Lundi, deux jours après une messe à Verdun en hommage à Philippe Pétain, une enquête a été ouverte pour contestation de crime contre l’humanité envers le président de l’association organisatrice, l’ADMP (Association pour Défendre la Mémoire du maréchal Pétain). Son président s’est exprimé à la sortie de l’église devant la presse, soutenant notamment que Philippe Pétain avait été « le premier résistant de France ».
Lors des journaux relatant cette information, l’usage du titre de “maréchal”, pour désigner Philippe Pétain a fait vivement réagir des auditeurs. Leur « étonnement » tient au sentiment qu’une précision essentielle, celle de la destitution complète de Pétain en 1945, a été négligée. Pour eux, il ne s’agit pas d’une simple maladresse terminologique : c’est une erreur lourde de sens, d’autant plus dérangeante qu’elle surgit dans un contexte où l’exactitude est indispensable, au moment même où une messe hommage peut être interprétée comme une tentative de réhabilitation symbolique.
Employer le titre “maréchal”, sans nuance, ni rappel du jugement de 1945, revient à maintenir une forme de dignité à un homme juridiquement déchu de tous ses titres, condamné pour haute trahison et frappé d’indignité nationale. Rappelons que Philippe Pétain, surnommé « le vainqueur de Verdun », devint général pendant la Première Guerre mondiale puis maréchal lors de l’armistice, avant de prendre en 1940 la tête du régime de Vichy qui collabora avec l’Allemagne nazie. Il a été frappé d’indignité nationale en 1945 et condamné à mort, une peine commuée en prison à vie.
Dans un contexte contemporain où les discours négationnistes et la tentation de réécrire l’histoire demeurent des enjeux sensibles, cette imprécision apparaît comme un manque de conscience historique. Les messages expriment donc une exigence légitime : rapporter correctement les faits et comprendre la portée mémorielle et politique des termes employés. La rigueur historique n’est pas un détail, elle nourrit la confiance que les auditeurs accordent aux antennes.
J’entends sur Franceinfo et aussi sur France Inter parler du maréchal Pétain à la suite de la messe en sa mémoire célébrée à Verdun. Philippe Pétain n’est plus maréchal depuis 1945 quand il a été frappé d’indignité national et ses titres militaires retirés. Lorsque l’on évoque ce monsieur on devrait dire Philippe Pétain ou encore l’ancien maréchal Philippe Pétain mais en aucun cas le Maréchal Pétain puisqu’il ne l’est plus depuis 1945.
Je ne comprends pas comment les journalistes sur vos antennes peuvent encore présenter Philippe Pétain comme « le maréchal Pétain ». C’est historiquement faux puisqu’il a été déchu de toutes ses distinctions militaires en 1945, fait que vos journalistes doivent pourtant connaître.
Il n’est pas anodin aujourd’hui, et plus précisément lorsqu’on relate des informations liées à des événements négationnistes visant à le réhabiliter, de le présenter sur les ondes du service public en tant que maréchal.
Sur France Inter, une journaliste a, par deux fois au moins, attribué un grade à Ph. Pétain. Il a été condamné à l’indignité nationale pour traitrise (entre autres) et a été dégradé. Il n’est même plus sergent. Quand le flash parle du révisionnisme lors de la cérémonie de Verdun, c’est un comble ! il faut absolument corriger et il ne serait peut-être pas inutile d’expliquer aux auditeurs pourquoi. « Indignité nationale », « dégradé » et les attendus du jugement rapide mais clair semble URGENT visiblement.
Ceci n’est pas agressif mais vraiment je suis navrée, déçue et inquiète du sérieux de votre antenne en ce moment.
Philippe Pétain n’est plus « le maréchal ».
Il a certes été élevé à la dignité de maréchal de France en 1918.
Mais il est devenu dictateur en juillet 1940. Il fuit en Allemagne août 1944 (écoutez l’excellente série de Philippe Collin sur Sigmaringen !).
Il est jugé en juillet-août 1945. Et condamné à la peine capitale pour haute trahison, frappé d’indignité nationale et DÉCHU de toutes ses distinctions militaires.
Philippe Pétain n’est plus « le maréchal Pétain » depuis quatre-vingts ans !
Un présentateur de Franceinfo a dit que le maréchal Pétain avait été chef de l’État de 1939 à 1945. Il suffit d’ouvrir un dictionnaire pour s’apercevoir qu’il n’a été chef de l’État que du 10 juillet 1940 au 25 août 1944 (au plus tard). France Info se targue de donner « l’info juste » : l’exactitude historique c’est important.
Ce 15/11/25 à 14h, dans les infos, le journaliste parle du maréchal Pétain. Pourquoi utiliser le titre de maréchal alors qu’il a été déchu de toutes ses distinctions militaires ?
Sur Franceinfo, dans l’interview du président du conseil départemental de la Meuse, ce dernier, lui-même historien, a commis une erreur : Marc Bloch n’a pas été déporté mais a été fusillé dans le dos par les nazis (Gestapo) le 16 juin 1944. Rectifier à l’antenne serait une bonne chose.
J’apprends sur Franceinfo à propos de la messe consacrée à la mémoire de Philippe Pétain, que Marc Bloch est décédé en déportation, ce qui est une erreur grossière, Marc Bloch a été fusillé à Roussille sur la commune de Saint-Didier-de-Formans en juin 1944 après avoir été interné et torturé pour faits de résistance au fort de Mont Luc.