec mépris, l’autre, universitaire décoloniale, est chargée de nous donner les explications. Elle ne répond pas aux questions, ne donne aucune information aux auditeurs (par exemple sur la disposition contestée), se précipite dans ses interprétations et ne montre aucune empathie. Elle est complètement idéologue, explique tout par l’histoire et défend l’idée que la situation actuelle est coloniale. Elle ne sera jamais reprise dans son sectarisme. Comment peut-on donner le monopole de l’explication à des militants déguisés en universitaires ? Pourquoi sur certains sujets est-il impossible d’avoir une véritable information pluraliste ? Pour moi, une telle émission est parfaitement anxiogène par ce qu’elle révèle des mobiles profonds de certains journalistes.

Veuillez parler de la Chine qui n’attend que le départ de la France pour prendre la place.

Je suis très étonné d’entendre les journalistes de France Inter et France Culture évoquer « le départ de touristes français » de la Nouvelle-Calédonie, en même temps qu’ils évoquent les mêmes départs de touristes australiens ou néo-zélandais… La Nouvelle-Calédonie n’est-elle pas la France ? Il me semble que le mot « métropolitain » serait plus juste… à moins que vous n’anticipiez déjà sur une éventuelle indépendance…

Lors des reportages ou analyses sur la situation en Nouvelle Calédonie, il n’est jamais question des femmes kanakes. Sont-elles sur les barrages, ou pas ? Quand on entend des Kanaks (indépendantistes, émeutiers…), ce ne sont que des hommes.
C’est surprenant sur une antenne qui se targue de ne pas « invisibiliser » les femmes, qui dénonce le patriarcat… Là, rien, comme lors des émeutes de l’an dernier (où, quand il était question de femmes, ce n’était que des mères… ).
Ne faudrait-il évoquer le système patriarcal que lorsqu’il concerne ceux que vous appelez les « Occidentaux », et mettre le sujet sous le tapis pour les autres ?