« Comment peut-on supprimer « L’Esprit Public » ? », « Pourquoi déprogrammer brutalement une telle émission intelligente ? », « Pourquoi arrêter une émission qui a beaucoup de fidèles depuis 19 ans ? ». Vous êtes nombreux à nous interroger ou à réagir à la rumeur selon laquelle France Culture cesserait, à la rentrée prochaine, toute émission de débats et d’analyses.
Très triste d’apprendre que ‘L’Esprit Public’ de @LePhilippeMeyer n’est pas reconduit la saison prochaine. @franceculture perd beaucoup.
— C. Bonfils-Duclos (@ChaBoDu) 28 mai 2017
Pas d’inquiétude à avoir, France Culture aura toujours une émission de débats d’idées, argumentée et pluraliste, le dimanche à 11h.
Mais pourquoi renouveler une émission qui fonctionne bien depuis 19 ans ? Justement, parce qu’elle a 19 ans. Il est normal qu’une radio fasse évoluer ses programmes, notamment quand une émission est à l’antenne depuis très longtemps. Tous les médias, et même allons plus loin, toute la société évoluent, bougent, changent et lancent de nouvelles offres, sans forcément renier le concept de base. Il serait inconcevable de rester figé, alors que le monde se transforme.
A quoi ressemblera le « nouvel » « Esprit public » ? Une réflexion est actuellement menée par la direction de France Culture afin de maintenir l’esprit de « l’Esprit public » dans un format, des voix et des structures renouvelés.
Pourquoi avoir décidé « brutalement » la fin de l’émission ? Contrairement à ce que nous écrivent certains auditeurs évoquant une décision arbitraire, il n’en est rien. Le producteur, Philippe Meyer, est informé depuis deux saisons de la fin de son émission. Il ne peut donc pas en être surpris.
Pourquoi alarmer les auditeurs ? Enfin, le médiateur, de par ses fonctions, ne peut qu’être, lui, surpris des méthodes utilisées par un producteur, à savoir profiter de son émission, de l’antenne et du site de France Culture pour lire des courriers privés et alarmer inutilement les auditeurs. Certains d’entre eux s’en prennent alors – parfois en des termes violents, menaçants et blessants – à la directrice de France Culture et au médiateur de Radio France. Tout cela sans connaître la réalité des faits.
Grand merci pour votre réponse, Monsieur le Médiateur! Je reconnais que vos arguments sont pertinents; la balance entre évolution et tradition est délicate, en ce domaine comme en bien d’autres…J’ose seulement espérer que Radio France saura encore utiliser les talents d’un homme de la valeur de Philippe Meyer!! Avec mes sentiments respectueux réitérés, Eric et Marianne
Merci pour votre réponse qui me rassure un peu. Je suis d’accord qu’il faut évoluer mais certaines voix agréables et compétentes me permettaient, moi et certainement beaucoup d’autres auditeurs, de passer une heure enrichissante le dimanche à 11h. J’espère que le nouveau format permettra d’atteindre ce niveau; vous vous êtes attaqué à un Everest Bon courage. Je souhaite que vous réussissiez pour la renommée de votre radio, entre autres. Henri
Le procédé – non professionnel – consistant à profiter de son micro avait déjà été utilisé en février lors du retrait de Jean-Louis Bourlanges, intervenant régulier du même « Esprit public ». Or, le producteur de l’émission savait très bien que les règles imposées pendant la campagne électorale par le CSA ne permettaient pas de continuer à accueillir à l’antenne – sans rééquilibrage – un homme politique qui soutenait un candidat à l’élection présidentielle.
A noter que la candidature de Jean-Louis Bourlanges aux élections législatives a incité plusieurs auditeurs à nous réécrire très aimablement. En février, ils avaient envoyé des messages pour s’en prendre à la décision – incontestable – de France Culture. Aujourd’hui, à l’image d’Amélie, ils nous disent : « Je comprends mieux la décision de retrait de l’antenne de Jean-Louis Bourlanges. La direction de France Culture était en effet mieux informée que nous et le retrait se justifiait ».
Bruno DENAES
Médiateur des antennes.