Dans le Téléphone Sonne sur France Inter ce vendredi 21 octobre sur le thème « L’exode urbain, mythe ou réalité ?« , l’utilisation du terme « province » a été soulevé par les invités et les auditeurs. Ce terme a fait réagir :

J’ai entendu que les journalistes devaient éviter de parler de Province pour tout ce qui n’est pas Paris et sa banlieue. Quel dommage !
Je suis née en Béarn, je vis en Béarn, je ne suis pas une « régionale » ou une « territoriale » je suis une provinciale de Béarn et j’en suis fière comme le sont les habitants de Corse, d’Alsace, de Franche-Comté ou de toute autre Province.
N’imaginez pas que nous ressentons un sentiment d’infériorité par rapport aux Parisiens, ce serait une grossière erreur. Alors de grâce ne dites plus les « habitants des Territoires » mais les Provinciaux, c’est tellement plus beau !

Cécile Faliès, géographe et maître de conférence à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne apporte un éclairage sur le sens des mots.

Je voudrais réagir à l’utilisation du mot province. Ayant 30 ans à Strasbourg, je n’entends jamais le mot province, sauf par des personnes ayant vécu à Paris. Le mot reste très péjoratif.

Je suis de la province, normande d’origine et corrézienne depuis 30 ans, j’ai 57 ans et contrairement à ce que j’entends, j’aime le terme de province et ne supporte pas celui de territoire, comme si nous étions les derniers des mohicans.
Pour moi, c’est un terme créé par des Parisiens qui ont peur de nous froisser. Mais pourquoi ? Se sentiraient-ils supérieurs ?

Je réagis concernant le terme province. Je viens de Normandie et j’ai 28 ans. Je trouve le terme province extrêmement condescendant comme si Paris regardait le reste de la France de haut. Je n’ai entendu ce terme que lorsque je travaillais à Paris jamais ailleurs.

Je ne voudrais pas contredire l’un de vos invités mais professeur d’histoire-géographie dans le secondaire en Province (!), quand j’utilise ce mot en cours, il faut que je l’explicite. Mes élèves ne le connaissent pas !

Ce qui est pénible avec « province » ce n’est pas tant le mot (mais quand même : la « province » est étymologiquement une terre vaincue) que le singulier englobant. Comme « en région » (laquelle ?) ou « dans les territoires » indistinctement désignés.
Le mot « la province » implique qu’il y a un centre unique. Parlons donc d’autres centres que Paris. Toulouse par exemple qui n’a pas plus vocation à être « province » de Paris que Barcelone de Madrid.

Juste pour réagir au mot province : moi je préfère ce mot province à territoire. Province est un mot noble et romanesque c’est dans la bouche de certains parisiens qu’il change alors qu’ils oublient que 80% sont des provinciaux !!
PS. je vis en région parisienne

Non, nous n’utilisons pas le mot PROVINCE nous qui venons d’Occitanie pour monter au nord de la Loire ! Moi-même je venais de Midi Pyrénées et aujourd’hui c’est mon fils qui vient d’Occitanie, de notre région, et pas de « province » !