Les auditeurs ont le sentiment de n’avoir entendu que le point de vue de Julia de Funès, docteure en philosophie et spécialiste en management et ressources humaines lors de l’émission « Le Téléphone Sonne » sur le développement personnel. Comment analyser cette perception de l’émission ? Fabienne Sintes répond aux auditeurs.
Le mot clé c’est précisément « perception » et c’est tout particulièrement intéressant dans le cadre d’une émission interactive. D’un côté, il y a la réalité, celle du plateau ; et, de l’autre, il y a la perception que les auditeurs peuvent en avoir de chez eux. Lors de cette émission, il y avait deux invités, Julia de Funès, docteure en philosophe et spécialiste en management et ressources humaines, et Nicolas Marquis, docteur et chercheur en sociologie. Ces deux invités sont spécialistes des questions de développement personnel. Le second invité n’était pas en studio : il intervenait par téléphone. L’invité en plateau, en l’occurrence Julia de Funès, intervient peut-être davantage et peut plus facilement prendre le dessus. D’autre part, Julia de Funès a des convictions et les défend, tout comme Nicolas Marquis d’ailleurs.
L’un des enjeux du Téléphone sonne est de proposer aux auditeurs des invités porteurs d’opinions, de points de vue, afin qu’ ils appellent pour échanger, apporter un témoignage et, éventuellement, opposer un avis contraire aux invités.
Mardi 17 septembre, la première auditrice avait non seulement essayé le développement personnel, mais était elle-même devenue coach. Un autre auditeur était coach et le suivant lisait des livres sur le développement personnel. La seule auditrice plus négative sur le sujet est intervenue pour dire qu’elle avait essayé beaucoup de méthodes de développement personnel mais qu’elle était rarement allée jusqu’au bout. Les auditeurs sont aussi là pour apporter cette différence, pour contrebalancer le débat, par rapport à des invités qui défendent leurs idées.
« Le Téléphone sonne » n’est pas une émission de débat, où s’opposerait un pour et un contre. L’objectif est plus subtil. Quand il y a un pour et un contre qui se disputent, quelle est la place de l’auditeur ? A l’inverse, quand il y a un ou plusieurs invités autour de la table, qu’un débat d’idées s’ouvre, qu’un livre est évoqué, les auditeurs peuvent réagir en exprimant leur point de vue et leur éventuel désaccord. C’est à ce moment-là qu’une émission interactive est réussie : lorsque les auditeurs y prennent la plus grande part possible.